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20/11/2007 | FRANCE | N°07/00713

France | France, Cour d'appel de Poitiers, 20 novembre 2007, 07/00713


JYF / CP






COUR D'APPEL DE POITIERS


Chambre Sociale


ARRET DU 20 NOVEMBRE 2007










ARRET N 645


AFFAIRE N : 07 / 00713


AFFAIRE : Alain X..., Philippe Y..., Grégory Z..., Jean-Louis A..., Lionel B..., Thierry C..., Laurent D..., Serge E..., Frédéric F..., Claude G..., Dominique H..., Christian A..., Jean-Pierre I..., Philippe J..., Joël K..., Patrick L..., Ludovic M..., Jean-Claude NNNNN..., Léon mmmmm..., Paul N..., Patrick O..., Christian P..., Thierry Q..., Abdelaziz R..., FrÃ

©déric S..., Jean-François T..., Patrick U..., Christian V..., Jacques W..., Michel XX..., Hervé YY..., Bernard ZZ..., Denis AA..., Sylvain BB....

JYF / CP

COUR D'APPEL DE POITIERS

Chambre Sociale

ARRET DU 20 NOVEMBRE 2007

ARRET N 645

AFFAIRE N : 07 / 00713

AFFAIRE : Alain X..., Philippe Y..., Grégory Z..., Jean-Louis A..., Lionel B..., Thierry C..., Laurent D..., Serge E..., Frédéric F..., Claude G..., Dominique H..., Christian A..., Jean-Pierre I..., Philippe J..., Joël K..., Patrick L..., Ludovic M..., Jean-Claude NNNNN..., Léon mmmmm..., Paul N..., Patrick O..., Christian P..., Thierry Q..., Abdelaziz R..., Frédéric S..., Jean-François T..., Patrick U..., Christian V..., Jacques W..., Michel XX..., Hervé YY..., Bernard ZZ..., Denis AA..., Sylvain BB..., Patrick CC..., Jacky DD..., Didier EE..., Bernard FF..., Philippe GG..., Daniel HH..., Franck II..., Patrick JJ..., Dominique KK..., Serge LL..., Lionel MM..., Rémy NN..., Christophe OO..., Jean-Claude PP..., Jean-François QQ..., Sylvain RR..., Patrice SS..., Michel TT..., Jean-Jacques UU..., Philippe VV..., Jean-François WW..., Patrick XXX..., Eric YYY..., Cédric ZZZ..., Bruno AAA..., William DD..., Didier BBB..., Anthony CCC..., Gilles DDD..., Bruno EEE..., Gérard FFF..., Jean-Marc DD..., David GGG..., Jean-Claude ZZZ..., Manuel N..., Jean-Pierre HHH..., Joël III..., Somchith JJJ..., Gérard KKK..., Didier LLL..., Jacques MMM..., Eric NNN..., Brice OOO..., Jean-Marie PPP..., Franck QQQ..., Jean-Claude RRR..., Thierry SSS...C / MANUFACTURE FRANCAISE DE PNEUMATIQUES MICHELIN

APPELANTS :

Monsieur Alain X...

...

86000 POITIERS

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Philippe Y...

LLL...

86110 THURAGEAU

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Grégory Z...

...

86130 QUINCAY

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Louis A...

MMM...

86140 DOUSSAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Lionel B...

...

86190 VOUILLE

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Thierry C...

...

86340 NOUAILLE MAUPERTUIS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Laurent D...

...

86160 ST MAURICE LA COULERE

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Serge E...

...

86170 AVANTON

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Frédéric F...

MMM...

86350 USSON DU POITOU

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Claude G...

...

86100 CHATELLERAULT

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Dominique H...

NNN...

86240 CROUTELLE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Christian A...

...

86440 MIGNE AUXANCES

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Pierre I...

MMMM...

86800 TERCE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Philippe J...

...

86130 DISSAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Joël K...

OOO...

86210 ARCHIGNY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Patrick L...

BBBB...

CCCC...

86380 MARIGNY BRIZAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Ludovic M...

DDDD...

86000 POITIERS

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Claude NNNNN...

...

86440 MIGNE AUXANCES

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur ZZ...
mmmmm...

EEEE...

FFFF...

86000 POITIERS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Paul N...

...

86170 CISSE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Patrick O...

...

86470 MONTREUIL BONNIN

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

(bénéficie d'une aide juridictionnelle Partielle numéro 07 / 2768 du 13 / 09 / 2007 accordée par le bureau d'aide juridictionnelle de POITIERS)

Monsieur Christian P...

DDDD...

86340 ASLONNES

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Thierry Q...

...

86000 POITIERS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Abdelaziz R...

...

86180 BUXEROLLES

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Frédéric S...

HHHH...

86440 MIGNE AUXANCES

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-François T...

DDDD...

86420 BERTHEGON

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Patrick U...

...

86170 CISSE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Christian V...

GGGG...

86600 CURZAY SUR VONNE

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jacques W...

...

86340 LA VILLEDIEU DU CLAIN

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Michel XX...

...

86380 MARIGNY BRIZAY

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Hervé YY...

MMMM...

...

86170 NEUVILLE DE POITOU

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Bernard ZZ...

...

86190 BERUGES

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Denis AA...

HHHH...

86130 JAUNAY-CLAN

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Sylvain BB...

...

86580 BIARD

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Patrick CC...

...

86190 QUINCAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jacky DD...

...

86280 SAINT BENOIT

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Didier EE...

JJJJ...

86800 JARDRES

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Bernard FF...

...

86380 CHABOURNAY

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Philippe GG...

...

86130 DISSAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Daniel HH...

JJJJ...

86160 MARNAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Franck II...

...

86800 SAINT JULIEN L'ARS

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Patrick JJ...

JJJJ...

86350 ST SECONDIN

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Dominique KK...

...

86190 VOUILLE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Serge LL...

...

86170 YVERSAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Lionel MM...

kkkk...

...

86440 MIGNE AUXANCES

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

(bénéficie d'une aide juridictionnelle Totale numéro 2680 / 2007 du 23 / 05 / 2007 accordée par le bureau d'aide juridictionnelle de POITIERS)

Monsieur Rémy NN...

LLLL...

86130 SAINT CYR

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Christophe OO...

...

86340 ASLONNES

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Claude PP...

TTTT...

86580 VOUNEUIL SOUS BIARD

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-François QQ...

...

86580 VOUNEUIL SOUS BIARD

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Sylvain RR...

RRRR...

79120 ROM

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

(bénéficie d'une aide juridictionnelle Totale numéro 07 / 2770 du 13 / 09 / 2007 accordée par le bureau d'aide juridictionnelle de POITIERS)

Monsieur Patrice SS...

...

86000 POITIERS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Michel TT...

...

POUZIOUX LA JARRIE
86580 VOUNEUIL SOUS BIARD

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Jacques UU...

...

86800 SAVIGNY LEVESCAULT

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Philippe VV...

...

86800 BIGNOUX

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-François WW...

...

86800 TERCE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Patrick XXX...

SSSS...

86160 BRION

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Eric YYY...

...

86170 AVANTON

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Cédric ZZZ...

...

86280 SAINT BENOIT

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Bruno AAA...

...

86340 ROCHES PREMARIE

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur William DD...

...

86440 MIGNE AUXANCES

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Didier BBB...

...

86380 VENDEUVRE DU POITOU

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Anthony CCC...

...
TTTT...

86490 BEAUMONT

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Gilles DDD...

38 Moulin Saint Claude86210 LA CHAPELLE MOULIERE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Bruno EEE...

...
MMMM...

79100 OIRON

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Gérard FFF...

...

86360 CHASSENEUIL DU POITOU

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Marc DD...

...

86000 POITIERS

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur David GGG...

...-3ème étage
86000 POITIERS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Claude ZZZ...

La Bisquinerie
86190 VOUILLE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Manuel N...

...

86000 POITIERS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Pierre HHH...

...

86000 POITIERS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Joël III...

...

86170 CISSE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Somchith JJJ...

...

86130 JAUNAY-CLAN

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Gérard KKK...

...
XXXXX...

86190 VOUILLE

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Didier LLL...

... Elise UUU...

86350 USSON DU POITOU

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jacques MMM...

... de la Cueille
86000 POITIERS

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Eric NNN...

...

86360 CHASSENEUIL DU POITOU

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Brice OOO...

...

86240 FONTAINE LE COMTE

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Marie PPP...

UUUU...

86000 POITIERS

Non comparant
Représenté par Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Franck QQQ...

...

86190 LATILLE

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Jean-Claude RRR...

La Ginerie
86190 CHIRE EN MONTREUIL

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Monsieur Thierry SSS...

...

86380 MARIGNY BRIZAY

Comparant
Assisté de Me Philippe BRUN (avocat au barreau de REIMS)

Suivant déclaration d'appel du 15 février 2007 d'un jugement au fond du 17 janvier 2007 rendu par le CONSEIL DE PRUD'HOMMES DE POITIERS.

INTIMÉE :

MANUFACTURE FRANCAISE DE PNEUMATIQUES MICHELIN
Place Carmes Deschaux
63040 CLERMONT-FERRAND CEDEX 9

Représenté par M. Philippe MARTIN SAINT LEON (Directeur du personnel)
Assisté de Me Pierre VVV... (avocat au barreau de POITIERS)

COMPOSITION DE LA COUR lors des débats et du délibéré :

Président : Yves DUBOIS, Président
Conseiller : Isabelle GRANDBARBE, Conseiller
Conseiller : Jean Yves FROUIN, Conseiller
Greffier : Annie FOUR, greffier, uniquement présent aux débats,

DÉBATS :

A l'audience publique du 03 octobre 2007,

Les conseils des parties ont été entendus en leurs explications, conclusions et plaidoiries.

L'affaire a été mise en délibéré et les parties avisées de la mise à disposition de l'arrêt au Greffe le 20 novembre 2007.

Ce jour a été rendu contradictoirement et en dernier ressort, l'arrêt suivant :

ARRÊT :

EXPOSÉ DU LITIGE

Le 13 octobre 2003, un accord collectif d'entreprise a été signé au sein de la société Manufacture française des pneumatiques Michelin (MFPM) qui prévoyait notamment des mesures d'accompagnement social devant permettre de réaliser des adaptations d'effectifs annoncées au comité central d'entreprise de l'unité économique et sociale, le 18 juin 2003, concernant les établissements de Bourges et de Poitiers.

En juin 2005, la société, ayant décidé l'arrêt de la production des pneus poids lourd sur le site de Poitiers et le renforcement du site de Joué les Tours, a engagé une procédure de licenciement collectif pour motif économique qui a donné lieu à l'établissement d'un plan de sauvegarde de l'emploi et à l'issue de laquelle 111 salariés, employés sur le site de Poitiers, ont été licenciés pour motif économique à partir du 15 février 2006.

Le 23 août 2006, le comité d'établissement de Poitiers de la société a saisi le Tribunal de Grande Instance de Poitiers d'une demande tendant à l'annulation, en l'absence de tout plan de sauvegarde de l'emploi, de la réorganisation de l'établissement de Poitiers engagée et mise en oeuvre à compter de juin 2003. Le même jour, les syndicats CGT et Sud de la société ont saisi la même juridiction d'une demande tendant à ce que soit déclarée nulle la procédure de licenciement collectif pour motif économique engagée, le 29 juillet 2005, devant le comité central d'entreprise. Par jugements du 11 décembre 2006, le Tribunal de Grande Instance a rejeté les demandes. Appels ont été interjetés de ces jugements par les demandeurs à l'instance et sont actuellement pendants devant la présente cour d'appel.

Mme WWW... et 81 autres salariés, licenciés à partir du 15 février 2006, ont eux-mêmes saisi la juridiction prud'homale d'une contestation du bien-fondé de leur licenciement pour motif économique et de demandes en paiement de diverses sommes à titre de dommages et intérêts. Par jugement en date du 17 janvier 2007, le conseil de prud'hommes de Poitiers a rejeté les demandes comme non fondées.

M. UU... et 80 autres salariés ont régulièrement interjeté appel de ce jugement dont ils sollicitent l'infirmation.

Ils soutiennent, en premier lieu, que leur licenciement est dépourvu de cause économique réelle et sérieuse aux motifs de l'absence de cause justificative du licenciement et du non-respect par l'employeur de ses obligations légale et conventionnelle de reclassement interne et externe.

Ils font valoir, en deuxième lieu, que leur licenciement avait un caractère frauduleux et abusif au motif que, sous couvert de transfert d'emplois, des emplois ont été en réalité supprimés.

En troisième lieu, ils allèguent que la procédure de licenciement collectif pour motif économique n'a pas été respectée car, d'abord, les procédures d'information et consultation du comité central d'entreprise et du comité d'établissement se sont succédées au lieu de s'intercaler, ensuite, le comité central d'entreprise a été amené à se prononcer sans disposer de tous les éléments d'information, en outre, le comité central d'entreprise et le comité d'établissement n'ont pas été consultés sur tous les aspects du plan de sauvegarde de l'emploi définitif et, enfin, la société n'a pas mis en oeuvre la procédure prévue par l'article L. 321-1-3 du code du travail tel qu'issu de la loi du 18 janvier 2005.

En quatrième lieu, les salariés invoquent une violation de l'ordre des départs.

En conséquence de ces moyens, les salariés demandent la condamnation de la société Manufacture française des pneumatiques Michelin à leur payer les sommes suivantes :

Monsieur Jean-Jacques UU... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 91 824 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 45. 912 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11 478 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22 956 €
-Article 700 du NCPC : 1 500 €

Monsieur Joël III... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 98 523,84 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 49. 261,92 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 630,96 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 315,48 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Joël K... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 79 351,68 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 39. 675,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 19. 837,92 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 918,96 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Eric YYY... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 97 525,44 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 48. 762,72 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 381,36 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 190,68 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Gérard FFF... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 94 322,40 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 161,20 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 580,60 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 790,30 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Franck II... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 95. 142,24 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 571,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 785,56 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 892,78 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Pour Monsieur Christian P... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 86. 400,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 200,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 600,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 800,00 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Pour Monsieur Eric NNN... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 84. 334,08 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 167,04 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 083,52 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 541,76 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jacques MMM... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 84. 076,32 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 038,16 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 019,08 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 509,54 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Pierre I... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 86. 921,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 460,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 730,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 865,16 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jacky DD... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 84. 181,92 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 090,96 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 045,48 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 522,74 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Marc DD... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 96. 745,92 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 48. 372,96 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 186,48 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 093,24 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur William DD... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 73. 680,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 36. 840,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 18. 420,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 210,00 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Bruno XXXX... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 85. 959,36 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 979,68 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 489,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 744,92 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Patrick U... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 71. 858,88 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 35. 929,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 17. 964,72 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 8. 982,36 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Brice OOO... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 81. 620,60 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 40. 810,80 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 20. 405,40 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 202,70 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Alain X... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 95. 019,36 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 509,68 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 754,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 877,42 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Pierre HHH... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 88. 486,08 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 243,04 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 121,52 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 060,76 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Michel TT... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 76. 629,12 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 38. 314,56 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 19. 157,28 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 578,64 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Patrick XXX... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 88. 311,36 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 155,68 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 077,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 038,92 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Philippe J... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 65. 952,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 32. 976,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 16. 488,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 8. 244,00 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Hervé YYYY... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 87. 072,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 536,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 768,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 884,00 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-François WW... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 100. 433,76 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 50. 216,88 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 25. 108,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 554,22 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur ZZZZ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 101. 734,08 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 50. 876,04 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 25. 433,52 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 716,76 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Bernard FF... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 92. 511,36 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 46. 255,68 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 127,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 563,92 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Didier EE... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 89. 477,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 738,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 369,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 184,66 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Patrick CC... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 88. 322,40 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 161,20 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 080,60 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 040,30 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur ZZ...
mmmmm... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 76. 456,32 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 38. 228,16 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 19. 114,08 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 557,04 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Serge LL... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 108. 192,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 54. 096,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 27. 048,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 13. 524,00 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Lionel MM... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 885. 458,24 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 729,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 364,56 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 682,28 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Frédéric S... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 86. 951,04 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 475,52 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 737,76 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 868,88 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Serge E... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 132. 447,36 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 66. 223,68 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 33. 111,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 16. 555,92 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Gilles DDD... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 82. 792,32 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 41. 396,16 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 20. 698,08 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 349,04 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur B... Lionel :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 120. 025,44 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 60. 012,72 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 30. 006,36 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 15. 003,18 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Christophe OO... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 85. 891,68 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 945,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 472,92 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 736,46 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Gérard KKK... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 96. 081,12 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 48. 040,56 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 020,28 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 010,14 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Rémy NN... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 88. 952,64 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 476,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 238,16 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 119,08 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Philippe VV... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 90. 341,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 45. 170,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 585,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 292,66 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Claude G... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 87. 630,24 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 815,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 907,56 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 953,78 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Dominique H... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 101. 501,76 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 50. 750,88 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 25. 375,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 687,72 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Christian A... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 95. 747,52 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 873,76 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 936,88 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 968,44 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Louis A... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 95. 311,68 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 655,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 827,92 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 913,96 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Patrick O... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 84. 137,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 068,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 034,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 517,16 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur David GGG... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 74. 064,48 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 37. 032,24 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 18. 516,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 258,06 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Michel XX... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 89. 649,60 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 824,80 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 412,40 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 206,20 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Philippe Y... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 90. 926,88 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 45. 463,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 731,72 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 365,86 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Somchith JJJ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 91. 037,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 45. 518,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 759,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 379,66 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Grégory Z... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 88. 235,52 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 117,76 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 058,88 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 029,44 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Bernard ZZ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 86. 021,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 010,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 505,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 752,66 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Franck QQQ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 84. 962,40 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 481,20 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 240,60 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 620,30 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Claude RRR... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 91. 348,32 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 45. 674,16 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 837,08 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 418,54 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jacques W... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 98. 805,12 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 49. 402,56 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 701,28 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 350,64 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-François QQ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 79. 356,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 39. 678,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 19. 839,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 919,50 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Frédéric F... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 73. 020,48 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 36. 510,24 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 18. 255,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 127,56 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Didier AAAA... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 95. 248,32 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 624,16 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 812,08 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 906,04 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Denis AA... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 100. 279,20 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 50. 139,60 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 25. 069,80 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 534,90 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Philippe GG... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 105. 031,68 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 52. 515,84 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 26. 257,92 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 13. 128,96 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Patrick JJ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 92. 585,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 46. 292,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 146,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 573,16 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Cédric ZZZ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 79. 730,88 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 39. 865,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 19. 932,72 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 966,36 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Claude ZZZ... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 86. 160,48 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 080,24 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 540,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 770,06 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Patrick L... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 97. 680,48 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 48. 840,24 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 420,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 210,06 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Sylvain RR... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 85. 958,88 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 42. 979,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 489,72 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 744,86 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Thierry Q... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 93. 500,16 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 46. 750,08 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 375,04 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 687,52 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Manuel N... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 94. 025,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 012,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 506,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 753,16 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Paul N... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 95. 664,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 832,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 916,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 958,00 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Ludovic M... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 82. 583,82 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 41. 291,76 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 20. 645,88 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 322,94 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Claude NNNNN... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 96. 800,16 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 48. 400,08 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 200,04 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 100,02 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Anthony CCC... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 87. 730,08 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 865,04 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 932,52 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 966,26 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Patrice SS... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 97. 331,04 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 48. 665,53 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 332,76 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 166,38 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Thierry C... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 103. 914,24 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 51. 957,12 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 25. 978,56 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 989,28 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Laurent D... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 86. 390,88 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 195,44 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 597,72 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 798,86 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Sylvain BB... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 91. 445,28 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 45. 722,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 861,32 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 430,66 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Thierry SSS... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 79. 948,80 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 39. 974,40 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 19. 987,20 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 9. 993,60 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Claude PP... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 94. 811,04 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 47. 405,52 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 23. 702,76 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 851,38 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Daniel HH... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 105. 946,56 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 52. 973,28 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 26. 486,64 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 13. 243,32 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Dominique KK... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 89. 725,92 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 862,96 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 431,48 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 215,74 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Jean-Marie PPP... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 87. 559,20 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 43. 779,60 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 21. 889,80 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 944,90 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Christian V... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 88. 968,96 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 484,48 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 242,24 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 121,12 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Bruno EEE... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 97. 622,40 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 48. 811,20 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 24. 405,60 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 12. 202,80 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Didier LLL... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 88. 416,00 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 44. 208,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 22. 104,00 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 11. 052,00 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

Monsieur Abdelaziz R... :
-Dommages-intérêts pour licenciement
sans cause réelle et sérieuse : 82. 653,60 €
-Dommages et intérêts pour licenciement
abusif et frauduleux : 41. 326,80 €
-Dommages et intérêts pour violation de l'ordre des départs : 20. 663,40 €
-Dommages et intérêts pour violation de la procédure
de licenciement pour motif économique : 10. 331,70 €
-Article 700 du NCPC : 1. 500,00 €

La société conclut à la confirmation du jugement attaqué en ce qu'il a rejeté l'ensemble des demandes comme non fondées et à la condamnation in solidum des demandeurs à lui payer la somme de 15 000 euros sur le fondement de l'article 700 du nouveau code de procédure civile.

A l'audience, les salariés ajoutent à leur demande initiale une demande en nullité de leur licenciement en conséquence de la nullité du plan de sauvegarde de l'emploi et une demande en paiement par la société MFPM à chacun d'eux d'une somme équivalente au montant des salaires perdus pendant la période comprise entre le licenciement et le jour de l'audience.

En réponse à ce nouveau chef de demande, la société fait valoir, par note en délibéré autorisée par le Président de la Chambre, l'irrecevabilité d'une telle demande comme non chiffrée et sollicite en toute hypothèse son rejet au motif que les salariés, qui ne sollicitent pas leur réintégration, ne pourraient prétendre-à supposer la nullité du licenciement établie, ce qui est contesté-qu'au paiement de l'indemnité prévue par l'article L. 122-14-4, alinéa 1er du code du travail.

MOTIFS DE L'ARRÊT

Sur la validité du licenciement

Au soutien de leur demande tendant à voir déclarer illégaux les licenciements prononcés, les salariés allèguent l'absence de cause justificative du licenciement et le manquement de l'employeur à son obligation de reclassement.

-Sur la cause économique de licenciement

-Il est de règle qu'une lettre de licenciement qui fait état de difficultés économiques, d'une mutation technologique ou d'une réorganisation, et qui indique que cette situation entraîne une suppression d'emploi, un transformation d'emploi ou une modification du contrat de travail, est suffisamment motivée au regard des exigences de l'article L. 122-14-2 du code du travail.

En l'espèce, les lettres de licenciements envoyées aux salariés demandeurs en février 2006 mentionnent que le licenciement a pour motif la réorganisation de l'activité poids lourd de la société dont la conséquence est la suppression de l'emploi de chaque salarié concerné.

Ainsi, contrairement à ce qui est soutenu par les salariés, les lettres de licenciement sont suffisamment motivées.

-Cela étant, une réorganisation de l'entreprise ou d'un secteur d'activité de l'entreprise peut constituer un motif économique (valable) de licenciement au sens de l'article L. 321-1, alinéa 1er du code du travail si elle est effectuée pour sauvegarder la compétitivité de l'entreprise dans son ensemble. Répond à cette condition la réorganisation mise en oeuvre pour prévenir des difficultés économiques à venir et leurs conséquences sur l'emploi, ce qui suppose l'existence d'une menace sur la compétitivité de l'entreprise qui justifie la réorganisation mise en oeuvre.

En l'espèce, la réorganisation en cause avait essentiellement pour objet de regrouper l'activité de production de pneus poids lourd en France éclatée en trois sites sur un seul site de manière à centraliser les équipements modernes et les investissements à l'effet d'améliorer l'outil de production poids lourd et de sauvegarder ainsi la compétitivité de toute l'entreprise en réalisant notamment des économies d'échelle.

A cet égard, il ressort des pièces produites aux débats, et notamment du rapport d'expertise comptable établi à l'initiative du comité d'établissement de l'établissement de Poitiers, que le marché poids lourd remplacement en Europe sur lequel était particulièrement bien placé la société Michelin était atone en 2004 et 2005 ; que sur le marché poids lourd première monte qui connaissait, lui, une croissance particulièrement dynamique les concurrents immédiats de la société Michelin-le groupe Bridgestone et le groupe issu de la fusion Goodyear et Dunlop-menaçaient sérieusement le leadership historique de Michelin, en réalisant d'importants investissements et en augmentant ses parts de marché pour le premier, en bénéficiant d'importantes économies d'échelle issues de la fusion de nature à impulser une dynamique favorable sur le segment poids lourd pour le second ; que les prix de vente de la société Michelin étaient très sensiblement supérieurs à la concurrence, ce qui exposait la société Michelin à des pertes de marché dans ce contexte ; que la moindre productivité et surtout l'effet taille des sites entraient pour une part importante dans ces surcoûts de la société Michelin (respectivement 5 % et 8 %), Bridgestone et Goodyear produisant plus de 70 000 tonnes sur leurs sites les plus performants contre 60 000 tonnes à la société Michelin.

Il suit de ces éléments que la compétitivité de la société Michelin dans son
ensemble était menacée par des difficultés prévisibles à venir de son activité poids lourd et que cette situation rendait nécessaire le regroupement de l'activité de production de pneus poids lourd sur un site principal pour sauvegarder sa compétitivité. Il n'est, par ailleurs, démontré par aucune pièce du dossier que ce regroupement ait couvert une délocalisation par la société de la fabrication du pneumatique poids lourd, comme il est prétendu par les salariés.

Il est ainsi justifié que les licenciements contestés reposaient sur un motif économique au sens de l'article L. 321-1, alinéa 1er du code du travail.

-En ce qui concerne l'obligation de reclassement

Les salariés allèguent tout à la fois un manquement de l'employeur à l'obligation légale et à l'obligation conventionnelle de reclassement :

-S'agissant de l'obligation légale, les salariés mêlent dans leurs écritures et oralement à l'audience l'obligation prévue par l'article L. 321-1, alinéa 3, du code du travail, et l'obligation prévue par l'article L. 321-4-1 du même code qui ne sont pas de même nature ni de même contenu. Il s'induit cependant du développement de leur argumentation que ce qui est en réalité invoqué, c'est l'établissement d'un plan de sauvegarde de l'emploi ne répondant pas aux exigences légales de l'article L. 321-4-1.

En toute hypothèse, il est établi par les pièces du dossier que chacun des salariés en cause dans la présente instance a reçu de la société avant la notification du licenciement une proposition personnelle, précise et écrite, contenant deux offres de reclassement, l'une sur le site de Joué les Tours, l'autre sur un autre site de la société, et portant sur des emplois de la même catégorie que leur emploi supprimé, compatible avec leur niveau de qualification, et assorti en tant que de besoin d'un plan de formation adapté, en sorte que la société a satisfait à son obligation résultant de l'article L. 321-1, alinéa 3.

Cela étant, selon l'article L. 321-4-1 du code du travail, dans les entreprises employant au moins 50 salariés, lorsque le nombre de licenciements est au moins égal à 10 dans une même période de 30 jours, l'employeur doit établir et mettre en oeuvre un plan de sauvegarde de l'emploi pour éviter les licenciements ou en limiter le nombre et pour faciliter le reclassement du personnel dont le licenciement ne pourrait être évité, notamment les salariés âgés ou qui présentent des caractéristiques sociales ou de qualification rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile ; le plan social doit prévoir des mesures telles que, par exemple des actions en vue du reclassement interne des salariés sur des emplois relevant de la même catégorie d'emplois ou équivalents à ceux qu'ils occupent, des créations d'activités nouvelles par l'entreprise, des actions favorisant le reclassement externe à l'entreprise, notamment par le soutien à la réactivation du bassin d'emploi, des soutiens à la création d'activités nouvelles, des actions de formation ou de reconversion, des mesures de réduction ou d'aménagement de la durée du travail,... ; la validité du plan de sauvegarde de l'emploi est appréciée au regard des moyens dont dispose l'entreprise.

Il ressort en l'espèce, du plan de sauvegarde de l'emploi établi et mis en oeuvre par la société Michelin que ce plan prévoyait, outre la proposition personnelle à chacun des salariés concernés de deux offres de reclassement dont l'une sur un site proche de celui de Poitiers :
-des mesures de reclassement interne au sein de l'établissement de Joué les Tours, des autres établissements de la société MFPM, ou d'autres sociétés du groupe accompagnées d'une liste précise et concrète de l'ensemble des postes disponibles dans les établissements de la société ou d'autres sociétés et filiales (plus de 400 postes) avec maintien de l'ancienneté, de la qualification, de la rémunération, et aide financière à la mobilité géographique interne sans déménagement vers le site de Joué les Tours ou avec déménagement vers d'autres sites, l'aide étant alors complétée par des aides au logement, à la découverte de la région d'accueil, au conjoint salarié...
-des mesures d'âge de nature à permettre à des salariés de partir à la retraite dès l'âge de 55 ans moyennant la perception d'une allocation de cessation d'activité,
-des aides financière au retour pour réaliser un projet de reconversion pour les salariés de nationalité étrangère,
-des mesures de revitalisation du bassin d'emploi de Poitiers pour permettre le maintien dans l'emploi sur le site de Poitiers, et par conséquent le reclassement externe du personnel concerné,
-la mise en place d'une cellule d'accompagnement à la recherche d'emploi pour favoriser le reclassement externe avec pour mission la formation aux techniques de recherche d'emploi, la réalisation de bilans individuels, l'accompagnement et la dynamisation de la recherche, la prospection du marché de l'emploi,
-des aides spécifiques complémentaires, telles que des aides financières à la recherche d'un emploi salarié, à la création ou la reprise d'activité, à la réalisation d'une formation qualifiante.

Il résulte, par ailleurs, des pièces du dossier que, pour tenir compte des observations qui avaient été présentées par la direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle de la Vienne, le plan de sauvegarde de l'emploi ainsi établi a été encore amélioré par la société sur de nombreux points pour faciliter la recherche et la mise en oeuvre des reclassements : qu'ainsi la durée du congé de reclassement a été allongée, que les prestations de la cellule de reclassement ont été étroitement précisées dans leur objet et leur finalité, que les aides spécifiques complémentaires ont été elles-mêmes précisées dans leur objet et complétées, les frais de formation qualifiante étant désormais intégralement pris en charge par l'employeur tandis qu'une allocation temporaire dégressive était instituée pour compenser la perte de revenu consécutive à un nouvel emploi,...

Il suit de ces éléments que le plan de sauvegarde de l'emploi établi et mis en oeuvre par la société Michelin, qui était de nature à permettre le reclassement de l'ensemble des salariés concernés par les suppressions d'emploi, répondait aux exigences légales de l'article L. 321-4-1, étant tenu compte de ce que sa validité doit être appréciée au regard des moyens dont dispose l'entreprise.

Au demeurant, il est établi au dossier que 60 salariés ont été maintenus sur le site de Poitiers,178 ont bénéficié d'un reclassement interne dont 152 sur le site proche de Joué les Tours,129 ont bénéficié d'un départ anticipé à la retraite,52 ont bénéficié d'une formation qualifiante ; que sur les 111 qui ont été licenciés, la plupart ont retrouvé un emploi après avoir bénéficié des services de la cellule de reclassement, et que les mesures de revitalisation du bassin d'emploi ont contribué à la création sur place d'un grand nombre d'emplois avec un objectif sur 4 ans de 600 emplois.

Il n'est, d'ailleurs, pas sans intérêt de noter, même si c'est sans incidence juridique sur la présente instance, que les organisations syndicales qui ont saisi le Tribunal de Grande instance d'une demande en nullité de la procédure de licenciement collectif pour diverses irrégularités n'ont pas fait valoir au soutien de leur demande l'insuffisance du plan de sauvegarde de l'emploi, ce qui est significatif.

Enfin, s'il est vrai que le plan de sauvegarde de l'emploi peut sembler réserver l'aide d'une cellule de reclassement aux salariés ayant adhéré au congé de reclassement, encore que la rédaction du plan sur ce point est incertaine et paraît seulement renvoyer aux termes de la loi (selon lesquels le congé de reclassement a pour objet de permettre au salarié de bénéficier d'une cellule d'accompagnement des démarches de recherche d'emploi) sans nécessairement exclure de ce bénéfice les salariés non adhérents au congé de reclassement, il résulte en toute hypothèse des pièces du dossier que la société s'est engagée à faire bénéficier de cette prestation tous les salariés qui le souhaiteraient indépendamment de leur adhésion à un congé de reclassement et a respecté cet engagement. Au surplus, les salariés demandeurs à la présente instance sont sans intérêt à faire valoir cet élément de contestation à l'appui de leur demande en nullité du plan social dès l'instant qu'ils ont tous demandé à bénéficier d'un congé de reclassement et ont donc pu bénéficier de la prestation de la cellule de reclassement.

-S'agissant de l'obligation conventionnelle de reclassement,

Aux termes de l'article 14-2 de la convention collective nationale du caoutchouc, " tant qu'à l'intérieur de l'établissement le volume de la production ou du travail dans le secteur de production où le salarié exerce son activité reste constant ou s'accroît, l'employeur devra s'efforcer, avant tout congédiement pour cause de suppression d'emploi, de modification de structure ou de réorganisation de ce secteur, de proposer à l'intéressé, dans l'entreprise, un poste équivalent au précédent et en rapport avec ses aptitudes. Au cas où l'entreprise ne pourrait fournir un tel poste à l'intéressé, elle s'adressera à son organisation professionnelle, qui s'efforcera à son tour de reclasser, dans le cadre local ou régional, le salarié congédié ".

Il résulte de ces dispositions que l'information de l'organisation professionnelle à l'effet de tenter le reclassement externe du salarié ne s'impose à l'employeur que pour autant qu'il ne peut proposer à l'intéressé un poste équivalent au précédent et en rapport avec ses aptitudes. Or, en l'espèce, ainsi qu'il a été vu précédemment, la société Michelin était en mesure de proposer aux salariés des postes équivalents à leur poste supprimé et l'a fait. Au surplus, une telle obligation n'est prévue par le texte conventionnel qu'une fois le salarié licencié (= congédié), en sorte que sa méconnaissance ne pourrait priver le licenciement prononcé de cause réelle et sérieuse.

En conséquence, la société Michelin n'a pas méconnu son obligation conventionnelle de reclassement, contrairement à ce qui est prétendu par les salariés.

Il suit de l'ensemble de ces motifs qu'outre que les licenciements reposaient sur un motif économique au sens de l'article L. 321-1, alinéa 1er, la société a satisfait à ses obligations légale et conventionnelle de reclassement, de sorte que les licenciements ont été prononcés conformément aux dispositions légales.

Sur le caractère frauduleux ou abusif des licenciements

Les salariés soutiennent, ensuite, qu'il y aurait une perte d'emplois cumulés sur les sites de Joué les Tours et de Poitiers par rapport à 2003, et que dès lors les licenciements intervenus ont eu un caractère frauduleux ou abusif.

Le grief tel que formulé est imprécis. Pour qu'il y ait fraude ou abus, il conviendrait qu'une règle ait été radicalement détournée de son objet par la société ou que celle-ci ait dissimulé des intentions réelles derrière des engagements qu'elle aurait pris puis sciemment méconnus.

Or, en l'espèce, la société a annoncé (2003) puis décidé (2005) le regroupement de l'activité de production pneu poids lourd sur le site de Joué les Tours et s'est engagée à affecter l'ensemble des salariés qui en feraient la demande sur ce site. Il n'apparaît pas qu'elle a méconnu cet engagement et il n'est pas davantage établi qu'elle aurait transféré l'outil de production sur d'autres sites que celui de Joué les Tours.

Par suite, la circonstance que l'effectif global des sites de Poitiers et Joué les Tours soit aujourd'hui inférieur à ce qu'il était ne caractérise aucune fraude ou abus et ne rend pas les licenciements prononcés frauduleux ou abusifs.

Sur la procédure de licenciement collectif pour motif économique

Les salariés font encore valoir que la procédure de licenciement collectif pour motif économique a été conduite irrégulièrement pour différents motifs et sollicitent de ce chef une somme à titre de dommages et intérêts sur le fondement de l'article L. 122-14-4, dernier alinéa.

-Il résulte, d'abord, des pièces du dossier, et notamment des procès-verbaux des réunions, que le comité d'établissement a tenu les réunions prévues au quatrième alinéa de l'article L. 321-3 respectivement après la première et la deuxième réunion du comité central d'entreprise tenues en application du même alinéa, conformément aux dispositions de l'article L. 321-2, même si la procédure d'information-consultation du comité d'établissement a été reprise intégralement à des fins de régularisation compte tenu du dépassement du délai de 28 jours fixé par la loi entre deux réunions qui n'avait pu être respecté.

-Il est, par ailleurs, établi au dossier, comme l'avait déjà jugé dans son jugement du 22 mars 2006 le Tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand saisi d'une demande d'annulation de la procédure de licenciement collectif pour motif économique, que le comité central d'entreprise a disposé de tous les éléments d'information qui lui étaient nécessaires, étant observé qu'il n'a pas estimé utile de recourir à une expertise comme il le pouvait.

-Il ressort, en outre, des procès-verbaux des réunions du 19 et 20 janvier 2006 qu'en tant qu'elles concernaient la mise en oeuvre du congé de reclassement, ces réunions n'avaient pour objet, sans comporter de nouveaux éléments qui n'aient été précédemment soumis à information et consultation, que d'apporter des informations (= des explications) complémentaires sur les modalités pratiques de ce congé, qu'elles ont donné lieu au surplus à un échange, en sorte qu'il ne peut être soutenu que la procédure aurait été violée au motif qu'il n'était pas expressément prévu par l'ordre du jour de ces réunions une consultation.

-Enfin, il ne peut être sérieusement reproché à la société d'avoir méconnu les dispositions de l'article L. 321-1-3 du code du travail telles qu'issues de la loi no 2005-32 du 18 janvier 2005 selon lesquelles l'employeur n'est soumis aux dispositions applicables en cas de licenciement collectif pour motif économique que lorsqu'au moins dix salariés ont refusé la modification d'un élément essentiel de leur contrat de travail proposée pour l'un des motifs énoncés à l'article L. 321-1 et que leur licenciement est envisagé.

Sans doute est-il vrai, qu'ayant décidé de regrouper l'activité de production pneus poids lourd sur le site de Joué les Tours-sans pour autant supprimer totalement le site de Poitiers-et pris l'engagement d'affecter sur Joué les Tours les salariés travaillant jusqu'alors sur le site de Poitiers qui le souhaiteraient, la société Michelin pouvait, soit, procéder comme elle l'a fait, c'est-à-dire considérer que les postes affectés à cette activité sur Poitiers étaient supprimés et établir d'emblée un plan de sauvegarde de l'emploi, soit, proposer à chaque salarié concerné une modification de son contrat de travail, attendre sa réponse, et n'établir un plan de sauvegarde que dans l'hypothèse où au moins dix salariés auraient refusé la proposition.

La société a opté pour la première solution. Ce choix ne caractérise pas en soi une violation de la procédure de licenciement collectif dès lors que les deux possibilités étaient ouvertes et qu'il n'apparaît pas que le choix opéré, qui n'était pas contraire à l'intérêt des salariés et leur était même favorable puisqu'il impliquait nécessairement l'établissement d'un plan de sauvegarde de l'emploi, ait procédé d'une intention frauduleuse.

Ainsi, il n'est pas démontré que la procédure de licenciement collectif pour motif économique n'a pas été respectée.

Sur l'ordre des départs

Pour autant qu'on peut comprendre ce dernier grief fait à la société MFPM par les salariés, la société a appliqué, à tort, les règles de l'ordre des licenciements pour déterminer ceux des salariés qui restaient sur le site de Poitiers alors, est-il soutenu, qu'elle aurait dû établir un ordre des départs ou un ordre des reclassements.

On chercherait, en vain, dans la loi une obligation faite à l'employeur dans pareille situation de définir et mettre en oeuvre un ordre des départs ou un ordre des reclassements.

Ce qui est vrai, c'est que la société n'était pas tenue d'appliquer les règles prévues par l'article L. 321-1-1 du code du travail pour la détermination de ceux des salariés qui seraient reclassés sur le site de Poitiers où la société avait décidé de maintenir une activité tandis que les autres se verraient proposer un reclassement sur le site de Joué les Tours. En effet, l'employeur n'est tenu de mettre en oeuvre les dispositions de l'article L. 321-1-1, relatif à l'établissement et à l'application des critères fixant l'ordre des licenciements, que lorsqu'un licenciement pour motif économique est décidé.

Cela étant, il ne peut lui être reproché d'avoir appliqué des règles qui n'étaient pas obligatoires à seule fin d'assurer la transparence et l'objectivité de ses choix, cela d'autant plus qu'il apparaît au vu des pièces du dossier que les critères définis et mis en oeuvre ont permis de maintenir sur place ceux des salariés qui auraient eu le plus de difficultés à assumer une mobilité.

Il est, d'ailleurs, à noter qu'aucun des salariés demandeurs dans la présente instance ne critique les critères définis et mis en oeuvre, ni ne fait valoir qu'il aurait dû être choisi pour rester sur le site de Poitiers plutôt que tel autre salarié.

Le grief est donc mal fondé.

En application des motifs qui précèdent, il convient donc de confirmer le jugement attaqué en toutes ses dispositions.

Sur la demande au titre de l'article 700 du nouveau code de procédure civile

Il n'y a pas lieu à condamnation des salariés sur le fondement de l'article 700 du nouveau code de procédure civile.

PAR CES MOTIFS,

LA COUR

Confirme en toutes ses dispositions le jugement du conseil de prud'hommes de Poitiers en date du 17 janvier 2007,

Y ajoutant,

Rejette la demande de la société Manufacture française des pneumatiques Michelin fondée sur l'article 700 du nouveau code de procédure civile.

Condamne les salariés aux dépens d'appel

Ainsi prononcé et signé par Monsieur Yves DUBOIS, Président de Chambre, assisté de Annie FOUR, Greffier.

Le Greffier, Le Président.


Synthèse
Tribunal : Cour d'appel de Poitiers
Numéro d'arrêt : 07/00713
Date de la décision : 20/11/2007
Sens de l'arrêt : Autre

Références :

Décision attaquée : Conseil de prud'hommes de Poitiers


Origine de la décision
Date de l'import : 26/03/2024
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;cour.appel;arret;2007-11-20;07.00713 ?
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