Sur le moyen unique :
Vu l'article 1101 du Code civil ;
Attendu que pour déclarer parfaite la vente, à la ville de Formerie, d'une bande de terrain par les époux X..., aujourd"hui décédés et aux droits desquels se trouvent leurs filles dames Digeon, Loin et Huet, la Cour d'appel, après avoir relevé que le 16 janvier 1967, les époux X... s'étaient engagés à céder ce terrain à cette commune, énonce que les termes précis et formels de l'acte constituent un engagement en principe irrévocable et non une simple proposition ; que cet engagement ne fixait aucun délai pour son acceptation, qu'il résulte d'un constat, établi le 8 mars 1967, à la requête des époux X..., qu'à cette date la ville avait possession du terrain et y avait commencé des travaux, et par conséquent, avait à la fois accepté la promesse et levé l'option ; qu'en statuant ainsi, alors qu'elle relevait que le 23 janvier 1967, les époux X... avaient écrit au maire qu'ils considéraient leur engagement comme nul et sans constater que la ville de Formerie avait, avant le 23 janvier 1971, accepté la pollicitation des époux X... et transformé ainsi celle-ci en engagement unilatéral, la Cour d'appel n'a pas donné de base légale à sa décision ;
PAR CES MOTIFS :
CASSE ET ANNULE l'arrêt rendu entre les parties le 5 juillet 1977, par la Cour d'appel d'Amiens ; remet, en conséquence, la cause et les parties au même et semblable état où elles étaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la Cour d'appel de Rouen, à ce désignée par délibération spéciale prise en la Chambre du conseil ;