CASSATION SUR LE POURVOI DE X... (CHRISTIAN) CONTRE UN ARRET DE LA COUR D'APPEL DE LYON DU 10 JUIN 1970, QUI L'A CONDAMNE A REPARER LES CONSEQUENCES DOMMAGEABLES D'UN DELIT DE BLESSURES INVOLONTAIRES. LA COUR, VU LES MEMOIRES PRODUITS EN DEMANDE ET EN DEFENSE ;
SUR LE MOYEN UNIQUE DE CASSATION PRIS DE LA VIOLATION DES ARTICLES 1382 ET 1383 DU CODE CIVIL, 397 ET 398 DU CODE DE LA SECURITE SOCIALE, 7 DE LA LOI DU 20 AVRIL 1810, DEFAUT DE MOTIFS ET MANQUE DE BASE LEGALE, EN CE QUE L'ARRET ATTAQUE A CONDAMNE X... A PAYER A Y... LA SOMME DE 30300 FRANCS REPRESENTANT DEDUCTION FAITE DE LA PROVISION DEJA ALLOUEE LE MONTANT DE SON PREJUDICE COMPLEMENTAIRE, ET A DECIDE QUE X... DEVRAIT EN PLUS DE LA REPARATION DE CE PREJUDICE, REMBOURSER A LA CAISSE PRIMAIRE D'ASSURANCE MALADIE DU HAUT-VIVARAIS L'INTEGRALITE DE SA CREANCE NON ENCORE DETERMINEE, LA CAISSE BENEFICIANT DU REMBOURSEMENT DES PRESTATIONS ACTUELLEMENT CONNUES, ET ACTE LUI ETANT DONNE DE CE QU'ELLE SE RESERVAIT D'OBTENIR LE REMBOURSEMENT DES PRESTATIONS QU'ELLE SERAIT AMENEE A VERSER AU TITRE DE LA REEDUCATION DE JEAN-LOUIS Y... ;
ALORS QU'IL RESULTE DE LA COMBINAISON DES ARTICLES 397 ET 398 DU CODE DE LA SECURITE SOCIALE QUE LORSQUE L'ACCIDENT DE DROIT COMMUN, DONT L'ASSURE A ETE VICTIME, EST IMPUTABLE A UN TIERS, LES CAISSES DE SECURITE SOCIALE N'ONT DROIT AU REMBOURSEMENT DE LEURS DEPENSES QUE DANS LA LIMITE DE L'INDEMNITE MISE A LA CHARGE DU TIERS ;
QU'IL S'ENSUIT QU'IL NE PEUT ETRE STATUE SUR L'ACTION DES CAISSES NI PAR CONSEQUENT ETRE EVENTUELLEMENT ALLOUE A LA VICTIME UNE INDEMNITE COMPLEMENTAIRE QU'AUTANT QU'A ETE PREALABLEMENT EVALUE LE PREJUDICE GLOBAL DONT LA REPARATION INCOMBE A L'AUTEUR DE L'ACCIDENT ;
QU'EN ALLOUANT EN L'ESPECE UNE INDEMNITE A LA VICTIME ET UNE INDEMNITE PARTIELLE A LA CAISSE TOUT EN LUI DONNANT ACTE DE SES RESERVES POUR LE REMBOURSEMENT DES PRESTATIONS ULTERIEURES, SANS AVOIR EVALUE PREALABLEMENT LE PREJUDICE GLOBAL EN DROIT COMMUN DE LA VICTIME, L'ARRET A VIOLE LES TEXTES VISES AU MOYEN ;
VU LESDITS ARTICLES, ENSEMBLE LES ARTICLES 2 ET 509 DU CODE DE PROCEDURE PENALE ;
ATTENDU QU'IL RESULTE DE LA COMBINAISON DES ARTICLES L 397 ET L 398 DU CODE DE LA SECURITE SOCIALE QUE, LORSQUE L'ACCIDENT DE DROIT COMMUN DONT L'ASSURE A ETE VICTIME EST IMPUTABLE A UN TIERS, LES CAISSES DE SECURITE SOCIALE ONT DROIT AU REMBOURSEMENT DE LEURS DEPENSES DANS LA LIMITE DE L'INDEMNITE MISE A LA CHARGE DU TIERS ;
QU'IL S'ENSUIT QU'IL NE PEUT ETRE STATUE SUR L'ACTION DES CAISSES NI, PAR CONSEQUENT, ETRE EVENTUELLEMENT ALLOUE A LA VICTIME UN SOLDE INDEMNITAIRE QU'AUTANT QU'A ETE PREALABLEMENT EVALUE LE PREJUDICE DONT LA REPARATION INCOMBE A L'AUTEUR DE L'ACCIDENT ;
ATTENDU, D'AUTRE PART, QUE SEUL UN PREJUDICE NE ET ACTUEL PEUT JUSTIFIER L'ALLOCATION, PAR LES JURIDICTIONS REPRESSIVES, DE REPARATIONS CIVILES ;
QUE LES JUGES NE PEUVENT STATUER SUR DE TELLES REPARATIONS QUE DANS LES LIMITES DES APPELS ET DES CONCLUSIONS DONT ILS SONT SAISIS ;
ATTENDU QUE LA COUR D'APPEL, STATUANT SUR LES CONSEQUENCES DOMMAGEABLES DU DELIT DE BLESSURES INVOLONTAIRES DONT X... A ETE RECONNU COUPABLE, A RAISON D'UN ACCIDENT DE DROIT COMMUN DONT IL A ETE DECLARE ENTIEREMENT RESPONSABLE, EXPOSE, DANS L'ARRET ATTAQUE, QUE LA CAISSE PRIMAIRE D'ASSURANCE-MALADIE A CONCLU AU REMBOURSEMENT DES PRESTATIONS PAR ELLE SERVIES A LA VICTIME Y..., PARTIE CIVILE, ET FORMULE DES RESERVES AU SUJET DES FRAIS QU'ELLE DEVRA SUPPORTER, APRES LE PRONONCE DE L'ARRET, AU TITRE DE LA REEDUCATION DU BLESSE ;
ATTENDU QU'IL RESULTE DES ENONCIATIONS DUDIT ARRET QUE, DANS LE DESSEIN D'EVITER UNE DECISION DE SURSIS A STATUER, ENVISAGEE PAR LA CAISSE JUSQU'A CE QUE SOIT CONNU LE MONTANT EXACT DE SA CREANCE, LA COUR A SEULEMENT FIXE LE PREJUDICE CORPOREL COMPLEMENTAIRE SUBI PAR Y... ET A CONDAMNE X... A LUI EN PAYER LE MONTANT ;
QU'ELLE A ENCORE CONDAMNE CELUI-CI A DUE CONCURRENCE DE L'INDEMNITE GLOBALE MISE A SA CHARGE, A REMBOURSER A LA CAISSE D'ASSURANCE-MALADIE LE MONTANT DE SES PRESTATIONS ACTUELLEMENT CONNUES ET A DECIDE QUE CES REMBOURSEMENTS DEVRAIENT S'ETENDRE A L'INTEGRALITE DE LA CREANCE DE LA SECURITE SOCIALE, Y COMPRIS LES FRAIS DE REEDUCATION DESTINES A REDUIRE LES CONSEQUENCES DE L'ACCIDENT, ACTE ETANT DONNE A LA CAISSE DE SES RESERVES D'EN OBTENIR LE PAYEMENT ;
ATTENDU QUE LA COUR D'APPEL, S'IL LUI ETAIT LOISIBLE DE DONNER A LA CAISSE ACTE DE SES RESERVES, NE POUVAIT, SANS VIOLER LES TEXTES SUSVISES, STATUER DEFINITIVEMENT SUR LES REPARATIONS CIVILES, ALORS QU'ELLE N'ETAIT PAS EN MESURE D'EVALUER LE PREJUDICE GLOBAL DE LA VICTIME, NI ORDONNER PAR AVANCE QUE SOIENT REMBOURSEES A LA SECURITE SOCIALE, QUI N'Y AVAIT D'AILLEURS PAS CONCLU EN L'ETAT, DES DEPENSES INDETERMINEES ;
D'OU IL SUIT QUE LA CASSATION EST ENCOURUE ;
PAR CES MOTIFS : CASSE ET ANNULE DANS TOUTES SES DISPOSITIONS L'ARRET DE LA COUR D'APPEL DE LYON DU 10 JUIN 1970, ET POUR ETRE STATUE A NOUVEAU CONFORMEMENT A LA LOI : RENVOIE LA CAUSE ET LES PARTIES DEVANT LA COUR D'APPEL DE DIJON
