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08/04/1999 | FRANCE | N°97PA00762

France | France, Cour administrative d'appel de Paris, 3e chambre, 08 avril 1999, 97PA00762


(3ème Chambre B)
VU, enregistrée le 25 mars 1997 au greffe de la cour, la requête présentée pour M. Kamel X..., demeurant ... par Me Y..., avocat ; M. X... demande à la cour :
1 ) d'annuler partiellement le jugement n 9004765 et 9009140 B/4 du 20 décembre 1996 par lequel le tribunal administratif de Paris a rejeté le surplus de sa demande tendant à ce que l'Etat soit condamné à réparer les conséquences dommageables de l'expulsion illégale dont il a fait l'objet par arrêté du 13 novembre 1964 ;
2 ) de condamner l'Etat à lui verser un complément d'indemnité de 500.

000 F ;
VU les autres pièces du dossier ;
VU le code des tribunaux admini...

(3ème Chambre B)
VU, enregistrée le 25 mars 1997 au greffe de la cour, la requête présentée pour M. Kamel X..., demeurant ... par Me Y..., avocat ; M. X... demande à la cour :
1 ) d'annuler partiellement le jugement n 9004765 et 9009140 B/4 du 20 décembre 1996 par lequel le tribunal administratif de Paris a rejeté le surplus de sa demande tendant à ce que l'Etat soit condamné à réparer les conséquences dommageables de l'expulsion illégale dont il a fait l'objet par arrêté du 13 novembre 1964 ;
2 ) de condamner l'Etat à lui verser un complément d'indemnité de 500.000 F ;
VU les autres pièces du dossier ;
VU le code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;
VU la loi n 87-1127 du 31 décembre 1987 ;
Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;
Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 24 mars 1999 :
- le rapport de M. MATTEI, premier conseiller,
- les observations de Me Y..., avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation, pour M. X...,
- et les conclusions de M.HAIM, commissaire du Gouvernement ;

Considérant que M. X... a fait l'objet le 13 novembre 1964 d'un arrêté d'expulsion du territoire français ; qu'ayant obtenu, après de nombreuses démarches, le 16 septembre 1989 un certificat de nationalité française, établissant que né français, il n'avait jamais perdu cette nationalité, il a demandé réparation du préjudice que lui a causé l'exécution de cette arrêté d'expulsion ; que par le jugement attaqué les premiers juges, après avoir estimé que la faute commise par le ministre de l'intérieur était de nature à engager la responsabilité de l'Etat, bien que l'intéressé n'ait subi aucun préjudice matériel ou financier, ont fixé à 100.000 F la réparation de l'ensemble des autres préjudices subis de ce chef par M. X... ; qu'en appel ce dernier fait valoir que ladite décision l'éloignant du territoire national pendant 25 ans, l'a empêché de travailler en France et par suite de prétendre à l'attribution d'une retraite normale et qu'il convient dès lors de fixer à 500.000 F l'indemnité devant réparer l'ensemble des préjudices subis ;
Considérant qu'il résulte des pièces du dossier que l'exclusion du territoire français pendant 25 ans de M. X... a eu pour conséquence, outre les troubles graves dans ses conditions d'existence qu'elle a provoqué, de l'empêcher d'exercer une activité professionnelle normale et par suite, comme il le soutient, de prétendre à l'attribution de la retraite correspondante ; qu'il sera dès lors fait une juste appréciation du préjudice subi en fixant à 500.000 F l'indemnité qui lui sera versée par l'Etat pour l'ensemble des préjudices causés par l'arrêté d'expulsion attaqué ;
Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que M. X... est partiellement fondé à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Paris a rejeté sa demande tendant à ce que l'Etat soit condamné à réparer à hauteur de 500.000 F les conséquences dommageables de l'expulsion illégale dont il a fait l'objet par arrêté du 13 novembre 1964 ;
Article 1er : L'Etat est condamné à verser à M. X... une somme supplémentaire de 400.000 F au titre de la réparation du préjudice matériel et financier causé par l'arrêté d'expulsion du 13 novembre 1964 en sus de celle de 100.000 F déjà allouée par les premiers juges au titre de la réparation des autres préjudices.
Article 2 : Le jugement n 9004765 et 9009140 B/4 du 20 décembre 1996 du tribunal administratif de Paris est réformé en ce qu'il est contraire à l'article 1er.


Synthèse
Tribunal : Cour administrative d'appel de Paris
Formation : 3e chambre
Numéro d'arrêt : 97PA00762
Date de la décision : 08/04/1999
Type d'affaire : Administrative

Analyses

ETRANGERS - EXPULSION.

RESPONSABILITE DE LA PUISSANCE PUBLIQUE - REPARATION.


Composition du Tribunal
Rapporteur ?: M. MATTEI
Rapporteur public ?: M. HAIM

Origine de la décision
Date de l'import : 05/07/2015
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.administrative.appel.paris;arret;1999-04-08;97pa00762 ?
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