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19/06/1986 | FRANCE | N°83-43094

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 19 juin 1986, 83-43094


Sur la fin de non-recevoir soulevée par la défense :

Attendu que la société CDF Chimie, défenderesse au pourvoi formé le 28 juin 1983 par MM. X..., Tilocca, Arweiller et Mulet contre le jugement du Conseil de prud'hommes de Metz du 7 décembre 1981 les déboutant de leurs demandes dirigées contre cette société, soulève l'irrecevabilité de ce pourvoi, au motif qu'il a été formé hors du délai de deux mois imparti par l'article 612 du nouveau Code de procédure civile ;

Mais attendu que le jugement notifié aux susnommés, rendu après renvoi sur cassation d'un juge

ment du Conseil de prud'hommes de Forbach, a été qualifié à tort comme rendu en ...

Sur la fin de non-recevoir soulevée par la défense :

Attendu que la société CDF Chimie, défenderesse au pourvoi formé le 28 juin 1983 par MM. X..., Tilocca, Arweiller et Mulet contre le jugement du Conseil de prud'hommes de Metz du 7 décembre 1981 les déboutant de leurs demandes dirigées contre cette société, soulève l'irrecevabilité de ce pourvoi, au motif qu'il a été formé hors du délai de deux mois imparti par l'article 612 du nouveau Code de procédure civile ;

Mais attendu que le jugement notifié aux susnommés, rendu après renvoi sur cassation d'un jugement du Conseil de prud'hommes de Forbach, a été qualifié à tort comme rendu en premier ressort et mentionne également à tort que les parties pourront en faire appel dans le mois de sa notification ; qu'il s'ensuit que sa notification n'a pu faire courir le délai de pourvoi en cassation, seule voie de recours ouverte aux parties, et qu'en conséquence le pourvoi, bien que formé plus de deux mois après cette notification, est recevable ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE la fin de non-recevoir ;

Sur le moyen unique :

Vu l'article 17 de l'avenant n° 1 du 11 février 1971 de la convention collective nationale des industries chimiques ;

Attendu qu'aux termes de ce texte, les salariés travaillant un jour férié, autre que le 1er mai, auront droit, en plus de leur rémunération annuelle, à un jour de repos compensateur ; si les nécessités du service ne permettent pas d'accorder ce repos compensateur, ils recevront une indemnité égale à la rémunération afférente audit jour férié ;

Attendu que le jugement attaqué a débouté MM. X..., Tilocca, Arweiller et Mulet, salariés de la société CDF Chimie à l'établissement de Saint-Avold, de leurs demandes tendant à l'octroi, à partir de 1974, d'un repos compensateur ou d'une majoration de salaire de 100 % pour le travail accompli par eux le jour du Vendredi Saint, jour qui, aux termes de l'ordonnance du ministre d'Alsace-Lorraine du 16 août 1892 est un jour férié légal à Saint-Avold en raison de l'existence d'un temple protestant, aux motifs que le Vendredi Saint ne figure pas sur la liste de jours fériés légaux reproduit en bas de page de l'article 17 sous forme de renvoi et qu'aucune disposition légale, que ce soit celles qui ont institué le Vendredi Saint comme jour férié et chômé en Alsace-Lorraine, ou les dispositions plus récentes, n'est venue ajouter à l'ancienne loi que le Vendredi Saint devait donner lieu, en outre, à repos compensateur ou à indemnisation ;

Attendu, cependant, que l'article 17 précité n'exclut de son champ d'application aucun jour férié ayant un caractère légal ; que le Vendredi Saint étant un jour férié légal à Saint-Avold en vertu de la législation locale en vigueur, le Conseil de prud'hommes a faussement appliqué le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE le jugement rendu le 7 décembre 1981, entre les parties, par le Conseil de prud'hommes de Metz ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit jugement et, pour être fait droit, les renvoie devant le Conseil de prud'hommes de Thionville


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 83-43094
Date de la décision : 19/06/1986
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Sociale

Analyses

1° JUGEMENTS ET ARRETS - Notification - Signification à partie - Mentions - Voies de recours - Modalités d'exercice - Indication erronée.

PRUD'HOMMES - Procédure - Jugement - Notification - Signification à partie - Mentions - Voies de recours - Modalités d'exercice - Indication erronée - Portée * CASSATION - Pourvoi - Délai - Point de départ - Signification - Signification régulière - Nécessité * PRUD'HOMMES - Cassation - Pourvoi - Délai - Point de départ - Signification - Signification régulière - Nécessité * CASSATION - Décisions susceptibles - Décision en dernier ressort - Qualification erronée en premier ressort - Absence d'influence.

1° Est recevable le pourvoi en cassation formé plus de deux mois après la notification du jugement dès lors que la décision a été qualifiée à tort comme rendue en premier ressort et a également mentionné à tort que les parties pourraient en faire appel dans le mois de la notification, ce dont il résulte que la notification du jugement n'a pu faire courir le délai imparti par l'article 612 du nouveau Code de procédure civile.

2° CONVENTIONS COLLECTIVES - Industries chimiques - Convention nationale - Avenant ouvrier - Durée du travail - Jours fériés et chômés - Rémunération - Vendredi Saint.

TRAVAIL REGLEMENTATION - Durée du travail - Jours fériés et chômés - Rémunération - Convention collective des industries chimiques - Vendredi Saint * ALSACE-LORRAINE - Industries chimiques - Ordonnance locale du 16 août 1892 - Jours fériés et chômés - Définition - Vendredi Saint * ALSACE-LORRAINE - Travail réglementation - Durée du travail - Jours fériés - Rémunération - Convention collective des industries chimiques - Vendredi Saint.

2° Aux termes de l'article 17 de l'avenant n° 1 du 11 février 1971 à la convention collective nationale des industries chimiques les salariés travaillant un jour férié autre que le 1er Mai auront droit, en plus de leur rémunération annuelle, à un jour de repos compensateur ; si les nécessités du service ne permettent pas d'accorder ce repos compensateur ils recevront une indemnité égale à la rémunération afférente audit jour férié. . Ce texte n'excluant de son champ d'application aucun jour férié ayant un caractère légal, le Vendredi Saint doit donner lieu à repos compensateur ou à indemnisation dans la commune de Saint-Avold dès lors qu'il s'agit d'un jour férié légal en vertu de la législation locale en vigueur.


Références :

(2)
Convention collective des industries chimiques, avenant n° 1 art. 17 du 11 février 1971

Décision attaquée : Conseil de prud'Hommes de Metz, 07 décembre 1981

(1) A RAPPROCHER : Cour de Cassation, chambre sociale, 1972-02-17, bulletin 1972 V N° 139 p. 126 (Cassation). Cour de Cassation, chambre sociale, 1982-04-22, bulletin 1982 V N° 260 p. 193 (Rejet). (2) A RAPPROCHER : Cour de Cassation, chambre sociale, 1977-07-07, bulletin 1977 V N° 473 p. 376 (Rejet). Cour de Cassation, chambre sociale, 1980-03-12, bulletin 1980 V N° 245 p. 185 (Cassation).


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 19 jui. 1986, pourvoi n°83-43094, Bull. civ. 1986 V N° 324 p. 248
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1986 V N° 324 p. 248

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Fabre
Avocat général : Avocat général :M. Franck
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Nérault
Avocat(s) : Avocat :M. Delvolvé

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1986:83.43094
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