SUR LE MOYEN UNIQUE, PRIS EN SES DEUX BRANCHES : ATTENDU QUE, SELON LES ENONCIATIONS DE L'ARRET CONFIRMATIF ATTAQUE, PENALVA, AGRICULTEUR EN ALGERIE, A OBTENU DE LA BANQUE NATIONALE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE (AFRIQUE), AUX DROITS DE LAQUELLE SE TROUVE AUJOURD'HUI LA BANQUE NATIONALE DE PARIS INTERCONTINENTALE, UN PRET DE 30 000 FRANCS POUR LA CAMPAGNE 1961-1962 SOUS LA FORME D'UNE OUVERTURE DE CREDIT EN COMPTE-COURANT ;
QU'IL A ETE CONDAMNE PAR ARRET DU 15 MARS 1971 A REMBOURSER LE PRET SOUS RESERVE DES CONDITIONS ET MODALITES D'EXECUTION PROTEGEANT LES RAPATRIES MAIS QUE PAR L'ARRET ATTAQUE LA COUR D'APPEL A AUTORISE LA BNPI A EXECUTER LA CONDAMNATION A CONCURRENCE DE LA SOMME DE 22 000 FRANCS, MONTANT GLOBAL DE DEUX TRANSFERTS EN FRANCE EN DATE DES 11 JUILLET ET 20 AOUT 1962 ;
ATTENDU QU'IL EST FAIT GRIEF A LA COUR D'APPEL D'AVOIR AINSI STATUE ALORS QUE, D'UNE PART, L'ARTICLE 49 DE LA LOI DU 15 JUILLET 1970, QUI CONCERNE LES OBLIGATIONS AFFERENTES A L'ACQUISITION, LA CONSERVATION, L'AMELIORATION OU L'EXPLOITATION D'UN BIEN POSSEDE OUTRE-MER, ETANT INCOMPATIBLE AVEC L'ARTICLE 55, ALINEA 1ER, DE LA MEME LOI, QUI PERMET AU CREANCIER DE POURSUIVRE SI LES FONDS PRETES ONT ETE TRANSFERES EN FRANCE, CE QUI IMPLIQUE QU'ILS N'ONT PAS ETE CONSACRES A L'EXPLOITATION D'UN BIEN POSSEDE OUTRE-MER, L'ARRET ATTAQUE N'AURAIT PU, SANS VIOLER L'AUTORITE DE LA CHOSE JUGEE ATTACHEE A L'ARRET DU 15 MARS 1971, QUI AVAIT DECIDE QUE LE CREDIT CONSENTI ENTRAIT DANS LE CADRE DE L'ARTICLE 49 DE LA LOI, AUTORISER LES POURSUITES SUR LE FONDEMENT DE L'ARTICLE 55, ALINEA 1ER, DE LA MEME LOI, ALORS QUE, D'AUTRE PART, DES LORS QU'IL ETAIT CONSTATE QUE PENALVA AVAIT BENEFICIE D'UN PRET DE 30 000 FRANCS POUR LA CAMPAGNE DE 1962, PRET QUI N'ETAIT REMBOURSABLE QU'A LA FIN DE LA SAISON ET QUI N'AVAIT PAS ETE REMBOURSE, COMME L'AVAIT SOULIGNE PENALVA DANS SES CONCLUSIONS DELAISSEES, ET QU'IL N'ETAIT PAS CONTESTE, PAR AILLEURS, QUE CE PRET AVAIT ETE EFFECTIVEMENT UTILISE A L'EXPLOITATION AGRICOLE, L'ARRET ATTAQUE N'AURAIT PU, SANS MECONNAITRE LE PRINCIPE DE L'INDIVISIBILITE DU COMPTE COURANT, AFFIRMER QUE LES VIREMENTS DES 11 JUILLET ET 20 AOUT 1962 CORRESPONDAIENT A DE NOUVELLES AVANCES DE LA BANQUE, LESQUELLES AVAIENT ETE TRANSFEREES EN FRANCE, CETTE SOMME REPRESENTANT DES FONDS APPARTENANT A PENALVA QUI N'ETAIT PAS TENU DE REMBOURSER UN PRET NON EXIGIBLE ;
MAIS ATTENDU, D'UNE PART, QUE L'AUTORISATION DE POURSUITES PREVUE PAR L'ARTICLE 55, ALINEA 1ER, DE LA LOI DU 15 JUILLET 1970 CONCERNE NECESSAIREMENT DES OBLIGATIONS CONTRACTEES DANS LES CONDITIONS DEFINIES PAR L'ARTICLE 49 DE LA MEME LOI ET QU'EN AUTORISANT LES POURSUITES A CONCURRENCE DU MONTANT DES FONDS TRANSFERES EN FRANCE, LA COUR D'APPEL N'A PAS VIOLE L'AUTORITE DE LA CHOSE JUGEE PAR L'ARRET DU 15 MARS 1971 QUI DECIDAIT SEULEMENT QUE PENALVA ETAIT DEBITEUR DES SOMMES QUI AVAIENT ETE MISES A SA DISPOSITION POUR LA CAMPAGNE D'EXPLOITATION AGRICOLE DE 1961-1962 ET RESERVAIT L'APPLICATION DES TEXTES RELATIFS A L'EXECUTION D'UNE TELLE DETTE ;
ET ATTENDU, D'AUTRE PART, QUE LES JUGES DU FOND, SANS ETRE TENUS DE SUIVRE LES PARTIES DANS LE DETAIL DE LEUR ARGUMENTATION, APPRECIENT SOUVERAINEMENT, LORSQU'IL EXISTE UN COMPTE COURANT ENTRE LE BANQUIER ET SON CLIENT, SI LA SOMME QUI EN CONSTITUE LE SOLDE DEBITEUR REPRESENTE, EU EGARD A LA MANIERE DONT A FONCTIONNE LE COMPTE, DES AVANCES QUI ONT ETE TRANSFEREES EN FRANCE OU DANS TOUT AUTRE PAYS OU LE DEBITEUR EN A CONSERVE LA DISPOSITION ;
QU'IL S'ENSUIT QUE LA COUR D'APPEL A, EN STATUANT COMME ELLE L'A FAIT, LEGALEMENT JUSTIFIE SA DECISION ET QUE LE MOYEN N'EST FONDE EN AUCUNE DE SES BRANCHES ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE L'ARRET RENDU LE 9 JUILLET 1974 PAR LA COUR D'APPEL DE BORDEAUX.
