SUR LE MOYEN UNIQUE PRIS EN SES DIVERSES BRANCHES :
ATTENDU QUE DES ENONCIATIONS DE L'ARRET CONFIRMATIF ATTAQUE IL RESULTE QUE LE 8 DECEMBRE 1947, LORS DE LA VENTE PUBLIQUE A L'HOTEL DROUOT DE LA COLLECTION DU DUC DE TREVISE, EFFECTUEE PAR LE COMMISSAIRE-PRISEUR ADER, NEGER A ACQUIS UN TABLEAU FIGURANT SOUS LE N° 56 DU CATALOGUE DRESSE AVEC L'AIDE DE LEBEL, EXPERT EN TABLEAUX ANCIENS ;
QUE CETTE TOILE Y ETAIT AINSI DESIGNEE : "BRUGGHEN (HEINDRICH TER) DEVENTER 1588 - UTRECHT 1629 - LES DEUX AVARES" ;
QUE NEGER AYANT REVENDU CETTE PEINTURE LE 22 DECEMBRE 1955, A ALRAN, CELUI-CI L'A ASSIGNE EN RESILIATION DE CETTE DERNIERE VENTE EN RAISON D'UN PRETENDU DEFAUT D'AUTHENTICITE DE L'OEUVRE ;
QUE NEGER A ALORS APPELE EN GARANTIE ADER ET LEBEL ET CONCLU A LEUR CONDAMNATION SOLIDAIRE AU PAYEMENT DE DOMMAGES-INTERETS ;
QU'IL EST FAIT GRIEF AUX JUGES DU FOND D'AVOIR DECLARE RECEVABLE L'ACTION DE NEGER, ALORS QU'EN VERTU DE L'ARTICLE 20 DU DECRET DU 11 DECEMBRE 1945, ET EN DEHORS DE TOUT AGISSEMENT COUPABLE, L'EXPERT Z..., DE PLEIN DROIT, SOLIDAIREMENT AVEC LE COMMISSAIRE-PRISEUR, DES INDICATIONS PORTEES AU CATALOGUE D'UNE VENTE PUBLIQUE ETABLI PAR LUI, DANS SES FONCTIONS DE MANDATAIRE DU VENDEUR, MAIS QUE CETTE RESPONSABILITE EST ENGAGEE CONFORMEMENT A L'ARTICLE 1992 DU CODE CIVIL UNIQUEMENT ENVERS LE VENDEUR, SON MANDANT QU'IL DOIT GARANTIR DE TOUTE CONDAMNATION, DANS LE CAS D'ACTION EN RESOLUTION EXERCEE PAR L'ACHETEUR POUR ERREUR SUR LA QUALITE SUBSTANTIELLE DE L'OEUVRE D'ART VENDUE, D'OU IL SUIT, SELON LE POURVOI, QUE L'ANNULATION DE LA VENTE A LAQUELLE L'EXPERT A PRETE SON CONCOURS EST LA CONDITION INDISPENSABLE POUR METTRE EN JEU LA RESPONSABILITE DE CELUI-CI, CE QUI IMPOSE NECESSAIREMENT A L'ACHETEUR L'OBLIGATION D'EXERCER A TITRE PRINCIPAL CONTRE LE VENDEUR L'ACTION EN RESOLUTION DE LADITE VENTE, QU'IL EST ENCORE SOUTENU QUE L'ACTION DE NEGER AYANT POUR BUT DE LE GARANTIR DE L'ACTION FONDEE SUR LES ARTICLES 1641 ET SUIVANTS DU CODE CIVIL, ELLE SE DEVAIT D'ETRE INTRODUITE DANS LE BREF DELAI DE L'ARTICLE 1648, CE QUI NE POUVAIT ETRE LE CAS D'UNE ACTION FORMEE PLUS DE DIX-SEPT ANS APRES LA VENTE PUBLIQUE A LAQUELLE L'EXPERT X... PRETE SON CONCOURS ;
MAIS ATTENDU QUE LE MOYEN PRIS DE LA VIOLATION DE L'ARTICLE 1992 DU CODE CIVIL, N'A PAS ETE SOULEVE DEVANT LES JUGES DU FOND, ET QUE MELANGE DE FAIT ET DE DROIT, IL NE SAURAIT ETRE PRESENTE POUR LA PREMIERE FOIS DEVANT LA COUR DE CASSATION ;
ET ATTENDU QU'AUX TERMES DE L'ARTICLE 20 DU DECRET DU 11 DECEMBRE 1945, "LES INDICATIONS PORTEES AU CATALOGUE, ENGAGENT LA RESPONSABILITE SOLIDAIRE DE L'EXPERT ET DU COMMISSAIRE-PRISEUR" ;
QUE LES DISPOSITIONS DE CE TEXTE, D'UNE PORTEE GENERALE, PEUVENT ETRE INVOQUEES PAR TOUTE PERSONNE AYANT DIRECTEMENT SUBI UN DOMMAGE DU FAIT DES MENTIONS ERRONEES PORTEES SUR LE CATALOGUE PAR LE COMMISSAIRE-PRISEUR ET L'EXPERT A... HABILITES A LE DRESSER DANS LES CONDITIONS PREVUES PAR LE DECRET SUSVISE ;
QUE LA COUR D'APPEL A SOULIGNE "QUE SI L'ACTION INTENTEE PAR ALRAN CONTRE NEGER TEND A FAIRE ANNULER LE CONTRAT DE VENTE DU 22 DECEMBRE 1955, ET EST FONDEE SUR LES ARTICLES 1641 ET SUIVANTS DU CODE CIVIL, CELLE DE NEGER CONTRE ADER ET LEBEL, TROUVE SON FONDEMENT NON DANS UN CONTRAT QUI N'EXISTE PAS ENTRE EUX, MAIS DANS LES ARTICLES 1382 ET 1383 DU MEME CODE" ;
QU'ELLE A PU DEDUIRE DE CES CONSTATATIONS QUE "LA PRESCRIPTION ABREGEE, ETABLIE PAR L'ARTICLE 1648 DU CODE CIVIL POUR LE SEUL CAS D'ACTION EN GARANTIE DES DEFAUTS DE LA CHOSE VENDUE" , ETAIT INAPPLICABLE EN L'ESPECE ;
ATTENDU AINSI QUE L'ARRET ATTAQUE, MOTIVE, A LEGALEMENT JUSTIFIE SA DECISION ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE L'ARRET RENDU LE 21 DECEMBRE 1966 PAR LA COUR D'APPEL DE PARIS.
ARRET N° 1 : N° 67-12.697. ADER C/ NEGER ET AUTRE. ARRET N° 2 : N° 67-12.759. LEBEL C/ NEGER ET AUTRES. PRESIDENT : M. ANCEL. - RAPPORTEUR : M. AUSSET. - AVOCAT GENERAL : M. LEBEGUE. - AVOCATS :
MM. Y... (ARRET N° 1) , VIDART (ARRET N° 2) , NICOLAS (ARRETS N° 1 ET 2) . A RAPPROCHER : 22 JANVIER 1968, BULL. 1968, I, N° 25, P. 19.
