| France, Cour de cassation, Chambre sociale, 05 mai 1982, 80-40376

SUR LE MOYEN UNIQUE : VU L'ARTICLE L122-17 DU CODE DU TRAVAIL ;

ATTENDU QUE LE RECU POUR SOLDE DE TOUT COMPTE A UN EFFET LIBERATOIRE POUR L'EMPLOYEUR A L'EGARD DE TOUS LES ELEMENTS DE REMUNERATION DONT LE PAIEMENT A ETE ENVISAGE AU MOMENT DU REGLEMENT DE CE COMPTE ;

ATTENDU QUE MLLE Y... A ETE AU SERVICE DE M X..., HOTELIER-RESTAURATEUR, EN QUALITE DE FEMME TOUTES MAINS, DU 1ER NOVEMBRE 1973 AU 9 JANVIER 1978, DATE A LAQUELLE ELLE A ECRIT A SON EMPLOYEUR POUR L'INFORMER QU'ELLE ESTIMAIT SON SALAIRE INSUFFISANT PAR RAPPORT AU NOMBRE D'HEURES DE TRAVAIL ET QU'EN CONSEQUENCE ELLE CESSAIT DE TRAVAILLER ;

QUE LE 17 JANVIER 1978 ELLE SIGNA UN RECU POUR SOLDE DE TOUT COMPTE ;

ATTENDU QUE L'ARRET ATTAQUE A ESTIME QUE CE RECU POUR SOLDE DE TOUT COMPTE, BIEN QU'IL N'EUT PAS ETE DENONCE DANS LES DEUX MOIS DE SA SIGNATURE, N'AVAIT PAS PRODUIT D'EFFET LIBERATOIRE EN CE QUI CONCERNAIT LES SALAIRES CORRESPONDANT A LA PERIODE DU 1ER NOVEMBRE 1973 AU 1ER JANVIER 1978 EN PRESENCE DE LA CONTESTATION DE (MLLE Y...) SUR L'EFFET LIBERATOIRE DU RECU PAR RAPPORT A SON CHEF DE DEMANDE ;

ATTENDU CEPENDANT QUE LE RECU POUR SOLDE DE TOUT COMPTE CONCERNAIT DES SOMMES DUES A TITRE DE REMUNERATION POUR L'EXECUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL QUI VENAIT D'ETRE ROMPU, CE QUI COMPRENAIT NECESSAIREMENT LES SALAIRES ;

QU'IL S'ENSUIT QU'EN STATUANT COMME ELLE L'A FAIT, LA COUR D'APPEL N'A PAS LEGALEMENT JUSTIFIE SA DECISION ;

PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE L'ARRET RENDU ENTRE LES PARTIES LE 16 OCTOBRE 1979 PAR LA COUR D'APPEL DE DIJON ;

REMET, EN CONSEQUENCE, LA CAUSE ET LES PARTIES AU MEME ET SEMBLABLE ETAT OU ELLES ETAIENT AVANT LEDIT ARRET ET, POUR ETRE FAIT DROIT, LES RENVOIE DEVANT LA COUR D'APPEL DE BESANCON.