| France, Cour de cassation, Chambre criminelle, 29 novembre 1977, 77-91001

REJET DU POURVOI DE X... (JEAN-PIERRE), PARTIE CIVILE,
CONTRE UN ARRET DE LA CHAMBRE D'ACCUSATION DE LA COUR D'APPEL DE CHAMBERY, EN DATE DU 15 FEVRIER 1977, SE DECLARANT INCOMPETENTE SUR SA PLAINTE CONCERNANT M Y..., PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE DE THONON-LES-BAINS.
LA COUR,
VU LE MEMOIRE PRODUIT ;
SUR LE MOYEN UNIQUE DE CASSATION, PRIS DE LA VIOLATION ET FAUSSE APPLICATION DES ARTICLES 679 ET SUIVANTS DU CODE DE PROCEDURE PENALE, 593 DU MEME CODE ET 7 DE LA LOI DU 20 AVRIL 1810, POUR DEFAUT DE MOTIFS ET MANQUE DE BASE LEGALE, EN CE QUE L'ARRET ATTAQUE A DECLARE L'INCOMPETENCE DE LA CHAMBRE D'ACCUSATION POUR CONNAITRE D'UNE PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE DONT CETTE JURIDICTION A ETE DIRECTEMENT SAISIE ;
ALORS QUE CETTE PLAINTE VISE DES FAITS QUI NE SONT PAS PRECISES ET QUI AURAIENT ETE COMMIS PAR M Y..., PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE A THONON-LES-BAINS, DANS L'EXERCICE DE SES FONCTIONS ;
ALORS QUE LA LOI PREVOIT EXPRESSEMENT QUE LORSQUE LE DELIT IMPUTE A UN FONCTIONNAIRE EST COMMIS DANS L'EXERCICE DE SES FONCTIONS, LA CHAMBRE D'ACCUSATION PEUT ETRE SAISIE DIRECTEMENT PAR UNE PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE, D'OU IL SUIT QUE LA PROCEDURE SUIVIE A ETE REGULIERE ;
ET ALORS AU SURPLUS QU'EN L'ABSENCE AU DOSSIER DE LA PLAINTE ELLE-MEME, ET EN L'ABSENCE DANS L'ARRET ATTAQUE DE TOUTE INDICATION SUR LES FAITS INCRIMINES, LA COUR DE CASSATION EST MISE DANS L'ABSOLUE IMPOSSIBILITE D'EXERCER SON CONTROLE SUR LE POINT DE SAVOIR SI LE FAIT VISE A LA PLAINTE A ETE COMMIS DANS L'EXERCICE DES FONCTIONS EXERCEES PAR LA PERSONNE VISEE ET SI, PAR CONSEQUENT, LA CHAMBRE D'ACCUSATION POUVAIT ETRE SAISIE DIRECTEMENT PAR UNE PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE AINSI QU'IL A ETE PROCEDE ;
ATTENDU QUE X... A PORTE PLAINTE EN SE CONSTITUANT PARTIE CIVILE, DEVANT LA CHAMBRE D'ACCUSATION DE LA COUR D'APPEL DE CHAMBERY, POUR DIVERS DELITS QUI AURAIENT ETE, SELON LUI, COMMIS PAR UN MAGISTRAT DE L'ORDRE JUDICIAIRE DANS L'EXERCICE DE SES FONCTIONS ;
ATTENDU QUE LA CHAMBRE D'ACCUSATION, QUI N'AVAIT PAS ETE PREALABLEMENT DESIGNEE AINSI QU'IL EST DIT A L'ARTICLE 681 DU CODE DE PROCEDURE PENALE, S'EST DECLAREE INCOMPETENTE POUR CONNAITRE DES POURSUITES ;
ATTENDU QU'EN STATUANT AINSI, ET ABSTRACTION FAITE D'UN MOTIF SURABONDANT VOIRE ERRONE, L'ARRET ATTAQUE, LOIN DE VIOLER LES TEXTES VISES AU MOYEN, EN A FAIT L'EXACTE APPLICATION ;
QU'EN EFFET, IL RESULTE DES DISPOSITIONS COMBINEES DES ARTICLES 681 ET 688 DU CODE DE PROCEDURE PENALE, QU'AUSSI LONGTEMPS QUE LA CHAMBRE CRIMINELLE N'A PAS DESIGNE EN PAREIL CAS UNE CHAMBRE D'ACCUSATION POUR CONNAITRE DE LA POURSUITE, LA PLAINTE AVEC CONSTITUTION DE PARTIE CIVILE, PREVUE PAR L'ARTICLE 85 DU MEME CODE, NE PEUT ETRE PORTEE, CONFORMEMENT AUX REGLES DE COMPETENCE DU DROIT COMMUN, QUE DEVANT LE JUGE D'INSTRUCTION, SOUS RESERVE DE L'OBLIGATION IMPOSEE ALORS AU PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE, DES LA COMMUNICATION A LUI FAITE, EN VERTU DE L'ARTICLE 86 DUDIT CODE, DE SAISIR SANS DELAI LA CHAMBRE CRIMINELLE DE LA REQUETE EXIGEE PAR LE PREMIER DES TEXTES PRECITES ;
D'OU IL SUIT QUE LE MOYEN NE SAURAIT ETRE ACCUEILLI ;
ET ATTENDU QUE L'ARRET EST REGULIER EN LA FORME ;
REJETTE LE POURVOI.