| France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 22 juillet 1986, 85-15105
Sur le moyen unique :
Attendu selon l'arrêt attaqué (Caen, 7 juin 1985) que la société Plasti Confection a été mise en règlement juciciaire sans avoir payé la totalité du prix d'une machine que lui avait livrée Mme X... ; que celle-ci, excipant d'une clause de réserve de propriété, a assigné la société Plasti Confection et le syndic du règlement judiciaire pour obtenir, d'une part, restitution du matériel vendu, d'autre part, paiement de dommages-intérêts pour dépréciation et usure de celui-ci ; que la Cour d'appel, après avoir déclaré la clause de réserve de
propriété opposable à la masse des créanciers, a condamné le syndic à restituer...
Sur le moyen unique :
Attendu selon l'arrêt attaqué (Caen, 7 juin 1985) que la société Plasti Confection a été mise en règlement juciciaire sans avoir payé la totalité du prix d'une machine que lui avait livrée Mme X... ; que celle-ci, excipant d'une clause de réserve de propriété, a assigné la société Plasti Confection et le syndic du règlement judiciaire pour obtenir, d'une part, restitution du matériel vendu, d'autre part, paiement de dommages-intérêts pour dépréciation et usure de celui-ci ; que la Cour d'appel, après avoir déclaré la clause de réserve de propriété opposable à la masse des créanciers, a condamné le syndic à restituer la machine revendiquée contre remboursement de la partie du prix déjà perçue par Mme X... et a rejeté la demande en dommages-intérêts de celle-ci ;
Attendu que Mme X... fait grief à l'arrêt de ne pas avoir accueilli sa demande en dommages-intérêts au motif, selon le pourvoi, que la machine avait été mise en service dès avant le prononcé du règlement judiciaire, alors que le fait générateur du préjudice résidait dans l'utilisation de la machine qui avait eu lieu, au moins en partie, postérieurement à la décision prononçant le règlement judiciaire, et qu'en statuant comme elle l'a fait, la Cour d'appel de Caen a violé tant l'article 24 de la loi du 13 juillet 1967 que la loi du 12 mai 1980 ; Mais attendu que la demande en dommages-intérêts formée par le vendeur en vue d'obtenir réparation du préjudice résultant de la dépréciation de la marchandise qui lui est restituée par application d'une clause de réserve de propriété, constitue une demande en paiement de somme d'argent ; qu'il s'ensuit que, lorsque l'acheteur a été mis en règlement judiciaire ou en liquidation des biens, le vendeur a l'obligation de se soumettre à la procédure de vérification des créances dès lors que sa demande procède d'une clause antérieure à l'ouverture de la procédure collective ; que c'est donc à bon droit que la Cour d'appel s'est prononcée comme elle l'a fait ; que le moyen n'est pas fondé ;
Formation : Chambre commerciale Numéro d'arrêt : 85-15105 Date de la décision : 22/07/1986 Sens de l'arrêt : Rejet Type d'affaire : Commerciale
Analyses
REGLEMENT JUDICIAIRE, LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Créances - Vérification - Domaine d'application - Créancier sans titre - Action en justice pour faire reconnaître son droit - Action tendant au paiement de sommes d'argent - Action en dommages-intérêts destinés à compenser la dépréciation de la marchandise restituée en vertu d'une clause de réserve de propriété
REGLEMENT JUDICIAIRE, LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Créanciers du débiteur - Action individuelle - Suspension - Portée - Créancier sans titre - Action en justice pour faire reconnaître son droit - Action tendant au paiement de sommes d'argent - Action en dommages-intérêts destinés à compenser la dépréciation de la marchandise restituée en vertu d'une clause de réserve de propriété
* REGLEMENT JUDICIAIRE, LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Créances - Production - Nécessité - Créancier sans titre
* VENTE - Transfert de propriété - Clause de réserve de propriété - Mise en oeuvre - Restitution de la marchandise - Dépréciation - Action en paiement de dommages et intérêts - Action en paiement d'une somme d'argent
* REGLEMENT JUDICIAIRE, LIQUIDATION DES BIENS (loi du 13 juillet 1967) - Revendication - Clause de réserve de propriété - Mise en oeuvre - Restitution de la marchandise - Dépréciation - Action en paiement de dommages et intérêts - Action en paiement d'une somme d'argent
La demande en dommages-intérêts formée par le vendeur en vue d'obtenir réparation du préjudice résultant de la dépréciation de la marchandise qui lui est restituée par application d'une clause de réserve de propriété, constitue une demande en paiement de somme d'argent ; il s'ensuit que lorsque l'acheteur a été mis en règlement judiciaire ou en liquidation des biens, le vendeur a l'obligation de se soumettre à la procédure de vérification des créances dès lors que sa demande procède d'une cause antérieure à l'ouverture de la procédure collective ; peu importe à cet égard que la dépréciation ou l'usure de la marchandise ait eu lieu, au moins en partie, postérieurement à la décision prononçant le règlement judiciaire.
A RAPPROCHER :
Cour de Cassation, chambre commerciale, 1981-02-16, bulletin 1981 IV N° 81 (1) p. 62 (Rejet) et l'arrêt cité. Cour de Cassation, chambre commerciale, 1981-02-25, bulletin 1981 IV N° 106 (3) p. 80 (Cassation partielle).
Date de l'import : 14/10/2011 Fonds documentaire : Legifrance Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1986:85.15105
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