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21/12/2018 | LUXEMBOURG | N°40319

Luxembourg | Luxembourg, Tribunal administratif, 21 décembre 2018, 40319


Tribunal administratif N° 40319 du rôle du Grand-Duché de Luxembourg Inscrit le 30 octobre 2017 3e chambre Audience publique extraordinaire du 21 décembre 2018 Recours formé par La société anonyme …, …, contre une décision du directeur de l’administration des Contributions directes, en matière impôt

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JUGEMENT

Vu la requête inscrite sous le numéro 40319 du rôle et déposée au greffe du tribunal administratif le 30 octobre 2017 par la société anonyme …, ayant son siège so

cial à L-…, …, … et immatriculée au Registre de Commerce et des Sociétés de Luxembourg sous le...

Tribunal administratif N° 40319 du rôle du Grand-Duché de Luxembourg Inscrit le 30 octobre 2017 3e chambre Audience publique extraordinaire du 21 décembre 2018 Recours formé par La société anonyme …, …, contre une décision du directeur de l’administration des Contributions directes, en matière impôt

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JUGEMENT

Vu la requête inscrite sous le numéro 40319 du rôle et déposée au greffe du tribunal administratif le 30 octobre 2017 par la société anonyme …, ayant son siège social à L-…, …, … et immatriculée au Registre de Commerce et des Sociétés de Luxembourg sous le numéro B…., représentée par son conseil d’administration actuellement en fonctions, tendant à la réformation sinon à l’annulation d’une décision du directeur de l’administration des Contributions directes rendue le 1er août 2017, faisant suite à une réclamation contre les bulletins de l’impôt sur le revenu des collectivités des années 2010 et 2011, de l’impôt commercial communal des années 2010 et 2011, d’établissement de la valeur unitaire au 1er janvier 2011 et de l’impôt sur la fortune des années 2011, 2012 et 2013, tous émis le 19 mars 2014.

Vu le mémoire en réponse du délégué du gouvernement déposé au greffe du tribunal administratif le 30 janvier 2018 ;

Vu le mémoire en réplique déposé au greffe du tribunal administratif le 28 février 2018 par la société anonyme …, préqualifiée ;

Vu le mémoire en duplique du délégué du gouvernement déposé au greffe du tribunal administratif le 28 mars 2018 ;

Vu le courrier déposé au greffe du tribunal administratif le 22 novembre 2018 par lequel Maître Stéphane EBEL, avocat à la Cour, inscrit au tableau de l’Ordre des avocats à Luxembourg, informe le tribunal de son mandat pour représenter la société anonyme … ;

Vu les pièces versées en cause et notamment la décision déférée ;

Le juge-rapporteur entendu en son rapport, ainsi que Maître Stéphane EBEL et Monsieur le délégué du gouvernement Tom KERSCHENMEYER en leurs plaidoiries respectives à l’audience publique du 21 novembre 2018.

En date du 19 mars 2014, le bureau d’imposition … de l’administration des Contributions directes, ci-après désigné par le « bureau d’imposition » émit à l’égard de la société anonyme …, ci-après la « société … … » les bulletins de l’impôt sur le revenu des collectivités des années 2010 et 2011, en y indiquant « Déduction du ʺgoodwillʺ n’est pas acceptée. Comme vous n’avez pas fourni les informations demandées lors de notre entrevue en date du 01.07.2013 dans nos bureaux, le bureau … met en compte des ʺperformance feesʺ. ». Le même jour, le bureau d’imposition émit encore les bulletins de l’impôt commercial communal des années 2010 et 2011, d’établissement de la valeur unitaire au 1er janvier 2011 et de l’impôt sur la fortune des années 2011, 2012 et 2013 à l’égard de la société … ….

Par courrier de son mandataire, la société à responsabilité limitée … SARL, du 18 juin 2014 et adressé au bureau d’imposition, la société … … introduisit une réclamation à l’encontre des bulletins de l’impôt sur le revenu des collectivités des années 2010 et 2011, de l’impôt commercial communal des années 2010 et 2011, d’établissement de la valeur unitaire au 1er janvier 2011 et de l’impôt sur la fortune des années 2011, 2012 et 2013.

Cette réclamation est libellée comme suit : « […] Sehr geehrte Damen und Herren, hiermit möchten wir im Auftrag unseres Mandanten die o. a. Bescheide vom 19.03.2014 fristwahrend reklamieren.

Eine Begründung wird nachgereicht.

Des Weiteren beantragen wir bis zur Entscheidung die Aussetzung der Vollziehung der festgesetzten Körperschaft- und Gewerbesteuer.

Eine persönliche Prozessvollmacht des Mandanten ist beigefügt […] ».

Par courrier daté au 17 juin 2014 adressé au bureau d’imposition la société … … ainsi que Monsieur … introduisirent une réclamation « complémentaire » à l’encontre des bulletins de l’impôt sur le revenu des collectivités des années 2010 et 2011, de l’impôt commercial communal des années 2010 et 2011, d’établissement des revenus d’entreprises collectives et de copropriété de l’année 2009, émis le 20 octobre 2013, et des années 2010 et 2011, émis le 19 mars 2014.

Par une décision du 1er août 2017, référencée sous le numéro …, le directeur de l’administration des Contributions directes, ci-après désigné par « le directeur » rejeta comme non fondée la réclamation en les termes suivants : « […] Nach Einsicht der am 20. Juni 2014 eingegangenen Rechtsmittelschrift mit welcher Herr …, der Treuhandgesellschaft … s.à r.l., im Namen der Aktiengesellschaft … …, mit Sitz in L-…, die Körperschaftsteuerbescheide sowie die Gewerbesteuerbescheide der Jahre 2010 und 2011, den Einheitswertbescheid des Betriebsvermögens zum 1. Januar 2011, sowie die Vermögensteuerbescheide zum 1. Januar der Jahre 2011, 2012 und 2013, allesamt ergangen am 19. Marz 2014, anficht ;

Nach Einsicht der Steuerakte ;

Nach Einsicht der §§ 102, 107, 228, 238, 254, Absatz 2 und 301 der Abgabenordnung (AO) ;

In Erwägung, dass zwar im Streitfall die Einreichung eines Schriftsatzes, um mehrere Bescheide anzufechten, weder gegen das Steuergeheimnis noch gegen Zuständigkeitsregeln und Verfahrensvorschriften verstöβt, dass gleichwohl jede Verfügung einzeln geprüft werden muss und es der Rechtsbehörde vorbehalten ist, zusammenhängende Verfahren gegebenenfalls zu verbinden, so im vorliegenden Streitfall ;

In Erwägung, dass die Rechtsmittel form- und fristgerecht eingelegt wurden ;

In Erwägung, dass, laut Klageschrift, der Gegenstand der Anfechtung folgender ist :

« Begründung wird nachgereicht. » ;

dass dieser Aussage jedoch bis zum heutigen Tage keine Folge geleistet wurde ;

In Erwägung, dass laut § 243 AO die Rechtsmitteibehörden die Sache von Amts wegen zu ermitteln haben und nicht an die Anträge des Reklamanten gebunden sind ;

Hinsichtlich der Vermögensteuerbescheide zum 1. Januar der Jahre 2011, 2012 und 2013 In Erwägung, dass die Besteuerungsgrundlagen gesondert festgestellt worden sind (§ 214, Ziffer 1 AO) ; dass nämlich der Einheitswert der gewerblichen Betriebe als Grundlage der Vermögensteuerbescheide festgestellt werden ;

dass diese Feststellungsbescheide mit Rechtsmitteln selbständig anfechtbare Entscheidungen bilden (§ 213, Absatz 2 AO) ;

In Erwägung, dass der Steuerpflichtige gemäβ § 232, Absatz 2 AO, einen Vermögensteuerbescheid, dem Entscheidungen zugrunde liegen, die in einem Feststellungsbescheid gesondert getroffen worden sind, nicht mit der Begründung anfechten kann, die in dem Feststellungsbescheid getroffenen Entscheidungen seien unzutreffend ; dass er diesen Einwand nur gegen den Feststellungsbescheid erheben kann ;

In Erwägung, dass im Falle, wo der beanstandete Feststellungsbescheid abgeändert werden sollte, der Bescheid, der auf dem bisherigen Feststellungsbescheid beruht, von Amts wegen durch einen neuen Bescheid ersetzt wird, welcher der Änderung Rechnung trägt (§ 218, Absatz 4 AO) ;

Hinsichtlich der Körperschaftsteuerbescheide und der Gewerbesteuerbescheide der Jahre 2010 und 2011, sowie hinsichtlich des Einheitswertbescheides des Betriebsvermögens zum 1. Januar 2011 In Erwägung, ganz allgemein, dass der Steuerdirektor nicht an die Anträge des Reklamanten gebunden ist (§ 243, Absatz 2 AO), sondern die Pflicht hat, die Sache von Amts wegen zu ermitteln (§ 243, Absatz 1 AO), sowohl zu Gunsten, als auch zu Ungunsten des Reklamanten (§ 243, Absatz 3 AO ) ; dass die erneute Überprüfung, gemäβ § 243 AO, der Rechtslage durch die Rechtsmittelbehörde ergeben hat, dass die Besteuerungen allesamt rechtmäβig sind, sowohl was die Form als auch was die Hauptsache angeht ;

In Erwägung, weiterhin, dass, was den Einheitswertbescheid des Betriebsvermögens zum 1. Januar 2011 anbelangt, das Steueramt sich genauestens an die seitens der Reklamantin eingereichte Steuererklärung gehalten hat, deshalb die Möglichkeit bestand, den Steuerbescheid nach § 100a AO zu erstellen ;

In Erwägung, dass die vom Steueramt vorgenommenen Besteuerungen zur Körperschaftsteuer und zur Gewerbesteuer der Jahre 2010 und 2011, genauso wie auch die Feststellung des Einheitswertes des Betriebsvermögens zum 1. Januar 2011 sich also als rechtens erweisen und somit zu bestätigen sind ; dass im Übrigen die Besteuerungen den gesetzlichen Bestimmungen entsprechen und auch nicht beanstandet wurden ;

AUS DIESEN GRUNDEN ENTSCHEIDET die Anfechtungen sind zulässig, sie werden als unbegründet zurückgewiesen. […] ».

Par requête déposée au greffe du tribunal administratif en date du 30 octobre 2017, la société … … a fait introduire un recours tendant à la réformation sinon à l’annulation de la décision précitée du directeur du 1er août 2017.

Conformément aux dispositions combinées du paragraphe 228 de la loi générale des impôts du 22 mai 1931, appelée « Abgabenordnung », en abrégée « AO » et de l’article 8, paragraphe (3) 1. de la loi modifiée du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l’ordre administratif, le tribunal est compétent pour statuer comme juge du fond sur le recours dirigé par un contribuable contre une décision du directeur ayant statué sur les mérites d’une réclamation de sa part contre des bulletins de l’impôt.

Dans son mémoire en réponse, le délégué du gouvernement soulève l’irrecevabilité du recours pour défaut de qualité à agir dans le chef de Monsieur …. En effet, la société … … ne serait pas valablement représentée dans le cadre de la présente action en justice, étant donné que le mandat des administrateurs nommés lors de l’assemblée générale en 2007, dont celui de Monsieur …, aurait pris fin en 2012 sans qu’une désignation ultérieure d’administrateurs n’aurait eu lieu.

L’Etat souligne également que Monsieur … aurait signé seul l’acte introductif d’instance en tant que « Verwaltungsratsmitglied » malgré le fait qu’en vertu de l’article 8, paragraphe (2) de ses statuts, la société … … ne pourrait valablement agir que par la signature de deux administrateurs.

La société … … rétorque que par décision du conseil d’administration du 7 août 2017, celui-ci aurait habilité Monsieur … à agir seul dans le cadre du litige l’opposant à l’administration des Contributions directes.

En ce qui concerne les mandats de ses administrateurs, elle fait valoir que lors de l’assemblée générale extraordinaire de ses actionnaires du 19 décembre 2012, les mandats de tous ses administrateurs auraient été renouvelés pour six années jusqu’en 2018.

Dans son mémoire en duplique, l’Etat réitère son argumentation quant à la représentation en justice de la société … …, en soulignant que la requête introductive d’instance introduite par la société « vertreten durch ihren derzeitigen Verwaltungsrat » aurait été signée par le seul Monsieur … en tant que « Verwaltungsratsmitglied ». La décision du conseil d’administration du 7 août 2017 versée par la demanderesse manquerait encore de pertinence dans ce contexte, étant donné que suivant l’article 8 des statuts de la société … …, celle-ci ne saurait être représentée en justice que par deux administrateurs agissant conjointement.

Le tribunal n’est pas lié par l’ordre des moyens dans lequel ils lui ont été soumis et qu’il détient la faculté de les toiser suivant une bonne administration de la justice et l’effet utile qui s’en dégagent.

En ce qui concerne la question de la représentation en justice de la société … …, l’article 57 de la loi modifiée du 21 juin 1999 portant règlement de procédure devant les juridictions administratives dispose que « La requête introductive d’instance signée par le requérant ou son mandataire contient outre les indications prévues à l’article 1er une élection de domicile au Grand-Duché lorsque le requérant ou son mandataire demeurent à l’étranger. ».

L’article 2 de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat dispose que :

« (1) Les avocats seuls peuvent assister ou représenter les parties, postuler et plaider pour elles devant les juridictions de quelque nature qu’elles soient, recevoir leurs pièces et titres afin de les représenter aux juges, faire et signer les actes nécessaires pour la régularité de la procédure et mettre l’affaire en état de recevoir jugement.

Les dispositions de l’alinéa précédent ne font pas obstacle à l’application de dispositions législatives spéciales et à la faculté: […] c) des justiciables d’agir par eux-

mêmes ou de se faire représenter ou assister par un expert-comptable ou un réviseur d’entreprises, dûment autorisé à exercer sa profession, devant le tribunal administratif appelé à connaître d’un recours en matière de contributions directes; […] ».

Il résulte de la disposition qui précède qu’en matière de contentieux des contributions directes, les justiciables peuvent agir directement par eux-mêmes, et ceci par exception à la règle suivant laquelle les avocats seuls, respectivement les experts-comptables ou réviseurs d’entreprises, peuvent assister ou représenter les parties.

En l’espèce, force est tout d’abord de constater que la requête introductive d’instance du 30 octobre 2017 a été introduite au nom de la société … … représentée par « ihren derzeitigen Verwaltungsrat ».

A cet égard, l’article 441-5 de la loi du 10 août 1915 dispose que : « Le conseil d’administration […] représente la société à l’égard des tiers et en justice, soit en demandant, soit en défendant. Les exploits pour ou contre la société sont valablement faits au nom de la société seule. […] Toutefois, les statuts peuvent donner qualité à un ou à plusieurs administrateurs pour représenter la société dans les actes ou en justice, soit seuls, soit conjointement. Cette clause est opposable aux tiers dans les conditions prévues au titre Ier, chapitre V bis de la loi modifiée du 19 décembre 2002 concernant le registre de commerce et des sociétés ainsi que la comptabilité et les comptes annuels des entreprises. […] ».

En vertu de l’article qui précède les sociétés anonymes sont représentées à l’égard des tiers et en justice par leur conseil d’administration, à moins que les statuts donnent qualité à un ou plusieurs administrateurs pour représenter la société dans les actes ou en justice, soit seuls, soit conjointement.

L’article 8, alinéa 2 des statuts de la société … … prévoit à cet égard que : « Der Verwaltungsrat vertritt die Gesellschaft gerichtlich und auβergerichtlich. Durch die gemeinschaftliche Zeichnung je zweier Verwaltungsratsmitglieder wird die Gesellschaft Dritten gegenüber wirksam verpflichtet. ».

Force est dès lors de constater que les statuts de la société … … donnent qualité à deux administrateurs pour la représenter conjointement dans les actes ou en justice, possibilité expressément admise par l’article 441-5 précité de la loi du 10 août 1915.

Force est ensuite de constater que la requête introductive d’instance déposée en date du 30 octobre 2017, au nom de la société … …, « vertreten durch ihren derzeitigen Verwaltungsrat », ne porte la signature que d’un seul de ses administrateurs, à savoir celle de Monsieur …. Or, dans la mesure où l’article 8, alinéa 2 des statuts de la société … … donne expressément qualité à deux administrateurs pour la représenter conjointement en justice, un seul administrateur n’a pas valablement pu représenter le conseil d’administration de la société … … dans le cadre de la présente procédure judiciaire, sans que la circonstance que le mémoire en réplique a été signé par deux administrateurs ne puisse énerver cette conclusion.

La société … … estime cependant que le pouvoir de représentation de Monsieur … résulterait d’une « Einzelvertretungsvollmacht » de son conseil d’administration du 7 août 2017, suivant laquelle le « […] Verwaltungsrat überträgt hiermit dem Verwaltungsratsmitglied Herrn … […] die Einzelvertretungsvollmacht zur gerichtlichen und auβergerichtlichen Vertretung der … … S.A. […]. Durch die vorstehende Einzelvertretungsvollmacht wird Herr … insbesondere ermächtigt: - alle gerichtlichen und auβergerichtlichen Handlungen, die im Wege des Rechtsstreits und der Klage(n) in allen erforderlichen Instanzen gegen den Anfechtungsentscheid No. du rôle … vom 01.08.2017 des Steuerdirektors der Administration des contributions directes in Luxemburg erforderlich sind oder werden, rechtswirksam als rechtlicher Vertreter für die Gesellschaft vorzunehmen und die Gesellschaft wirksam zu verpflichten. […] ».

Elle verse également une décision du conseil d’administration du 24 mars 2014, suivant laquelle le « […] Verwaltungsrat überträgt hiermit dem Verwaltungsratsmitglied Herrn … […] die Einzelvertretungsvollmacht zur gerichtlichen und auβergerichtlichen Vertretung der … … S.A. […]. Durch die vorstehende Einzelvertretungsvollmacht wird Herr … insbesondere ermächtigt: - alle Handlungen die im Wege der Anfechtung/Reklamation sowie daraus folgende Rechtsstreitigkeiten und Klageverfahren gegen die folgenden Steuerbescheide erforderlich sind oder werden als rechtlicher Vertreter für die Gesellschaft … … S.A. […] rechtswirksam vorzunehmen und die Gesellschaft wirksam zu verpflichten: 1.

Körperschaftssteuerbescheide und Gewerbesteuerbescheide für die Jahre 2010 und 2011, alle datiert vom 19. März 2014, sowie 2. Einheitswertbescheid des Betriebsvermögens zum 01.

Januar 2011, datiert vom 19. März 2014, sowie 3. Vermögenssteuerbescheid für die Jahre 2011, 2012 und 2013, datiert vom 19. März 2014 […] ».

Force est dès lors de constater que la société … … n’a pas entendu agir elle-même dans le cadre de la présente action en justice malgré la formulation en ce sens dans la requête introductive d’instance, mais a entendu donner mandat ad litem à son administrateur Monsieur … afin de la représenter dans le cadre de la présente procédure judiciaire.

En ce qui concerne la délégation spéciale de pouvoirs et le mandat spécial, il résulte de l’article 9 des statuts de la société … …: « Die laufende Geschäftsführung der Gesellschaft sowie die diesbezügliche Vertretung Dritten gegenüber können an die in Artikel 60 des Gesetzes von 1915 aufgeführten Personen übertragen werden; deren Ernennung, Abberufung, Befugnisse und Zeichnungsberechtigung werden durch den Verwaltungsrat geregelt.

Ferner kann der Verwaltungsrat einzelne Aufgaben der Geschäftsführung an Ausschüsse, einzelne Verwaltungsratsmitglieder oder an dritte Personen oder Unternehmen übertragen und deren Zeichnungsberechtigung regeln. Er setzt die diesbezüglichen Vergütungen fest, welche von der Gesellschaft getragen werden. ».

Or, concernant le mandat confié par le conseil d’administration à Monsieur …, il échet cependant de constater qu’un mandat ad litem en faveur d’un administrateur d’une société concernée, s’il est a priori valable dans le cadre de certaines procédures devant les juridictions judiciaires, notamment devant les justices de paix1 et les tribunaux d’arrondissement siégeant en matière commerciale2, il en est autrement en ce qui concerne les actions en justice devant le tribunal administratif.

En effet, il résulte de l’article 2 de la loi modifiée du 10 août 1991 sur la profession d’avocat cité ci-avant qu’en matière de contentieux des contributions directes, hormis la possibilité générale de se faire représenter par un avocat, les justiciables peuvent uniquement se faire représenter ou assister par un expert-comptable ou un réviseur d’entreprises, dûment autorisé à exercer sa profession devant le tribunal administratif. Si ainsi la loi prévoit la possibilité de la représentation par un tiers dans le cadre d’un recours devant le tribunal administratif en matière d’impôts directs, cette faculté est réservée aux experts-comptables et aux réviseurs d’entreprises, dûment autorisés à exercer leur profession, sans que cette possibilité puisse être étendue à tout tiers même s’il est administrateur de la société en question et s’il a reçu un mandat ad litem.

Monsieur … n’ayant pas la qualité d’expert-comptable ou de réviseur d’entreprises, il n’a pas qualité pour introduire un recours devant le tribunal administratif au nom et pour le compte de la société … …, sans que la circonstance que la société a mandaté ex post un avocat à la Cour ne puisse énerver cette conclusion.

Dans la mesure où, d’un côté, la requête introductive d’instance du 20 octobre 2017 porte la signature d’un seul administrateur, malgré le fait que les statuts de la société … … réservent exclusivement qualité à deux administrateurs pour la représenter conjointement en justice, et, de l’autre côté, Monsieur … n’a pas qualité pour introduire seul le recours au nom et pour le compte de la société … … pour ne pas avoir la qualité d’expert-comptable ou de 1 L’article 106 du Nouveau code de procédure civile dispose à cet égard que : « (2) Les parties peuvent se faire assister ou représenter par : un avocat, leur conjoint ou leur partenaire au sens de la loi du 9 juillet 2004 relative aux effets légaux de certains partenariats, leurs parents ou alliés en ligne directe, leurs parents ou alliés en ligne collatérale jusqu’au troisième degré inclus, les personnes exclusivement attachées à leur service personnel ou à leur entreprise. Le représentant s’il n’est avocat doit justifier d’un pouvoir spécial. […] ».

2 L’article 553 du Nouveau code de procédure civile dispose quant à lui : « (2) Les parties peuvent se faire assister ou représenter par : un avocat, leur conjoint, leurs parents ou alliés en ligne directe, leurs parents ou alliés en ligne collatérale jusqu’au troisième degré inclus, les personnes exclusivement attachées à leur service personnel ou à leur entreprise. Le représentant s’il n’est avocat doit justifier d’un pouvoir spécial. […] ».

réviseur d’entreprises, le recours est à déclarer irrecevable sans qu’il n’y a lieu de statuer plus en avant.

Par ces motifs, le tribunal administratif, troisième chambre, statuant contradictoirement ;

déclare le recours irrecevable, partant le rejette ;

condamne la demanderesse aux frais.

Ainsi jugé et prononcé à l’audience publique extraordinaire du 21 décembre 2018 par :

Thessy Kuborn, vice-président, Paul Nourissier, premier juge, Géraldine Anelli, juge, en présence du greffier Judith Tagliaferri.

s. Judith Tagliaferri s. Thessy Kuborn Reproduction certifiée conforme à l’original Luxembourg, le 21 décembre 2018 Le greffier du tribunal administratif 8


Synthèse
Formation : Troisième chambre
Numéro d'arrêt : 40319
Date de la décision : 21/12/2018

Origine de la décision
Date de l'import : 12/12/2019
Identifiant URN:LEX : urn:lex;lu;tribunal.administratif;arret;2018-12-21;40319 ?

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