SUR LE MOYEN UNIQUE, PRIS DE LA VIOLATION DES ARTICLES 290 DU LIVRE 1ER DU CODE DU TRAVAIL, 7 DE LA LOI DU 20 AVRIL 1810, ET 102 DU DECRET DU 20 JUILLET 1972, POUR DEFAUT DE REPONSE A CONCLUSIONS, DEFAUT DE MOTIFS ET MANQUE DE BASE LEGALE : ATTENDU QUE LA SOCIETE DES ETABLISSEMENTS GOUNIN FRERES FAIT GRIEF A L'ARRET ATTAQUE DE L'AVOIR CONDAMNEE A PAYER A JOURDAN, SON ANCIEN REPRESENTANT STATUTAIRE, UNE INDEMNITE DE CLIENTELE EGALE A DEUX ANNEES DE COMMISSIONS, APRES DEDUCTION DES FRAIS PROFESSIONNELS, ET CORRESPONDANT A LA PERTE TOTALE DE LA CLIENTELE DE L'INTERESSE, AUX MOTIFS QUE LE MONTANT DE SES COMMISSIONS AVAIT AUGMENTE ENTRE 1963 ET 1970, ET QUE L'APPUI PUBLICITAIRE DE LA SOCIETE A SES REPRESENTANTS AVAIT ETE COMPENSE PAR UNE POLITIQUE ECONOMIQUE PROPRE A DEFAVORISER LA PETITE CLIENTELE VISITEE PAR JOURDAN, ALORS QUE, CE FAISANT, LA COUR D'APPEL N'A PAS TENU COMPTE DU PREJUDICE REEL SUBI PAR CELUI-CI DU FAIT DE SON LICENCIEMENT, PUISQU'ELLE A OMIS DE RECHERCHER, COMME L'Y INVITAIENT LES CONCLUSIONS DEMEUREES SANS REPONSE DE LA SOCIETE, SI JOURDAN NE PROSPECTAIT PAS LA MEME CLIENTELE POUR DES MAISONS CONCURRENTES DE LA SOCIETE GOUNIN, CE QUI AURAIT POUR EFFET UNE DIMINUTION, SINON LA SUPPRESSION DE L'INDEMNITE A LAQUELLE IL AURAIT EU DROIT DANS LE CAS CONTRAIRE ;
MAIS ATTENDU QUE L'ARRET ATTAQUE ENONCE QUE L'ACCROISSEMENT DE LA CLIENTELE DE JOURDAN DUE A SON ACTIVITE PROPRE PEUT ETRE APPRECIEE D'APRES LE MONTANT BRUT DE SES COMMISSIONS QUI ETAIT PASSE DE 39139 FRANCS EN 1963 A 49234 FRANCS EN 1970 ;
QUE SI L'EFFORT PUBLICITAIRE REALISE PAR LA SOCIETE GOUNIN ETAIT DE NATURE A FACILITER LE TRAVAIL DE SES REPRESENTANTS, PAR CONTRE SA POLITIQUE COMMERCIALE DE RECHERCHE DE LA CLIENTELE DES MAGASINS A GRANDE SURFACE L'AVAIT RENDU MOINS AISE EN DEFAVORISANT LES PETITS CLIENTS HABITUELLEMENT PROSPECTES PAR L'INTERESSE ;
QUE, SI DANS SES CONCLUSIONS, LA SOCIETE AVAIT SOUTENU QUE, REPRESENTANT A CARTES MULTIPLES, IL VISITAIT LA MEME CLIENTELE POUR UNE AUTRE FIRME, CET ARGUMENT ETAIT SANS PERTINENCE QUANT A LA PERTE DE LA VENTE DES ARTICLES PARTICULIERS AUX ETABLISSEMENTS GOUNIN ;
QUE SI CEUX-CI AVAIENT DE PLUS ALLEGUE SANS JUSTIFICATION, NI PRECISION QUE JOURDAN, NON SOUMIS A UNE CLAUSE DE NON-CONCURRENCE, AVAIT EU LA POSSIBILITE DE TROUVER UNE AUTRE CARTE ANALOGUE, LES PREMIERS JUGES AVAIENT RELEVE QU'IL AVAIT ETE LICENCIE A UN AGE OU IL ETAIT DIFFICILE DE SE RECLASSER, APRES QUINZE ANNEES DE TRAVAIL DANS L'ENTREPRISE ;
QUE LA COUR D'APPEL, A PU AINSI, SANS ETRE TENUE DE SUIVRE LES PARTIES DANS LE DETAIL DE LEUR ARGUMENTATION, EVALUER L'INDEMNITE DE CLIENTELE EN TENANT COMPTE DE L'ENSEMBLE DES ELEMENTS QUI LUI ETAIENT SOUMIS, PAR UNE APPRECIATION, QUI ECHAPPE AU CONTROLE DE LA COUR DE CASSATION, DU PREJUDICE SUBI PAR JOURDAN DU FAIT DE LA PERTE DE LA CLIENTELE APPORTEE, CREEE OU AUGMENTEE PAR LUI ;
D'OU IL SUIT QUE LE MOYEN NE PEUT ETRE ACCUEILLI ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE L'ARRET RENDU LE 11 JANVIER 1973 PAR LA COUR D'APPEL D'ORLEANS
