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15/05/2001 | FRANCE | N°00-85242

France | France, Cour de cassation, Chambre criminelle, 15 mai 2001, 00-85242


REJET du pourvoi formé par :
- X... Gérard,
contre l'arrêt de la cour d'appel d'Angers, chambre correctionnelle, du 25 mai 2000, qui, pour publicité de nature à induire en erreur, l'a condamné à 15 000 francs d'amende et a prononcé sur les intérêts civils.
LA COUR,
Vu les mémoires produits en demande et en défense ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles L. 121-5 du Code de la consommation, 591 et 593 du Code de procédure pénale, défaut de motifs, manque de base légale :
" en ce que l'arrêt attaqué a déclaré Gérard X... coupa

ble de publicité de nature à induire en erreur ;
" aux motifs que Gérard X..., saisi d...

REJET du pourvoi formé par :
- X... Gérard,
contre l'arrêt de la cour d'appel d'Angers, chambre correctionnelle, du 25 mai 2000, qui, pour publicité de nature à induire en erreur, l'a condamné à 15 000 francs d'amende et a prononcé sur les intérêts civils.
LA COUR,
Vu les mémoires produits en demande et en défense ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles L. 121-5 du Code de la consommation, 591 et 593 du Code de procédure pénale, défaut de motifs, manque de base légale :
" en ce que l'arrêt attaqué a déclaré Gérard X... coupable de publicité de nature à induire en erreur ;
" aux motifs que Gérard X..., saisi d'une importante commande de Muscadet par un client hollandais qui ne voulait que du vin médaillé, a acquis auprès d'un producteur de muscadet ne pouvant en aucun cas avoir fait l'objet d'une médaille, mais a cependant fait apposer l'étiquette correspondant aux souhaits de l'acheteur "Médaille d'Or, Concours communal de Mouzillon" au mépris de la régularité commerciale la plus élémentaire ; qu'en ce qui concerne l'argument territorial, l'étiquetage fallacieux des bouteilles a bien été effectué en France, permettant à Gérard X... de répondre de sa qualité d'annonceur au sens de la loi ;
" alors que le délit de publicité de nature à induire en erreur n'est punissable qu'autant qu'il est constaté que la publicité incriminée a été "faite, reçue ou perçue en France" ; que le terme "faite" désigne non l'élaboration matérielle de la publicité mais sa diffusion auprès du public ; qu'il ne résulte d'aucune des énonciations de l'arrêt que la commande de "Muscadet médaillé" émanant d'un client néerlandais ait été adressée aux établissements X... à la suite de la diffusion en France par cette entreprise commerciale d'une publicité auprès de ce client ou d'autres clients ; que bien au contraire, il résulte des énonciations de l'arrêt que la publicité incriminée réalisée par le moyen d'un étiquetage du produit a été directement diffusée au Pays-Bas et dans ce seul pays et qu'elle a non pas précédé mais fait suite à la commande du client néerlandais et que, dès lors, la cour d'appel ne pouvait, sans violer par fausse application le texte susvisé, entrer en voie de condamnation à l'encontre de Gérard X... du chef de publicité de nature à induire en erreur en se référant à la considération erronée que l'étiquetage du produit avait été matériellement effectué en France, cette circonstance étant parfaitement inopérante " ;
Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué que Gérard X..., poursuivi pour publicité fausse ou de nature à induire en erreur, a conclu à sa relaxe en faisant valoir que la publicité n'avait pas été faite, reçue ou perçue en France, condition de la poursuite en application de l'article L. 121-5 du Code de la consommation ;
Attendu que, pour écarter ce moyen de défense et déclarer le prévenu coupable de l'infraction, les juges d'appel retiennent que Gérard X..., viticulteur négociant, a acquis du vin d'appellation d'origine contrôlée Muscadet Sèvre et Maine sur Lie, 1993, et en a fourni à un client néerlandais plusieurs milliers de bouteilles sur lesquelles il a apposé une étiquette faisant mention d'une médaille d'or qui n'avait pas été décernée pour la récolte 1993 ;
Que les juges énoncent que l'étiquetage fallacieux des bouteilles a été effectué sur le territoire national et que le prévenu doit, dès lors, répondre de l'infraction en sa qualité d'annonceur ;
Attendu qu'en se déterminant ainsi par des motifs qui caractérisent une publicité faite en France au sens de l'article L. 121-5 du Code de la consommation, la cour d'appel a justifié sa décision ;
D'où il suit que le moyen ne saurait être accueilli ;
Et attendu que l'arrêt est régulier en la forme ;
REJETTE le pourvoi ;
DECLARE IRRECEVABLE la demande au titre de l'article 618-1 du Code de procédure pénale présentée par le Conseil interprofessionnel des Vins de France après le dépôt du rapport du conseiller rapporteur.


Synthèse
Formation : Chambre criminelle
Numéro d'arrêt : 00-85242
Date de la décision : 15/05/2001
Sens de l'arrêt : Rejet
Type d'affaire : Criminelle

Analyses

PUBLICITE - Publicité de nature à induire en erreur - Poursuite - Condition - Publicité faite, reçue ou perçue en France - Publicité faite en France.

PUBLICITE - Publicité de nature à induire en erreur - Eléments constitutifs - Publicité faite, reçue ou perçue en France - Publicité faite en France

PROTECTION DES CONSOMMATEURS - Publicité de nature à induire en erreur - Eléments constitutifs - Publicité faite, reçue ou perçue en France - Publicité faite en France

Aux termes de l'article L. 121-5 du Code de la consommation, le délit de publicité trompeuse est constitué dès lors que la publicité est faite, reçue ou perçue en France. L'étiquetage fallacieux de bouteilles de vin effectué sur le territoire national caractérise une publicité faite en France au sens de ce texte. .


Références :

Code de la consommation L121-5

Décision attaquée : Cour d'appel d'Angers (chambre correctionnelle), 25 mai 2000


Publications
Proposition de citation : Cass. Crim., 15 mai. 2001, pourvoi n°00-85242, Bull. crim. criminel 2001 N° 122 p. 367
Publié au bulletin des arrêts de la chambre criminelle criminel 2001 N° 122 p. 367

Composition du Tribunal
Président : Président : M. Cotte
Avocat général : Avocat général : M. Launay.
Rapporteur ?: Rapporteur : Mme Ferrari.
Avocat(s) : Avocats : la SCP Gatineau, la SCP Piwnica et Molinié.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2001:00.85242
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