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31/01/2023 | FRANCE | N°23/00178

France | France, Cour d'appel de Douai, Etrangers, 31 janvier 2023, 23/00178


COUR D'APPEL DE DOUAI

Chambre des Libertés Individuelles





N° RG 23/00178 - N° Portalis DBVT-V-B7H-UW6K

N° de Minute : 184







Ordonnance du mardi 31 janvier 2023





République Française

Au nom du Peuple Français















APPELANT



M. [W] [G]

né le 19 Juin 2003 à [Localité 3] - MAROC

de nationalité Marocaine

Actuellement retenu au centre de rétnetion de [Localité 1]

dûment avisé, comparant en pers

onne



assisté de Me Moulay Abdeljalil DALIL ESSAKALI, avocat au barreau de LILLE, avocatchoisi et de M. [H] [V] interprète assermenté en langue arabe, tout au long de la procédure devant la cour,





INTIMÉ



M. LE PREFE...

COUR D'APPEL DE DOUAI

Chambre des Libertés Individuelles

N° RG 23/00178 - N° Portalis DBVT-V-B7H-UW6K

N° de Minute : 184

Ordonnance du mardi 31 janvier 2023

République Française

Au nom du Peuple Français

APPELANT

M. [W] [G]

né le 19 Juin 2003 à [Localité 3] - MAROC

de nationalité Marocaine

Actuellement retenu au centre de rétnetion de [Localité 1]

dûment avisé, comparant en personne

assisté de Me Moulay Abdeljalil DALIL ESSAKALI, avocat au barreau de LILLE, avocatchoisi et de M. [H] [V] interprète assermenté en langue arabe, tout au long de la procédure devant la cour,

INTIMÉ

M. LE PREFET DU NORD

dûment avisé, absent non représenté

PARTIE JOINTE

M. le procureur général près la cour d'appel de Douai : non comparant

MAGISTRAT DELEGUE : Bertrand DUEZ, conseiller à la cour d'appel de Douai désigné par ordonnance pour remplacer le premier président empêché, assisté de Jean-Luc POULAIN, greffier

DÉBATS : à l'audience publique du mardi 31 janvier 2023 à 08 h 30

Les parties comparantes ayant été avisées à l'issue des débats que l'ordonnance sera rendue par mise à disposition au greffe

ORDONNANCE : rendue à Douai par mise à disposition au greffe le mardi 31 janvier 2023 à

Le premier président ou son délégué,

Vu les articles L.740-1 à L.744-17 et R.740-1 à R.744-47 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) et spécialement les articles L 743-21, L 743-23, R 743-10, R 743-11, R 743-18 et R 743-19 ;

Vu l'aricle L 743-8 du CESEDA ;

Vu l'ordonnance rendue le 28 janvier 2023 par le Juge des libertés et de la détention de LILLE prolongeant la rétention administrative de M. [W] [G] ;

Vu l'appel motivé interjeté par M. [W] [G] par déclaration reçue au greffe de la cour d'appel de ce siège le 30 janvier 2023 ;

Vu l'audition des parties, les moyens de la déclaration d'appel et les débats de l'audience ;

EXPOSE DU LITIGE

M. [W] [G], de nationalité marocaine a fait l'objet d'un placement en rétention administrative ordonné par monsieur le Préfet du Nord le 29/12/2022 pour l'exécution d'un éloignement initial vers le pays de nationalité, éloignement converti en une demande de réadmission auprès des autorités allemandes, néerlandaises et espagnoles le 04/01/2023, après annulation par le tribunal administratif (12/01/2023) de la décision fixant le pas de destination.

Le placement en rétention administrative a été validé et prolongé de 28 jours par décision du juge des libertés et de la détention du Tribunal Judiciaire de Lille du 31 décembre 2022, confirmée en appel le 02 janvier 2023.

' Vu l'article 455 du code de procédure civile

' Vu l'ordonnance du juge des libertés et de la détention du Tribunal Judiciaire de Lille en date du 28/01/2023 (13h37) ordonnant une seconde prolongation du placement en rétention administrative de l'appelant pour une durée de 30 jours.

' Vu la déclaration d'appel du 30/01/2023 (11h30) sollicitant la main-levée du placement en rétention administrative.

Au soutien de son appel M. [W] [G] expose les moyens nouveaux en appel suivants:

Irrégularité de la requête saisissant le juge des libertés et de la détention pour défaut de délégation de compétence.

Défaut de diligence de l'autorité préfectorale en ce que : 'il convient de vérifier que dès la réponse des autorités marocaines, la préfecture a entamé les diligences vers les autorités algérienne et tunisiennes.' (Sic)

Incompétence de l'auteur de la demande de laissez-passer consulaire

MOTIFS DE LA DÉCISION

Moyen n° 1

S'agissant d'une procédure civile, il appartient à l'appelant de démontrer en quoi son moyen est fondé et notamment en quoi le délégataire de l'autorité préfectorale ne disposait pas de mandat spécial aux fins de saisir le juge des libertés et de la détention, preuve qui n'est pas rapportée en l'espèce alors pourtant que les documents à l'appui du dit moyen sont actes administratifs accessibles puisque joints à la requête préfectorale saisissant le juge des libertés et de la détention.

De manière surabondante, il ressort des pièces du dossier que le signataire de la requête saisissant le juge des libertés et de la détention (Mme [E] [X]) disposait de la signature préfectorale pour la période concernée.

Il est en outre constant que, face à une délégation de compétence accordée en cas d'empêchement, la seule signature du délégataire suffit pour établir que l'autorité délégante ne pouvait pas signer

(Cass 2ème Civ 7 octobre 2004 n°03-50.042).

Le moyen est inopérant.

Moyen n° 2

Ce moyen est sans aucune pertinence s'agissant d'une procédure ayant pour objet une demande de réadmission au visa du règlement L'UNION EUROPÉENNE n° 604/2013 du 26 juin 2013 et non une demande de retour au Maroc.

Il a été considéré par la précédente décision du juge des libertés et de la détention que toutes les diligences utiles pour organiser l'éloignement ont été réalisées dans la précédente période de rétention.

La seconde prolongation du placement en rétention administrative au dela de la période initiale de vingt huit jours est justifiée au regard de l'un des éléments légaux visés par l'article L 742-4 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, notamment lorsque, les autorités allemandes ayant refusé la réadmission le 10/01/2023 et les autorités néerlandaises le 17/01/2023, une demande nouvelle a été faite auprès des autorités espagnoles le 20/01/2023, lesquelles n'ont pas encore répondu et se trouvent encore dans le délai de réponse.

Moyen n° 3

Ce moyen, sans aucun rapport avec la procédure de M. [W] [G], sera rejeté comme sans objet.

L'appel de M. [W] [G], dépourvu de tout moyen sérieux, est abusif et sera rejeté.

Sur la notification de la décision à M. [W] [G]

En application de l'article R. 743-19 al 2 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, l'ordonnance rendue par le premier président ou son délégué est communiquée au ministère public. Elle est notifiée sur place à l'étranger et à son conseil, s'il en a un, ainsi qu'à l'autorité qui a prononcé la rétention.

Les parties présentes en accusent réception. Le greffier la notifie par tout moyen et dans les meilleurs délais aux autres parties qui en accusent réception.

PAR CES MOTIFS :

DÉCLARE l'appel recevable ;

CONFIRME l'ordonnance entreprise ;

DIT que la présente ordonnance sera communiquée au ministère public par les soins du greffe ;

DIT que la présente ordonnance sera notifiée dans les meilleurs délais à M. [W] [G] par l'intermédiaire du greffe du centre de rétention administrative par truchement d'un interprète en tant que de besoin, à son conseil et à l'autorité administrative ;

LAISSE les dépens à la charge de l'État.

Jean-Luc POULAIN, greffier

Bertrand DUEZ, conseiller

A l'attention du centre de rétention, le mardi 31 janvier 2023

Bien vouloir procéder à la notification de l'ordonnance en sollicitant, en tant que de besoin, l'interprète intervenu devant le premier président ou le conseiller délégué : M. [H] [V]

Le greffier

N° RG 23/00178 - N° Portalis DBVT-V-B7H-UW6K

REÇU NOTIFICATION DE L'ORDONNANCE 184 DU 31 Janvier 2023 ET DE L'EXERCICE DES VOIES DE RECOURS (à retourner signé par l'intéressé au greffe de la cour d'appel de Douai par courriel - [Courriel 2]) :

Vu les articles 612 et suivants du Code de procédure civile et R. 743-20 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile

Pour information :

L'ordonnance n'est pas susceptible d'opposition.

Le pourvoi en cassation est ouvert à l'étranger, à l'autorité administrative qui a prononcé le maintien en zone d'attente ou la rétention et au ministère public.

Le délai de pourvoi en cassation est de deux mois à compter de la notification.

Le pourvoi est formé par déclaration écrite remise au secrétariat greffe de la Cour de cassation par l'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation constitué par le demandeur.

Reçu copie et pris connaissance le

- M. [W] [G]

- par truchement téléphonique d'un interprète en tant que de besoin

- nom de l'interprète (à renseigner) :

- décision transmise par courriel au centre de rétention de pour notification à M. [W] [G] le mardi 31 janvier 2023

- décision transmise par courriel pour notification à M. LE PREFET DU NORD et à Me Moulay Abdeljalil DALIL ESSAKALI le mardi 31 janvier 2023

- décision communiquée au tribunal administratif de Lille

- décision communiquée à M. le procureur général

- copie au Juge des libertés et de la détention de LILLE

Le greffier, le mardi 31 janvier 2023

N° RG 23/00178 - N° Portalis DBVT-V-B7H-UW6K


Synthèse
Tribunal : Cour d'appel de Douai
Formation : Etrangers
Numéro d'arrêt : 23/00178
Date de la décision : 31/01/2023

Origine de la décision
Date de l'import : 27/03/2024
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.appel;arret;2023-01-31;23.00178 ?
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