| France, Cour de cassation, Chambre civile 2, 21 avril 1966, JURITEXT000006972467

SUR LE MOYEN UNIQUE : ATTENDU, SELON L'ARRET INFIRMATIF ATTAQUE, QUE, PRES D'UN CARREFOUR, LA VOITURE AUTOMOBILE CONDUITE PAR RICARD, SON PROPRIETAIRE, ENTRA EN COLLISION AVEC LE VELOMOTEUR SUR LEQUEL CIRCULAIT ROUSSILLON, SOUS-BRIGADIER DE POLICE;

QU'AYANT ETE BLESSE, CELUI-CI A ASSIGNE RICARD ET LA MUTUALITE INDUSTRIELLE, SON ASSUREUR, EN REPARATION DU PREJUDICE PAR LUI SUBI, EN SE FONDANT SUR L'ARTICLE 1382 COMME SUR L'ARTICLE 1384, ALINEA 1 DU CODE CIVIL;

QUE L'AGENT JUDICIAIRE DU TRESOR EST INTERVENU AU LITIGE POUR RECLAMER LE REMBOURSEMENT DES TRAITEMENTS ET INDEMNITES VERSEES PAR L'ETAT A SON AGENT, PENDANT SON INDISPONIBILITE;

ATTENDU QUE LE POURVOI REPROCHE A L'ARRET D'AVOIR EXONERE RICARD DE TOUTE RESPONSABILITE, ALORS QUE ROUSSILLON, BENEFICIANT DE LA PRIORITE DE PASSAGE AU CARREFOUR, SON COMPORTEMENT N'AURAIT PU ETRE CONSIDERE COMME IMPREVISIBLE ET IRRESISTIBLE POUR RICARD;

MAIS ATTENDU QUE LA COUR D'APPEL RELEVE QU'IL NE S'AGISSAIT PAS D'UN ACCIDENT DE CARREFOUR;

QU'EN EFFET, ARRIVANT SUR LA GAUCHE DE ROUSSILLON PAR UNE VOIE ADJACENTE, RICARD MARQUA UN TEMPS D'ARRET AU SIGNAL "STOP", PLACE SUR CETTE VOIE, PUIS, A ALLURE MODEREE, TRAVERSA LA ROUTE PAR LAQUELLE, A UNE DISTANCE D'ENVIRON 40 METRES, ARRIVAIT ROUSSILLON, ET S'ENGAGEA SUR CELLE-CI OU IL PRIT SA DROITE, DANS LA DIRECTION SUIVIE PAR ROUSSILLON;

QUE LA DECISION AJOUTE QUE, ROUSSILLON ARRIVANT ALORS DERRIERE LA VOITURE DE RIXARD, HESITA, SOIT A LA DEPASSER SOIT A RALENTIR, ET FINALEMENT HEURTA L'EXTREMITE DROITE DU PARE-CHOC ARRIERE DE LADITE VOITURE;

ATTENDU QUE DE CES CONSTATATIONS ET ENONCIATIONS, LES JUGES D'APPEL ONT PU, SANS ENCOURIR LES GRIEFS DU POURVOI, DEDUIRE, D'UNE PART, SUR LA BASE DE L'ARTICLE 1382, QUE RICARD N'AVAIT COMMIS AUCUNE FAUTE, D'AUTRE PART, SUR LA BASE DE L'ARTICLE 1384, ALINEA 1, QUE LE FAIT DE ROUSSILLON, QUI N'AVAIT PAS ETE MAITRE DE X... DE SON VELOMOTEUR, AVAIT ETE NORMALEMENT IMPREVISIBLE ET INSURMONTABLE POUR RICARD ET L'EXONERAIT ENTIEREMENT DE SA RESPONSABILITE;

D'OU IL SUIT QUE LE MOYEN N'EST PAS FONDE;

PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE L'ARRET RENDU LE 3 MAI 1963 PAR LA COUR D'APPEL DE NIMES. N° 64-12 965. AGENT JUDICIAIRE DU TRESOR PUBLIC C/ RICARD ET AUTRES. PRESIDENT : M DROUILLAT - RAPPORTEUR : M MARTIN - AVOCAT GENERAL : M ALBAUT - AVOCATS : MM SOURDILLAT ET CHAREYRE.