| France, Cour de cassation, Chambre civile 2, 15 juin 1960, JURITEXT000006954395

N° 376 SUR L'EXCEPTION D'IRRECEVABILITE DU POURVOI : ATTENDU QU'IL RESULTE DE LA DECISION ATTAQUEE QUE LA SENTENCE DE LA COMMISSION DE PREMIERE INSTANCE ORDONNANT L'IMMATRICULATION DU DOCTEUR LESSERTISSEUR AU REGIME GENERAL DE LA SECURITE SOCIALE, EN TANT QUE MEDECIN SALARIE DU CENTRE HOSPITALIER REGIONAL DE ROUEN, ET ORDONNANT UNE MESURE D'INSTRUCTION SUR LES MODALITES DE SON ACTIVITE AU PROFIT DE LA SOCIETE NATIONALE DES CHEMINS DE FER FRANCAIS, A ETE FRAPPEE D'APPEL PAR LA CAISSE PRIMAIRE DE SECURITE SOCIALE ;

QUE, DANS SES CONCLUSIONS, L'APPELANTE A DECLARE ACCEPTER LA DECISION PRISE PAR LES PREMIERS JUGES, EN CE QUI CONCERNE LE PRINCIPE DE L'IMMATRICULATION DUDIT MEDECIN ET DEMANDER SEULEMENT LA FIXATION DES BASES DE CALCUL DES COTISATIONS Y AFFERENTES ;

ATTENDU QUE LE CENTRE HOSPITALIER S'EST POURVU CONTRE LA DECISION DE LA COMMISSION REGIONALE D'APPEL CONFIRMANT L'OBLIGATION D'IMMATRICULER X... ET FIXANT LES MODALITES DE CALCUL DES COTISATIONS CORRESPONDANTES ;

QUE CE DERNIER, DEFENDEUR AU POURVOI, EXCIPE DE CE QUE LE CANTONNEMENT DE L'APPEL PAR LA CAISSE PRIMAIRE SEULE APPELANTE AYANT RENDU DEFINITIF LE JUGEMENT DE PREMIERE INSTANCE SUR LE PRINCIPE DE L'ASSUJETISSEMENT, LE POURVOI, EN TANT QUE FORME CONTRE CETTE PARTIE DE LA DECISION, SERAIT IRRECEVABLE ;

MAIS ATTENDU QUE LES JUGES D'APPEL ENONCENT QUE L'APPEL FAIT GRIEF A LA SENTENCE ENTREPRISE D'AVOIR JUGE QUE LE DOCTEUR LESSERTISSEUR ETANT EN ETAT DE SUBORDINATION A L'EGARD DU CENTRE HOSPITALIER DEVAIT ETRE IMMATRICULE A CE TITRE AU REGIME GENERAL DES SALARIES ;

QUE, MALGRE LA LIMITATION ULTERIEURE DES PRETENTIONS DE L'APPELANTE DANS SES CONCLUSIONS, ILS ONT, TANT PAR LES MOTIFS QUE DANS LE DISPOSITIF DE LEUR DECISION, CONFIRME EXPRESSEMENT LE PRINCIPE DE L'ASSUJETTISSEMENT ET LITIGE ;

QUE LA PARTIE A LAQUELLE CES DISPOSITIONS PREJUDICIENT EST HABILE A SE POURVOIR CONTRE ELLES ;

DECLARE, EN CONSEQUENCE, LE POURVOI RECEVABLE ;

SUR LE PREMIER MOYEN : VU LA LOI DU 24 OCTOBRE 1946, ET LES ARTICLES 25 ET 28 DU DECRET DU 31 DECEMBRE 1946, PRIS POUR SON APPLICATION ;

ATTENDU QU'AUX TERMES DESDITS ARTICLES LES DECISIONS DES COMMISSIONS REGIONALES D'APPEL DE LA SECURITE SOCIALE DOIVENT CONTENIR L'ANALYSE DES OBSERVATIONS ECRITES DES PARTIES ;

ATTENDU QUE LA REDACTION DE LA DECISION ATTAQUEE NE CONTIENT NI L'ANALYSE DES OBSERVATIONS ECRITES DU CENTRE HOSPITALIER REGIONAL DE ROUEN, PARTIE COMPARAISSANTE EN APPEL, NI L'INDICATION QUE DE TELLES OBSERVATIONS N'ONT PAS ETE DEPOSEES ;

QUE CETTE OMISSION N'EST PAS REPAREE PAR LES ENONCIATIONS DES PREMIERS JUGES, DONT LA COMMISSION REGIONALE D'APPEL N'A PAS ADOPTE LES MOTIFS ;

D'OU IL SUIT QUE LES JUGES DU SECOND DEGRE ONT VIOLE LES TEXTES VISES AU MOYEN ;

PAR CES MOTIFS, ET SANS QU'IL Y AIT LIEU DE STATUER SUR LES AUTRES MOYENS DU POURVOI : CASSE ET ANNULE LA DECISION RENDUE ENTRE LES PARTIES LE 11 OCTOBRE 1957 PAR LA COMMISSION REGIONALE D'APPEL DE ROUEN ;

REMET EN CONSEQUENCE LA CAUSE ET LES PARTIES AU MEME ET SEMBLABLE ETAT OU ELLES ETAIENT AVANT LADITE DECISION, ET, POUR ETRE FAIT DROIT LES RENVOIE DEVANT LA COUR D'APPEL DE CAEN ;

N° 58-50199 CENTRE HOSPITALIER DE ROUEN C/ DOCTEUR LESSERTISSEUR PRESIDENT : M CAMBOULIVES, CONSEILLER DOYEN FAISANT FONCTIONS - RAPPORTEUR : M DIRAT - AVOCAT GENERAL : M LEMOINE - AVOCAT : M GIFFARD ;

A RAPPROCHER : SUR LE N° 1 : 9 OCTOBRE 1959, BULL, 1959, IV, N° 962, P 767 ;