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19/04/1999 | SUISSE | N°C.264/97

Suisse | Suisse, Tribunal fédéral suisse, 19 avril 1999, C.264/97


125 V 197

30. Extrait de l'arrêt du 19 avril 1999 dans la cause M. contre
Office cantonal de l'industrie, des arts et métiers et du travail,
Berne, et Tribunal administratif du canton de Berne
A.- M. a fait contrôler son chômage à partir du 1er septembre
1995. Le 5 octobre suivant, l'Office communal du travail de K.
(l'office du travail) lui a enjoint de s'inscrire à un programme
d'occupation d'une durée de 6 mois. L'assuré n'ayant pas donné suite
à cette injonction, il a été invité par l'office du travail à
s'expliquer sur les r

aisons de son abstention, par lettre du 2
novembre 1995. En l'absence de réponse, son cas...

125 V 197

30. Extrait de l'arrêt du 19 avril 1999 dans la cause M. contre
Office cantonal de l'industrie, des arts et métiers et du travail,
Berne, et Tribunal administratif du canton de Berne
A.- M. a fait contrôler son chômage à partir du 1er septembre
1995. Le 5 octobre suivant, l'Office communal du travail de K.
(l'office du travail) lui a enjoint de s'inscrire à un programme
d'occupation d'une durée de 6 mois. L'assuré n'ayant pas donné suite
à cette injonction, il a été invité par l'office du travail à
s'expliquer sur les raisons de son abstention, par lettre du 2
novembre 1995. En l'absence de réponse, son cas a été transmis à la
Division marché du travail de l'Office cantonal bernois de
l'industrie, des arts et métiers et du travail (OCIAMT). (...).
Par décision du 5 janvier 1996, l'OCIAMT a prononcé une suspension
de 20 jours du droit aux indemnités journalières de chômage à
l'encontre de M., au motif qu'il ne s'était pas inscrit au programme
d'occupation.

B.- Statuant le 24 juin 1997, le Tribunal administratif du canton
de Berne a rejeté le recours interjeté par l'assuré contre cette
décision. Il a confirmé la suspension du droit aux indemnités aussi
bien dans son principe que dans sa durée (chiffre 1 du dispositif),
renvoyant toutefois la cause à l'OCIAMT pour calcul, au sens des
considérants, "du montant des indemnités journalières 'suspendues'"
(chiffre 2 du dispositif).

C.- M. interjette recours de droit administratif contre ce
jugement, en concluant à l'annulation de la décision de l'OCIAMT du 5
janvier 1996.
Pour sa part, l'OCIAMT conclut au rejet du recours et à
l'annulation du chiffre 2 du dispositif du jugement cantonal, tandis
que l'Office fédéral du développement économique et de l'emploi ne
s'est pas déterminé.
Par lettre du 12 mars 1999, M. a été informé du risque de réforme à
son détriment du jugement attaqué, si le Tribunal fédéral des
assurances devait suivre la proposition formulée en procédure par
l'OCIAMT. Invité à se déterminer sur cette question et rendu attentif
à la faculté de retirer son recours, M. a déclaré maintenir celui-ci.
Extrait des considérants:
6.- Le premier juge a renvoyé la cause à l'OCIAMT afin qu'il
procède au calcul du "montant des indemnités journalières
'suspendues'", conformément à la jurisprudence publiée aux ATF 122 V
40 consid. 4c/aa.
a) Cette jurisprudence rappelle que le but de la suspension du
droit à l'indemnité, dans l'assurance-chômage, vise à faire
participer l'assuré de façon équitable au dommage qu'il cause à cette
assurance sociale, en raison d'une attitude contraire aux obligations
qui lui incombent. C'est pourquoi la durée de la suspension doit, en
particulier, être fixée dans une mesure appropriée à la gravité de la
faute commise. Cependant, selon cet arrêt, le droit à l'indemnité de
l'assuré qui refuse de prendre un travail susceptible de lui procurer
un gain intermédiaire ne doit être suspendu que dans la mesure
correspondant à la différence entre l'indemnité de chômage et les
indemnités compensatoires (compensation de la différence entre les
indemnités).
b) En l'espèce, la faute du recourant tient dans le fait qu'il
s'est abstenu de s'inscrire au programme d'occupation qui lui était
proposé. Entrant dans le cadre des "autres mesures" des art. 72 ss
LACI destinées à prévenir et à combattre le chômage, les programmes
d'occupation sont financés par l'assurance-chômage, notamment en ce
qui concerne "le salaire" versé aux assurés pendant leur durée (art.
75 al. 1 LACI et 97 al. 1 let. b OACI; GERHARDS, Kommentar zum
Arbeitslosenversicherungsgesetz, vol. II, n. 27 ad art. 72-75).
Partant, la participation d'un assuré à un programme d'occupation ne
diminue pas, dans une mesure directement quantifiable, le dommage
financier de l'assurance-chômage qui doit, ainsi que le relève
l'OCIAMT dans sa détermination sur le recours, continuer à servir des
indemnités journalières, ou alors financer le salaire versé à
l'assuré. A contrario, le dommage à proprement parler financier que
subit l'assurance-chômage, en cas de refus d'un assuré de participer
à un programme d'occupation, n'est pas non plus directement
quantifiable. Il résulte plutôt du fait que ce dernier, à qui
l'occasion d'exercer une activité et d'acquérir des qualifications
est offerte, ne la saisit pas et diminue ainsi son aptitude au
placement, en violation de son obligation générale de réduire le
dommage (art. 17 LACI; cf. ATF 121 V 62 consid. 3d; NUSSBAUMER,
Arbeitslosenversicherung, in: Schweizerisches Bundesverwaltungsrecht
[SBVR], ch.m. 702 sv.; GERHARDS, op.cit., vol. I, n. 29 ad art. 30).


Synthèse
Numéro d'arrêt : C.264/97
Date de la décision : 19/04/1999
Cour des assurances sociales

Analyses

Art. 30 al. 1 let. d, art. 72 al. 1 et art. 75 al. 1 LACI; art. 97 al. 1 let. b OACI: sanction en cas de refus de participer à un programme d'occupation. La jurisprudence relative à la compensation de la différence entre l'indemnité de chômage et les indemnités compensatoires, applicable en cas de refus d'un travail devant procurer un gain intermédiaire (ATF 122 V 34), n'est pas transposable à la situation de l'assuré qui refuse de participer à un programme d'occupation.


Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Identifiant URN:LEX : urn:lex;ch;tribunal.federal.suisse;arret;1999-04-19;c.264.97 ?
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