La jurisprudence francophone des Cours suprêmes


recherche avancée

20/10/1986 | FRANCE | N°85-95918

France | France, Cour de cassation, Chambre criminelle, 20 octobre 1986, 85-95918


CASSATION sur les pourvois formés par :
- X... Claude,
- Y... Daniel,
contre un arrêt de la Chambre correctionnelle de la Cour d'appel d'Amiens, du 25 octobre 1985, qui, pour délit assimilé à la banqueroute frauduleuse, a condamné Claude X... à six mois d'emprisonnement avec sursis et 2 000 francs d'amende et, pour complicité de cette infraction, Daniel Y... à quatre mois d'emprisonnement avec sursis et 2 000 francs d'amende, arrêt qui a, en outre, décidé des mesures de publication de la décision.
LA COUR,
Joignant les pourvois en raison de la connexité ;
Vu

le mémoire produit, commun aux deux demandeurs ;
Sur le troisième moyen de ca...

CASSATION sur les pourvois formés par :
- X... Claude,
- Y... Daniel,
contre un arrêt de la Chambre correctionnelle de la Cour d'appel d'Amiens, du 25 octobre 1985, qui, pour délit assimilé à la banqueroute frauduleuse, a condamné Claude X... à six mois d'emprisonnement avec sursis et 2 000 francs d'amende et, pour complicité de cette infraction, Daniel Y... à quatre mois d'emprisonnement avec sursis et 2 000 francs d'amende, arrêt qui a, en outre, décidé des mesures de publication de la décision.
LA COUR,
Joignant les pourvois en raison de la connexité ;
Vu le mémoire produit, commun aux deux demandeurs ;
Sur le troisième moyen de cassation proposé et pris de la violation des articles 4, 402, 403 du Code pénal, 485, 593 du Code de procédure pénale, défaut et contradiction de motifs, manque de base légale ;
" en ce que le Cour d'appel a déclaré X... coupable du délit de banqueroute frauduleuse par détournement d'actif et Y... pour complicité du même délit et les a condamnés en répression respectivement à six mois et quatre mois d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'à une amende de 2 000 francs chacun ;
" alors qu'à supposer les délits établis, la Cour d'appel ne pouvait condamner les prévenus à des peines d'emprisonnement et d'amende dès lors qu'au moment de la commission des faits (1974 à 1976) l'ancien article 402 du Code pénal ne prévoyait que des peines d'emprisonnement ; qu'ainsi l'arrêt est entaché d'une violation de l'article 4 du Code pénal " ;
Vu lesdits articles ;
Attendu qu'aux termes de l'article 4 du Code pénal, nulle contravention, nul délit, nul crime ne peuvent être punis de peines qui n'étaient pas prononcées par la loi avant qu'ils fussent commis ;
Attendu qu'il appert de l'arrêt attaqué que les faits constitutifs du délit assimilé à la banqueroute frauduleuse dont X... et Y... ont été déclarés coupables en qualité respectivement d'auteur principal et de complice, se sont déroulés au sein d'une SARL et ont été perpétrés entre 1974 et 1976 ;
Qu'à l'époque des faits, pareille infraction n'était punie par l'article 402 du Code pénal que d'un emprisonnement, la peine d'amende n'ayant été ajoutée au texte répressif que par la loi du 2 février 1981 ;
Qu'ainsi, compte tenu des peines infligées aux deux demandeurs, la Cour d'appel a méconnu le texte susvisé et que, par suite, son arrêt encourt la cassation ;
Par ces motifs, et sans qu'il y ait lieu de statuer, dès lors, sur les premier et deuxième moyens proposés :
CASSE ET ANNULE, en toutes ses dispositions, l'arrêt de la Cour d'appel d'Amiens du 25 octobre 1985 et pour qu'il soit à nouveau jugé conformément à la loi :
RENVOIE la cause et les parties devant la Cour d'appel de Douai.


Synthèse
Formation : Chambre criminelle
Numéro d'arrêt : 85-95918
Date de la décision : 20/10/1986
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Criminelle

Analyses

BANQUEROUTE - Banqueroute frauduleuse - Cas - Détournement d'actif - Peine - Légalité - Peine non prévue par la loi - Amende - Faits perpétrés en 1974 et 1975

* PEINES - Légalité - Peine non prévue par la loi - Amende

Doit être annulé l'arrêt qui prononce contre les prévenus reconnus coupables de délit assimilé à la banqueroute frauduleuse et de complicité de cette infraction, et pour des faits commis en 1974 et 1975, à la fois une peine d'emprisonnement et une amende, le cumul de ces deux peines n'étant devenu possible en la matière que par suite de la réforme apportée par la loi du 2 février 1981


Références :

Code pénal 4, 402 (rédaction antérieure à loi 81-82 du 02 février 1981)

Décision attaquée : Cour d'appel d'Amiens, 25 octobre 1985

(1) A RAPPROCHER : Cour de Cassation, chambre criminelle, 1972-03-02, bulletin criminel 1972 N° 82 p. 198 (Cassation) et les arrêts cités.


Publications
Proposition de citation : Cass. Crim., 20 oct. 1986, pourvoi n°85-95918, Bull. crim. criminel 1986 N° 292 p. 747
Publié au bulletin des arrêts de la chambre criminelle criminel 1986 N° 292 p. 747

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Ledoux
Avocat général : Avocat général : M. Dontenwille
Rapporteur ?: Rapporteur : M. Tacchella
Avocat(s) : Avocat : M. Rouvière.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1986:85.95918
Association des cours judiciaires suprmes francophones
Organisation internationale de la francophonie
Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie. Juricaf est un projet de l'AHJUCAF, l'association des Cours suprêmes judiciaires francophones. Il est soutenu par l'Organisation Internationale de la Francophonie.
Logo iall 2012 website award