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19/03/2024 | FRANCE | N°23/07114

France | France, Tribunal judiciaire de Paris, Pcp jtj proxi fond, 19 mars 2024, 23/07114


TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à :
Monsieur [W] [M]

Copie exécutoire délivrée
le :
à :
Me Emmanuelle AMAR

Pôle civil de proximité


PCP JTJ proxi fond

N° RG 23/07114 - N° Portalis 352J-W-B7H-C3RII

N° MINUTE :







JUGEMENT
rendu le mardi 19 mars 2024


DEMANDEUR
Syndicat des Copropriétaires de l’immeuble sis “[Adresse 6]” sis [Adresse 2] - [Adresse 1], représenté par son Syndic la société PLISSON IMMOBILIER sise [Adress

e 4]
représenté par Me Emmanuelle AMAR, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #E1425


DÉFENDEUR
Monsieur [W] [M]
demeurant [Adresse 3]
non comparant, ni représenté


COMPO...

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à :
Monsieur [W] [M]

Copie exécutoire délivrée
le :
à :
Me Emmanuelle AMAR

Pôle civil de proximité

PCP JTJ proxi fond

N° RG 23/07114 - N° Portalis 352J-W-B7H-C3RII

N° MINUTE :

JUGEMENT
rendu le mardi 19 mars 2024

DEMANDEUR
Syndicat des Copropriétaires de l’immeuble sis “[Adresse 6]” sis [Adresse 2] - [Adresse 1], représenté par son Syndic la société PLISSON IMMOBILIER sise [Adresse 4]
représenté par Me Emmanuelle AMAR, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #E1425

DÉFENDEUR
Monsieur [W] [M]
demeurant [Adresse 3]
non comparant, ni représenté

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Eloïse CLARAC, Présidente
assistée de Coraline LEMARQUIS, Greffière,

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 11 janvier 2024

JUGEMENT
réputé contradictoire, en premier ressort, prononcé par mise à disposition le 19 mars 2024 par Eloïse CLARAC, Présidente, assistée de Coraline LEMARQUIS, Greffière

Décision du 19 mars 2024
PCP JTJ proxi fond - N° RG 23/07114 - N° Portalis 352J-W-B7H-C3RII

EXPOSE DU LITIGE

Monsieur [W] [M] est propriétaire des lots n°43 et 82 d'un ensemble immobilier situé [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], soumis au régime de la copropriété.

Par acte de commissaire de justice en date du 26 octobre 2023, le syndicat des copropriétaires de l'immeuble sis “[Adresse 6]” sis [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], représenté par son syndic, la société PLISSON IMMOBILIER, a fait assigner Monsieur [W] [M] devant le tribunal judiciaire de Paris pour obtenir, sa condamnation à lui verser les sommes suivantes :
- 4 866,56 euros au titre des charges de copropriété arrêtées au 19 octobre 2023 avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 5 décembre 2022,
- 160 euros au titre des frais de recouvrement arrêtées au 19 octobre 2023 avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 5 décembre 2022,
- 1 500 euros à titre de dommages et intérêts,
- 1 500 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.

Au soutien de ses prétentions, le syndicat des copropriétaires de l'immeuble explique que malgré des relances, des charges échues restent impayées, ce qui lui cause des difficultés de gestion et de trésorerie. Ils ajoutent subir également un préjudice financier constitué des frais considérés comme non nécessaire par le tribunal.

A l'audience du 11 janvier 2024, le syndicat des copropriétaires de l'immeuble, représenté par son avocat, a maintenu l'ensemble de ses demandes.

Monsieur [W] [M], régulièrement assigné à étude, n'a pas comparu.

Il sera référé aux écritures du syndicat des copropriétaires déposées à l'audience pour un plus ample exposé de leurs moyens en application des dispositions de l'article 455 du Code de procédure civile.

À l'issue des débats, la décision a été mise en délibéré jusqu'à ce jour, où elle a été mise à disposition des parties au greffe.

MOTIFS DE LA DECISION

Selon l'article 472 du code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond, le juge ne fait droit à la demande que s'il l'estime régulière, recevable et bien fondée.

Sur les charges de copropriété

En application de l'article 10 de la loi du 10 juillet 1965, les copropriétaires sont tenus de participer au paiement des charges entraînées par les services collectifs et les éléments d'équipement commun en fonction de l'utilité que ces services et éléments présentent à l'égard de chaque lot et aux charges relatives à la conservation, à l'entretien et à l'administration des parties communes, générales et spéciales, et de verser au fonds de travaux mentionné à l'article 14-2 la cotisation prévue au même article, proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots, telles que ces valeurs résultent des dispositions de l'article 5.

L'obligation à la dette existe, dès lors que l'assemblée générale des copropriétaires a approuvé les comptes présentés par le syndic et qu'aucun recours n'a été formé dans le délai légal, mentionné à l'article 42 de la loi du 10 juillet 1965.

En vertu de l'article 35 du décret du 17 mars 1967, les appels provisionnels auxquels procède le syndic, dans les limites et sous les conditions prévues par ce texte, constituent une créance certaine, liquide et exigible.

Enfin, les travaux non inclus dans les charges de copropriété sus-définies et prévus à l'article 44 du décret n°67-223 du 17 mars 1967, ne sont pas compris dans le budget prévisionnel. Ils doivent faire l'objet d'un vote à l'assemblée générale quant à leur principe, leur montant et à leurs modalités de paiement et d'exigibilité.

En l'espèce le syndicat des copropriétaires verse notamment aux débats :
- le justificatif de la qualité de copropriétaire de Monsieur [W] [M] tel que cela résulte du relevé de propriété pour les lots n°43 et 82,
- le relevé individuel de compte portant sur la période du 1er janvier 2021 au 1er octobre 2023 et arrêté à cette date à 4 866,56 euros (dont 211,64 euros de dépenses privatives),
- les appels de fonds couvrant la période,
- les comptes de charges pour les années 2020 et 2021,
- les procès-verbaux d'assemblée générale de copropriété en date du 8 juin 2021, 30 mars 2022 et 17 avril 2023, ayant notamment :
- approuvé les comptes pour les exercices 2020, 2021, 2022
- approuvé le budget prévisionnel pour les exercices 2022, 2023
- décidé des travaux ou opérations suivants : financement d'une procédure contre NEXITY.

Au vu des pièces produites, Monsieur [W] [M] est redevable, au titre des charges de copropriété et de travaux, de la somme de 4 654,92 euros, pour la période allant du 1er janvier 2021 au 1er octobre 2023, incluant l'appel provisionnel du 4e trimestre 2023.

S'agissant de la demande en paiement relative à la somme de 211,64 euros correspondant au prix d'un émetteur et d'une clé, il convient de préciser qu'elle ne relève pas des charges de copropriété proprement dit mais de dépenses effectuées par le syndicat de copropriétaires pour le compte personnel de copropriétaires et pouvant donner lieu à remboursement sous le régime de la gestion d'affaires.

Il convient de condamner Monsieur [W] [M] à rembourser au syndicat des copropriétaires la somme de 211,64 euros correspondant à des dépenses privatives.

En application des articles 1231-6 du code civil et 36 du décret n°67-223 du 17 mars 1967 pris pour l'application de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis, les intérêts au taux légal courront à compter du 2 décembre 2022, date de réception de la mise en demeure, pour la somme de 2 391,40 euros (somme réellement due hors frais à la date de la mise en demeure) et à compter de l'assignation pour le surplus.

Sur les frais de recouvrement

Aux termes de l'article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965, par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l'article10, sont imputables au seul copropriétaire concerné les frais nécessaires exposés par le syndicat, notamment les frais de mise en demeure, de relance et de prise d'hypothèque à compter de la mise en demeure, pour le recouvrement d'une créance justifiée à l'encontre d'un copropriétaire ainsi que les droits et émoluments des actes des huissiers de justice et le droit de recouvrement ou d'encaissement à la charge du débiteur et les honoraires ou frais perçus par le syndic au titre des prestations effectuées au profit de ce copropriétaire.

Si le syndicat de copropriétaires peut prétendre imputer au seul copropriétaire défaillant la charge des frais qu'il a exposé pour le recouvrement de sa créance, encore faut-il qu'il justifie de leur montant et de leur caractère postérieur à une mise en demeure et que ces frais ne soient pas déjà compris dans les dépens.

Le syndicat des copropriétaires ne justifie de l'envoi d'aucune mise en demeure de payer adressée selon les modalités requises par l'article 64 du décret du 17 mars 1967, ou par acte extrajudiciaire avant la mise en demeure par avocat délivré le 2 décembre 2022. La demande portant sur les frais de recouvrement exposés antérieurement à la délivrance de cet acte sera donc rejetée soit la somme de 76 euros.

Les frais de cette mise en demeure sont justifiés avec la production du bordereau d'accusé réception, de sorte que son montant sera retenu à la somme réelle de l'envoi d'un courrier recommandé avec accusé de réception, soit 6,50 euros.

En conséquence la somme globale de 6,50 euros sera accordée au titre des frais nécessaires. Avec intérêts au taux légal à compter du 26 octobre 2023, en ce que cette somme est née postérieurement à la mise en demeure.

Sur les dommages et intérêts

Conformément à l'article 1231-6, alinéa 3 du code civil, le créancier auquel son débiteur en retard a causé, par sa mauvaise foi, un préjudice indépendant de ce retard, peut obtenir des dommages et intérêts distincts de l'intérêt moratoire.

Les manquements répétés des copropriétaires à leur obligation essentielle à l'égard du syndicat des copropriétaires de régler les charges de copropriété sans justifier de raisons valables pouvant expliquer leur carence existante depuis plusieurs années malgré les différentes mises en demeure, outre qu'ils révèlent leur mauvaise foi, sont constitutifs d'une faute qui cause à la collectivité des copropriétaires, privée depuis de longues années d'une somme importante, nécessaire à la gestion et à l'entretien de l'immeuble, un préjudice financier direct et certain.

En l'espèce, il ressort des pièces versées que Monsieur [W] [M] ne paye pas régulièrement ses charges. Son comportement a causé à la copropriété un préjudice certain et distinct de celui qui est réparé par les intérêts moratoires, les copropriétaires étant contraints de procéder à des avances de trésorerie et d'initier une procédure judiciaire. Cependant, il résulte du décompte produit que Monsieur [W] [M] procède tout de même irrégulièrement à des paiements. Il convient donc de le condamner au paiement de la somme de 50 euros à titre de dommages et intérêts.

Sur les demandes accessoires

Monsieur [W] [M], partie perdante, sera condamné aux dépens, en application de l'article 696 du code de procédure civile.

Condamné aux dépens, Monsieur [W] [M] devra verser au syndicat des copropriétaires de l'immeuble sis “[Adresse 6]” sis [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], représenté par son syndic, la société PLISSON IMMOBILIER une somme qu'il est équitable de fixer à 800 euros, sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.

La présente décision est exécutoire à titre provisoire, conformément à l'article 514 du code de procédure civile.

PAR CES MOTIFS,

Le tribunal judiciaire, statuant après débats publics, par jugement mis à disposition au greffe, réputé contradictoire et en premier ressort,

CONDAMNE Monsieur [W] [M] à payer au syndicat des copropriétaires de l'immeuble sis “[Adresse 6]” sis [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], représenté par son syndic, la société PLISSON IMMOBILIER, les sommes suivantes :
- 4 654,92 euros au titre des charges de copropriété et de travaux impayés pour la période allant du 1er janvier 2021 au 1er octobre 2023, incluant l'appel provisionnel du 4e trimestre 2023, avec intérêt au taux légal à compter du 2 décembre 2022, pour la somme de 2 391,40 euros et du 26 octobre 2023 pour le surplus,
- 211,64 euros au titre des dépenses privatives, avec intérêts au taux légal à compter du 26 octobre 2023,
- 6,50 euros au titre des frais de recouvrement, avec intérêts au taux légal à compter du 26 octobre 2023,
- 50 euros au titre des dommages-intérêts,

CONDAMNE Monsieur [W] [M] à payer au syndicat des copropriétaires de l'immeuble sis “[Adresse 6]” sis [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], représenté par son syndic, la société PLISSON IMMOBILIER, la somme de 800 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile,

DÉBOUTE le syndicat des copropriétaires de l'immeuble sis “[Adresse 6]” sis [Adresse 2] et [Adresse 1] à [Localité 5], représenté par son syndic, la société PLISSON IMMOBILIER, du surplus de ses demandes,

CONDAMNE Monsieur [W] [M] aux dépens,

RAPPELLE que le présent jugement est exécutoire de plein droit à titre provisoire.

Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition les jour, mois et an susdits, et signé par le président et le greffier susnommés.

Le greffierLe président


Synthèse
Tribunal : Tribunal judiciaire de Paris
Formation : Pcp jtj proxi fond
Numéro d'arrêt : 23/07114
Date de la décision : 19/03/2024
Sens de l'arrêt : Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur

Origine de la décision
Date de l'import : 28/03/2024
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;tribunal.judiciaire;arret;2024-03-19;23.07114 ?
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