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17/04/2024 | FRANCE | N°24/01387

France | France, Tribunal judiciaire de Paris, Pcp jtj proxi fond, 17 avril 2024, 24/01387


TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à :
Monsieur [B] [E] [W]

Copie exécutoire délivrée
le :
à :
Me Pauline ROUSSEAU

Pôle civil de proximité


PCP JTJ proxi fond

N° RG 24/01387 - N° Portalis 352J-W-B7I-C4FJA

N° MINUTE :







JUGEMENT
rendu le mercredi 17 avril 2024


DEMANDERESSE
SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES DE L’IMMEUBLE SITUÉ [Adresse 1], agissant poursuites et diligences de son syndic la société SULLY GESTION sise [Adresse 2]r>représentée par Me Pauline ROUSSEAU, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #G0709


DÉFENDEUR
Monsieur [B] [E] [W]
demeurant [Adresse 3]
non comparant, ni représenté

...

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à :
Monsieur [B] [E] [W]

Copie exécutoire délivrée
le :
à :
Me Pauline ROUSSEAU

Pôle civil de proximité

PCP JTJ proxi fond

N° RG 24/01387 - N° Portalis 352J-W-B7I-C4FJA

N° MINUTE :

JUGEMENT
rendu le mercredi 17 avril 2024

DEMANDERESSE
SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES DE L’IMMEUBLE SITUÉ [Adresse 1], agissant poursuites et diligences de son syndic la société SULLY GESTION sise [Adresse 2]
représentée par Me Pauline ROUSSEAU, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #G0709

DÉFENDEUR
Monsieur [B] [E] [W]
demeurant [Adresse 3]
non comparant, ni représenté

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Garance JUBERT, Présidente,
assistée de Coraline LEMARQUIS, Greffière,

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 12 mars 2024

JUGEMENT
réputé contradictoire, en premier ressort, prononcé par mise à disposition le 17 avril 2024 par Garance JUBERT, Présidente, assistée de Coraline LEMARQUIS, Greffière

Décision du 17 avril 2024
PCP JTJ proxi fond - N° RG 24/01387 - N° Portalis 352J-W-B7I-C4FJA

EXPOSÉ DU LITIGE

Selon le relevé de propriété, Monsieur [E] [W] [B] est propriétaire des lots 70 et 111 au sein de l'immeuble situé au [Adresse 1] dans [Localité 4] de [Localité 4]) et soumis au statut de la copropriété des immeubles bâtis.

Par acte d'huissier du 14 février 2024 et alléguant d'un arriéré dans le paiement des charges de copropriété, le Syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé [Adresse 1], représenté par son Syndic en exercice la société SULLY GESTION, a fait assigner Monsieur [E] [W] [B] devant le tribunal judiciaire de Paris, aux visas des article 10, 10-1 et 14-1 de la loi du 10 juillet 1965 et son décret d'application du 17 mars 1967 et aux fins de condamner le co-propriétaire à lui payer les sommes suivantes :
-1.715, 28 euros, correspondant aux charges de copropriété impayées entre le 01/04/2020 et le 06/02/2024, avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 07/10/2022,
-913 euros au titre des frais de recouvrement, avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 07/10/2022,
-4 000 euros de dommages et intérêts ;
-2 000 au titre de l'article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.

L'affaire a été appelée pour la première fois et retenue à l'audience du 12 mars 2024, lors de laquelle le Syndicat des copropriétaires, par l'intermédiaire de son conseil, a maintenu les termes de son assignation, en précisant qu'il s'agissait de la quatrième procédure contre le défendeur.

Monsieur [E] [W] [B] cité selon les formes prévues par l'article 659 du code de procédure civile, n'a pas comparu et ne s'est pas fait représenter. En application de l'article 473 du code de procédure civile, la décision, susceptible d'appel, sera réputée contradictoire.

La décision a été mise en délibéré au 17 avril 2024.

MOTIFS DE LA DÉCISION

I.Sur la demande en paiement des arriérés de charges de copropriété

Aux termes de l'article 10 de la loi du 10 juillet 1965, les copropriétaires sont tenus de participer aux charges entraînées par les services collectifs et les éléments d'équipement commun en fonction de l'utilité que ces services et éléments présentent à l'égard de chaque lot ; aux charges relatives à la conservation, à l'entretien et à l'administration des parties communes et de verser au fonds de travaux mentionné à l'article 14-2 la cotisation prévue au même article, proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots, telles que ces valeurs résultent des dispositions de l'article 5. Le règlement de copropriété fixe la quote-part afférente à chaque lot dans chacune des catégories de charges.

Dans les termes de l'article 14-1 de la même loi, pour faire face aux dépenses courantes de maintenance, de fonctionnement te d'administration des parties communes et des équipements communs de l'immeuble, le Syndicat des copropriétaires vote, chaque année, un budget prévisionnel et les copropriétaires paient au Syndicat des provisions égales au quart du budget voté sauf modalités différentes adoptées par l'assemblée générale, cette provision est exigible le premier jour de chaque trimestre ou le premier jour de la période fixée par l'assemblée générale.

L'approbation des comptes du Syndic par l'assemblée générale rend certaine, liquide et exigible la créance du syndicat des copropriétaires, relative à chaque quote-part de charges. Le copropriétaire, qui n'a pas contesté dans les délais prévus à l'article 42 alinéa 2 de la loi du 10 juillet 1965 la décision de l'assemblée générale ayant approuvé les comptes, n'est pas fondé à refuser de payer les sommes qui lui sont réclamées.

En l'espèce, le Syndicat des copropriétaires verse aux débats :
-la matrice cadastrale établissant la qualité de copropriétaire de Monsieur [E] [W] [B],
-les procès-verbaux des assemblées générales des 12 octobre 2020, 12 avril 2021, 3 mai 2022 et 18 avril 2023 portant approbation des comptes de l'exercice écoulé, du budget prévisionnel de l'exercice suivant et adoption des travaux,
-les attestations de non-recours contre ces procès-verbaux,
-le contrat de Syndic,
-les appels de provisions et de fonds travaux du 2ème trimestre 2020 au 1er trimestre 2024,
-les jugements rendus à l'encontre de Monsieur [E] [W] [B] le 5/11/2014, 7/11/2019, 15/09/2020 et l'arrêt du 25/05/22 infirmant le jugement du 15/09/2020.
-un relevé du compte du co-propriétaire arrêté au 6 février 2024 ainsi qu'un tableau détaillé des charges de copropriétés réclamées dans le cadre de la présente instance et expurgé d'une part des frais de recouvrement et des frais afférents aux précédentes condamnations et d'autre part des paiements effectués en exécution des précédentes décisions.

Ainsi, il ressort de ces éléments que Monsieur [E] [W] [B] est redevable de la somme de 1.715,28 euros au titre des appels de provision de charges et travaux à compter du 1 avril 2020 (2ème trimestre 2020 inclus) et arrêtés au 1er janvier 2024 (1er trimestre 2024 inclus).

Monsieur [E] [W] [B] sera en conséquence condamné au paiement de cette somme, qui portera intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 7 octobre 2022.

II.Sur la demande en paiement au titre des frais de recouvrement

L'article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 dispose que sont imputables au seul copropriétaires concernés " Les frais nécessaires exposés par le syndicat, notamment les frais de mise en demeure, de relance et de prise d'hypothèque à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d'une créance justifiée à l'encontre d'un copropriétaire ainsi que les droits et émoluments des actes des huissiers de justice et le droit de recouvrement ou d'encaissement à la charge du débiteur ".

Il appartient à la juridiction saisie de rechercher si les frais sollicités par le syndicat étaient nécessaires au recouvrement de la créance de celui-ci avant de les mettre à la charge du copropriétaire poursuivi.

En l'espèce, le Syndicat des copropriétaires justifie uniquement de l'envoi des mises en demeure du 7/10/2022, 26/01/2023, 10/02/2023, 12/05/2023, 09/12/2023, 26/07/2023 et 11/08/2023. Il est justifié des honoraires de l'avocat lorsque ces mises en demeure ont été faites par ce dernier pour un montant de 288 euros ainsi que du contrat de Syndic qui prévoit les tarifs des mises en demeure et relances, qui seront ainsi retenues pour un total de 285 euros. En revanche, il n'est aucunement justifié de la somme de 340 euros réclamée au titre d'une mise en demeure du 9 juin 2023. Elle sera écartée.

Dans ces conditions, la demande en paiement au titre des frais sera donc accueillie à hauteur de 573 euros. Monsieur [E] [W] [B] sera condamné à payer cette somme, avec intérêts au taux légal à compter de l'assignation.

III.Sur la demande de dommages et intérêts au titre de la résistance abusive

L'article 1231-6 du même code dispose que les dommages et intérêts dus à raison du retard dans le paiement d'une obligation de somme d'argent consistent dans l'intérêt au taux légal, à compter de la mise en demeure. Ces dommages et intérêts sont dus sans que le créancier soit tenu de justifier d'aucune perte. Le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts distincts de l'intérêt moratoire.

Par ailleurs, en application de l'article 1240 du même code, la faute, même non grossière ou dolosive suffit, lorsqu'un préjudice en résulte, à justifier une condamnation à des dommages et intérêts pour résistance abusive.

Les manquements répétés d'un copropriétaire à son obligation essentielle de payer les charges de copropriété sans justifier de raisons valables pouvant expliquer sa carence sont constitutifs d'une faute qui cause à la collectivité des copropriétaires privée pendant une certaine période, d'une somme nécessaire à la gestion et à l'entretien de l'immeuble, un préjudice financier direct et certain, distinct de celui compensé par les intérêts moratoires.

En l'espèce, il convient d'observer que Monsieur [E] [W] [B] a été attrait à quatre reprises devant le tribunal de céans pour des impayés de charges de copropriété et que ses retards persistent depuis sa dernière condamnation par arrêt du 25 mai 2022. Une telle carence réitérée et injustifiée cause à la copropriété un préjudice financier, obligeant le Syndicat des copropriétaires à lui faire l'avance de sa quote-part et déséquilibrant sa trésorerie.

En conséquence, la demande de dommages et intérêts sera accueillie à hauteur de 300 euros.

IV.Sur les demandes accessoires

En application de l'article 696 du code de procédure civile, Monsieur [E] [W] [B] , partie perdante, sera condamné aux dépens.

Il serait inéquitable de laisser à la charge du Syndicat des copropriétaires les frais exposés à l'occasion de la présente instance non compris dans les dépens. Monsieur [E] [W] [B] devra les supporter à hauteur de 600 euros en application de l'article 700 du code de procédure civile.

Il convient enfin de rappeler que l'exécution provisoire de la présente décision est de droit, en application des dispositions de l'article 514 du code de procédure civile.

PAR CES MOTIFS

Le tribunal judiciaire, statuant après débats en audience publique, par jugement réputé contradictoire rendu en premier ressort, par mise à disposition au greffe,

CONDAMNE Monsieur [E] [W] [B] à payer au Syndicat des copropriétaires de l'immeuble situé [Adresse 1] dans [Localité 4] de [Localité 4]), pris en la personne de son syndic en exercice la société SULLY GESTION, les sommes de :
-1.715,28 euros au titre des appels de provision de charges et travaux à compter du 1 avril 2020 (2ème trimestre 2020 inclus) et arrêtés au 1er janvier 2024 (1er trimestre 2024 inclus), avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 7 octobre 2022,
-573 euros au titre des frais nécessaires au recouvrement de la créance, avec intérêts au taux légal à compter du 14 février 2024,
-300 euros à titre de dommages et intérêts, avec intérêts au taux légal à compter de la présente décision ;

REJETTE le surplus des demandes ;

CONDAMNE Monsieur [E] [W] [B] à payer au Syndicat des copropriétaires de l'immeuble situé [Adresse 1] dans [Localité 4] de [Localité 4]), pris en la personne de son syndic en exercice la société SULLY GESTION, la somme de 600 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile

CONDAMNE Monsieur [E] [W] [B] aux dépens de l'instance ;

RAPPELLE que la présente décision est de droit exécutoire à titre provisoire.

Ainsi jugé et prononcé à Paris le 17 avril 2024.

La greffière La présidente


Synthèse
Tribunal : Tribunal judiciaire de Paris
Formation : Pcp jtj proxi fond
Numéro d'arrêt : 24/01387
Date de la décision : 17/04/2024
Sens de l'arrêt : Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur

Origine de la décision
Date de l'import : 23/04/2024
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;tribunal.judiciaire;arret;2024-04-17;24.01387 ?
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