SUR LA PREMIERE BRANCHE DU MOYEN UNIQUE, PRISE DE LA VIOLATION DE L'ARTICLE L 412-12 DU CODE DU TRAVAIL : ATTENDU QU'IL EST REPROCHE AU JUGEMENT ATTAQUE D'AVOIR REFUSE D'ANNULER LA DESIGNATION PAR LA CFDT DE DAME X..., EN QUALITE DE DELEGUEE SYNDICALE, DANS LA SOCIETE SERATHON A MANOSQUE, AU MOTIF QU'UNE ANCIENNETE DE QUATRE MOIS DE LA SALARIEE ETAIT SUFFISANTE EN L'ESPECE, ET QUE CETTE CONDITION ETAIT REMPLIE, ALORS QUE LA SOCIETE AVAIT PROCEDE A UN TRANSFERT ET NON A UNE CREATION D'ENTREPRISE OU A UNE OUVERTURE D'ETABLISSEMENT ;
QUE, DE PLUS, DAME X... N'AVAIT PAS QUATRE MOIS D'ANCIENNETE AU MOMENT DE SA DESIGNATION ET QUE CETTE DERNIERE ETAIT UNE MANOEUVRE POUR TENTER DE FAIRE ECHEC A SON LICENCIEMENT ;
MAIS ATTENDU QU'IL N'EST PAS JUSTIFIE QUE LA SOCIETE SERATHON AIT SOUTENU DEVANT LE JUGE DU FOND, NI QUE SON TRANSFERT DE MARSEILLE A MANOSQUE NE POUVAIT ETRE ASSIMILE A UNE OUVERTURE D'ETABLISSEMENT, PERMETTANT L'APPLICATION DU DEUXIEME ALINEA DE L'ARTICLE L 412-12 DU CODE DU TRAVAIL, NI QUE DAME X... N'AVAIT MEME PAS, LORS DE SA DESIGNATION, L'ANCIENNETE DE QUATRE MOIS EXIGEE PAR CE TEXTE, ET QUE SA DESIGNATION ETAIT UNE SIMPLE MANOEUVRE POUR FAIRE ECHEC A SON LICENCIEMENT ;
D'OU IL SUIT QUE LE MOYEN, NOUVEAU ET MELANGE DE FAIT ET DE DROIT, NE PEUT ETRE ACCUEILLI EN SA PREMIERE BRANCHE ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE LA PREMIERE BRANCHE DU MOYEN ;
MAIS SUR LE MOYEN UNIQUE PRIS DANS SA DEUXIEME BRANCHE : VU LES ARTICLES L 122-5 ET L 122-6, L 412-12 DU CODE DU TRAVAIL ET 12 DE L'AVENANT OUVRIERS A LA CONVENTION COLLECTIVE NATIONALE DE L'AMEUBLEMENT ;
ATTENDU QUE, SELON LES DEUX PREMIERS DE CES TEXTES, LA DUREE DU DELAI-CONGE D'UN SALARIE, AYANT MOINS DE SIX MOIS D'ANCIENNETE CHEZ SON EMPLOYEUR, EST FIXEE PAR LA CONVENTION COLLECTIVE OU A DEFAUT PAR LES USAGES ;
QUE, D'APRES LE TROISIEME, LE DELEGUE SYNDICAL DOIT AU MOMENT DE SA DESIGNATION, TRAVAILLER DANS L'ENTREPRISE ;
QUE, SELON LE QUATRIEME, LA PERIODE D'ESSAI SERA EGALE AU DELAI-CONGE ;
ATTENDU QUE LE JUGEMENT ATTAQUE A DECIDE QUE DAME X... FAISAIT ENCORE PARTIE DU PERSONNEL DE LA SOCIETE SERATHON AU JOUR DE SA DESIGNATION, BIEN QUE CELLE-CI, NOTIFIEE A L'EMPLOYEUR LE 24 JUILLET, FUT POSTERIEURE A SON LICENCIEMENT, INTERVENU LE 16 JUILLET AU MOTIF QUE LE DELAI-CONGE ETAIT EGAL A LA PERIODE D'ESSAI ET QUE CETTE DERNIERE AYANT DURE AU MOINS DEUX MOIS, DAME X... ETAIT EN PREAVIS JUSQU'AU 15 SEPTEMBRE ;
ATTENDU CEPENDANT QUE DAME X... AYANT AU MOMENT DE SON LICENCIEMENT MOINS DE SIX MOIS D'ANCIENNETE DANS L'ENTREPRISE LA DUREE DU DELAI-CONGE SE TROUVAIT FIXEE PAR LA CONVENTION COLLECTIVE OU LES USAGES ;
QU'IL RESULTE DES CONSTATATIONS DU JUGEMENT QUE CE DELAI-CONGE EST D'APRES LA CONVENTION COLLECTIVE DE L'AMEUBLEMENT ET SES AVENANTS REGIONAUX APPLICABLES AUX PARTIES DE SEPT JOURS AU MAXIMUM, ET QU'IL N'A PAS ETE CONTESTE QUE L'EMPLOYEUR AVAIT DISPENSE DAME X... D'EXECUTER LE PREAVIS, EN SORTE QUE LORS DE SA DESIGNATION LE 24 JUILLET CELLE-CI LICENCIEE LE 16 JUILLET NE TRAVAILLAIT PLUS DANS L'ENTREPRISE ;
QU'AU SURPLUS LA DESIGNATION COMME DELEGUE SYNDICAL NE MODIFIE PAS LE TERME REGULIEREMENT FIXE ANTERIEUREMENT AU CONTRAT ;
D'OU IL SUIT QUE LE TRIBUNAL A FAIT UNE FAUSSE APPLICATION DES TEXTES SUSVISES ET LES A DONC VIOLES ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE LE JUGEMENT RENDU ENTRE LES PARTIES LE 24 NOVEMBRE 1975 PAR LE TRIBUNAL D'INSTANCE DE FORCALQUIER ;
REMET, EN CONSEQUENCE, LA CAUSE ET LES PARTIES AU MEME ET SEMBLABLE ETAT OU ELLES ETAIENT AVANT LEDIT JUGEMENT ET, POUR ETRE FAIT DROIT, LES RENVOIE DEVANT LE TRIBUNAL D'INSTANCE DE DIGNE.
