SUR LES DEUX MOYENS REUNIS, TIRES DE LA VIOLATION DES ARTICLES 1134 DU CODE CIVIL, 33 DE LA CONVENTION COLLECTIVE DES BANQUES, 23, LIVRE 1ER, DU CODE DU TRAVAIL : ATTENDU QU'IL EST REPROCHE AU JUGEMENT ATTAQUE, QUI DEBOUTE LA DEMOISELLE X..., EMPLOYEE CONGEDIEE DE LA SOCIETE BANQUE JOUBERT FRERES, A CHALON-SUR-SAONE, DE SA DEMANDE EN NULLITE DE SON LICENCIEMENT ET EN REINTEGRATION, ET, A DEFAUT, DE DOMMAGES-INTERETS POUR RUPTURE ABUSIVE DE SON CONTRAT DE TRAVAIL, D'UNE PART, D'AVOIR REFUSE DE PRONONCER LA NULLITE DU LICENCIEMENT DEMANDEE POUR INOBSERVATION DE LA CONVENTION COLLECTIVE, AU MOTIF QU'IL AURAIT APPARTENU A L'EMPLOYEE DE PRIVER DE TOUTE FORCE EXECUTOIRE LA DECISION DE SES EMPLOYEURS LA CONGEDIANT, EN LA DEFERANT AU CONSEIL DE DISCIPLINE DES RECEPTION PAR ELLE DE LA LETTRE DU 11 OCTOBRE 1952 LUI NOTIFIANT CETTE DECISION, ALORS QUE, AINSI QU'EXPOSE DANS DES CONCLUSIONS LAISSEES SANS REPONSE, L'EMPLOYEE AYANT ETE BRUSQUEMENT CONGEDIEE LE 11 OCTOBRE 1952 ET CONTRAINTE PAR LA FORCE DE QUITTER IMMEDIATEMENT SON TRAVAIL ET N'AYANT RECU LA LETTRE DU MEME JOUR LA CONGEDIANT QUE POSTERIEUREMENT, ELLE N'AVAIT PU SAISIR LE CONSEIL DE DISCIPLINE ANTERIEUREMENT A L'EXECUTION DE LA SANCTION PRISE A SON ENCONTRE;
D'AUTRE PART, D'AVOIR REFUSE A LA DEMOISELLE X... LA FACULTE D'ADMINISTRER PAR VOIE D'ENQUETE ET DE COMPARUTION DES PARTIES LA PREUVE DE L'INTENTION DE NUIRE DETERMINANTE DU LICENCIEMENT;
MAIS ATTENDU, D'UNE PART, QUE SELON LES TERMES DE L'ARTICLE 33 DE LA CONVENTION COLLECTIVE DES BANQUES, "LORSQU'UN AGENT, EN RAISON DE LA GRAVITE DE LA FAUTE QUI LUI EST REPROCHEE, EST SOUS LE COUP D'UNE SANCTION DU DEUXIEME DEGRE (DONT LA REVOCATION), IL EN EST AVISE PAR LA DIRECTION;
IL PEUT ALORS DEMANDER A CELLE-CI, DIRECTEMENT OU PAR L'INTERMEDIAIRE DES DELEGUES DU PERSONNEL, QUE LADITE SANCTION SOIT DEFEREE AU CONSEIL DE DISCIPLINE INSTITUE AUPRES DE LA DIRECTION DE CHAQUE ENTREPRISE ET QUI EST CHARGE DE FORMULER DES AVIS SUR LA SANCTION DE L'ESPECE;
LA SANCTION NE SERA EXECUTOIRE QU'APRES AVIS DU CONSEIL DE DISCIPLINE";
QUE LE TRIBUNAL EN A FAIT UNE EXACTE INTERPRETATION EN DECLARANT QUE LE RECOURS PREVU AU CONSEIL DE DISCIPLINE EST FACULTATIF ET LAISSE A L'INITIATIVE DU SALARIE;
QUE SI LA DEMOISELLE X... PRETEND N'AVOIR PAS EU LE TEMPS DE L'EXERCER PARCE QUE SON EMPLOYEUR NE L'A PAS PREALABLEMENT INFORMEE QU'ELLE ETAIT "SOUS LE COUP" D'UNE SANCTION DE REVOCATION, IL LUI APPARTENAIT DE PRIVER LA DECISION DE SES EMPLOYEURS DE TOUTE FORCE EXECUTOIRE EN LA DEFERANT AU CONSEIL DE DISCIPLINE COMPETENT, DES RECEPTION DE LEUR LETTRE DU 11 OCTOBRE 1952, MAIS QU'AYANT PREFERE FAIRE USAGE DE LA VOIE PRUD'HOMALE ELLE S'ETAIT PRIVEE DE LA POSSIBILITE DU RECOURS A LA VOIE DISCIPLINAIRE, AINSI QU'EN AVAIT DECIDE LE CONSEIL DE DISCIPLINE LUI-MEME, ULTERIEUREMENT SAISI;
ATTENDU, D'AUTRE PART, QUE C'EST PAR UNE APPRECIATION QUI ECHAPPE AU CONTROLE DE LA COUR DE CASSATION QUE LE TRIBUNAL A ESTIME QU'IL ETAIT SUFFISAMMENT ECLAIRE ET QUE LES MESURES D'INSTRUCTION DEMANDEES PAR LA DEMOISELLE X... NE PRESENTAIENT EN CONSEQUENCE AUCUNE UTILITE;
QU'AINSI, AUCUN DES GRIEFS SOULEVES NE PEUT ETRE ACCUEILLI;
PAR CES MOTIFS : REJETTE LE POURVOI FORME CONTRE LE JUGEMENT RENDU LE 3 JUILLET 1956 PAR LE TRIBUNAL CIVIL DE CHALON-SUR-SAONE
