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15/03/2024 | FRANCE | N°23/02183

France | France, Tribunal judiciaire de Bordeaux, Ppp référés, 15 mars 2024, 23/02183


Du 15 mars 2024


5AA


SCI/FH



PPP Référés

N° RG 23/02183 - N° Portalis DBX6-W-B7H-YQTQ







[U] [O]

C/

[I] [N]












- Expéditions délivrées à
Me Valérie REDON-REY
M. [I] [N]

- FE délivrée à
Me Valérie REDON-REY

Le 15/03/2024









TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION
Pôle protection et proximité
[Adresse 1]

ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ DU 15 mars 2024r>

PRÉSIDENT : Monsieur Jean-François SABARD, Magistrat

GREFFIER : Madame Frédérique HUBERT,


DEMANDERESSE :

Madame [U] [O]
née le 10 Avril 1972 à [Localité 6]
[Adresse 2]
[Localité 4]

Représentée par Me Valérie REDON-REY, Avocat au barreau ...

Du 15 mars 2024

5AA

SCI/FH

PPP Référés

N° RG 23/02183 - N° Portalis DBX6-W-B7H-YQTQ

[U] [O]

C/

[I] [N]

- Expéditions délivrées à
Me Valérie REDON-REY
M. [I] [N]

- FE délivrée à
Me Valérie REDON-REY

Le 15/03/2024

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BORDEAUX
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION
Pôle protection et proximité
[Adresse 1]

ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ DU 15 mars 2024

PRÉSIDENT : Monsieur Jean-François SABARD, Magistrat

GREFFIER : Madame Frédérique HUBERT,

DEMANDERESSE :

Madame [U] [O]
née le 10 Avril 1972 à [Localité 6]
[Adresse 2]
[Localité 4]

Représentée par Me Valérie REDON-REY, Avocat au barreau de TOULOUSE, membre de la SELARL REDON-REY & ASSOCIÉ

DEFENDEUR :

Monsieur [I] [N]
Chez M. [N] [L]
[Adresse 7]
[Localité 5] (GUADELOUPE)

Présent

DÉBATS :

Audience publique en date du 19 Janvier 2024

PROCÉDURE :

Baux d’habitation - Demande en paiement des loyers et des charges et/ou tendant à faire prononcer ou constater la résiliation pour défaut de paiement ou défaut d’assurance et ordonner l’expulsion en date du 14 Novembre 2023

Articles 484 et suivants et 834 et suivants du Code de Procédure Civile

QUALIFICATION DE l’ORDONNANCE:

Contradictoire et en premier ressort
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCEDURE :

Suivant acte d’assignation devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Bordeaux en date du 14 novembre 2023 à comparaître à l’audience du 19 janvier 2024 à neuf heures auquel il convient de se reporter pour un plus ample exposé des faits, de la procédure et des prétentions de Madame [U] [O], il est demandé au tribunal à l’encontre de Monsieur [I] [N] de constater le jeu de la clause résolutoire stipulée dans le contrat de bail du logement situé au [Adresse 3], d’ordonner son expulsion des lieux ainsi que celle de tous occupants de son chef et de le condamner au paiement de la somme provisionnelle de 3900,67 euros à valoir sur le montant des loyers et charges restant actuellement dus.

Il est sollicité également sa condamnation au paiement à titre provisionnel d’une indemnité d’occupation mensuelle égale au montant des loyers et charges soit la somme de 587,89 euros par mois, indemnité à indexer selon les clauses du contrat résilié jusqu’à libération effective des lieux loués et une indemnité de procédure de 500 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile outre les dépens de l’instance.

À l’audience du 19 janvier 2024, la requérante indique que la dette locative s’élève à la somme de 4581,36 € compte tenu d’un versement effectué de 500 € au mois de décembre 2023.

Monsieur [I] [N] demande un délai de grâce de 36 mois et propose de verser 150 € par mois en sus du loyer courant tout en précisant qu’il souhaite quitter l’appartement et que ses ressources s’élèvent à environ 700 € par mois.

MOTIFS DE LA DECISION :

Sur la régularité de la procédure :

Conformément aux dispositions de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989, l’assignation a été régulièrement notifiée au représentant de l’État dans le département par courrier électronique avec accusé de réception du 15 novembre 2023 soit deux mois au moins avant la date de l’audience.

Le bailleur justifie également avoir saisi la commission de coordination des actions de prévention des expulsions locatives le 11 mai 2023 conformément à l’article 7-2 de la loi du 31 mai 1990.

L’action aux fins de constat de la résiliation du bail est donc régulière et recevable.

Sur la résiliation du contrat de bail :

L’article 834 du code de procédure civile prévoit que dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la protection dans la limite de sa compétence peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend. L’absence de contestation sérieuse implique l’évidence de la solution qu’appelle le point contesté.

En outre selon l’article 835 du même code, le président du tribunal judiciaire ou le juge des contentieux de la protection peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remises en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.

Dans le cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, il peut accorder une provision au créancier ou ordonner l’exécution de l’obligation même s’il s’agit d’une obligation de faire.

Il ressort par ailleurs des dispositions de l’article 24 de la loi du 6 juillet 1989 que toute clause prévoyant la résiliation de plein droit du contrat de location pour défaut de paiement des loyers ou des charges aux termes convenus ou pour non versement du dépôt de garantie ne produit effet que deux mois après un commandement demeuré infructueux.

Or en l’espèce il est constant que par acte du 9 août 2023 il a été signifié un commandement de payer aux fins de résiliation du bail pour la somme au total de 2128,64 euros.

Il convient de constater le jeu de la clause résolutoire à la date du 10 octobre 2023 stipulée dans le contrat de bail d’habitation et d’ordonner son expulsion ainsi que celle de tous occupants de son chef faute par lui d’avoir libéré les lieux avec si nécessaire le concours de la force publique et d’un serrurier.

Lorsque l’obligation n’est pas sérieusement contestable il peut être accordée une provision au créancier ou ordonnée l’exécution d’une obligation même s’il s’agit d’une obligation de faire.

La proposition faite par le défendeur de régler 150 € par mois en plus du loyer courant n’est pas raisonnable alors que ses ressources sont de l’ordre de 700 € par mois et le loyer s’élève à 587,89 euros.

Par ailleurs il n’apporte aucune justification des garanties susceptibles de permettre le règlement de la dette locative.

Force est de constater en l’espèce que la créance s’établit en deniers ou quittances à la somme de 4581,36€ en janvier 2024 euros et laquelle n’est pas contestée ni sérieusement contestable de sorte qu’il convient de condamner Monsieur [I] [N] au paiement de cette somme à titre d’indemnité provisionnelle pour l’arriéré de loyers, charges locatives et indemnité d’occupation dus à la date de l’audience cette somme portant intérêts au taux légal à compter du prononcé de la présente décision.

Il sera également tenu au paiement d’une indemnité mensuelle d’occupation égale au montant des loyers et charges avec revalorisation de droit à compter de la résiliation du bail et ce jusqu’à libération effective des lieux.

S’agissant d’une provision cette somme portera intérêts au taux légal à compter du prononcé de la présente décision.

L’équité commande de le condamner à payer à Madame [U] [O] une indemnité de procédure de 350 € sur le fondement des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile au titre des frais non compris dans les dépens lesquels seront mis à sa charge y inclus le coût du commandement de payer du 9 août 2023 .

Il convient de rappeler que l’exécution provisoire est de droit.

PAR CES MOTIFS

Le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Bordeaux statuant en référé par ordonnance contradictoire mise à disposition au greffe et en premier ressort.

Déclare l’action de Madame [U] [O] régulière, recevable et fondée.

Constate à la date du 10 octobre 2023 la résiliation du bail d’habitation en vertu de la clause résolutoire du logement situé [Adresse 3] .

Condamne Monsieur [I] [N] à payer à Madame [U] [O] en deniers ou quittance valable la somme de 4581,36 euros à valoir sur le montant des loyers et charges restant actuellement dus avec intérêts au taux légal à compter de la présente décision.

Dit qu’à défaut d’avoir libéré volontairement les lieux, il sera procédé à son expulsion ainsi que celle de tous occupants de son chef avec si besoin est l’assistance de la force publique et d’un serrurier deux mois après la délivrance d’un commandement de quitter les lieux conformément aux dispositions des articles L 411–1 et L412–1 du code des procédures civiles d’exécution.

Dit qu’il sera dû une indemnité d’occupation égale au montant du loyer révisable selon les dispositions contractuelles et de la provision sur charges augmentée de la régularisation au titre des charges dûment justifiées à compter de la date de résiliation du bail et ce jusqu’à libération effective des lieux.

Le condamne en tant que de besoin au paiment de ces sommes.

Le condamne à payer à une indemnité de procédure de 350 € sur le fondement des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.

Le condamne également à payer les dépens de l’instance comprenant le coût du commandement de payer du 9 août 2023.

Rappelle que la présente décision est exécutoire de droit à titre provisoire.

Le greffier Le juge des contentieux de la protection


Synthèse
Tribunal : Tribunal judiciaire de Bordeaux
Formation : Ppp référés
Numéro d'arrêt : 23/02183
Date de la décision : 15/03/2024
Sens de l'arrêt : Expulsion "ferme" ordonnée en référé (sans suspension des effets de la clause résolutoire)

Origine de la décision
Date de l'import : 28/03/2024
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;tribunal.judiciaire;arret;2024-03-15;23.02183 ?
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