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28/03/2024 | FRANCE | N°24/00015

France | France, Tribunal judiciaire de Saint-Denis de La Réunion, Civil tp saint paul, 28 mars 2024, 24/00015


RÉPUBLIQUE
FRAN ÇAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS



N° RG 24/00015 - N° Portalis DB3Z-W-B7I-GSTH

MINUTE N° : 93












:
TRIBUNAL JUIDICIAIRE DE SAINT-DENIS DE LA RÉUNION
TRIBUNAL DE PROXIMITE DE SAINT-PAUL

--------------------



JUGEMENT
DU 28 MARS 2024
-
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION



PARTIES

DEMANDEUR( :

S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 3]
représentée par [O] [J], munie

d’un mandat écrit



DÉFENDEUR :

Madame [K] [N] [Y] épouse [S]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Localité 2]
comparante en personne
Monsieur [V] [X] [W] [S]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Localité 2]
compara...

RÉPUBLIQUE
FRAN ÇAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

N° RG 24/00015 - N° Portalis DB3Z-W-B7I-GSTH

MINUTE N° : 93

:
TRIBUNAL JUIDICIAIRE DE SAINT-DENIS DE LA RÉUNION
TRIBUNAL DE PROXIMITE DE SAINT-PAUL

--------------------

JUGEMENT
DU 28 MARS 2024
-
JUGE DES CONTENTIEUX DE LA PROTECTION

PARTIES

DEMANDEUR( :

S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 3]
représentée par [O] [J], munie d’un mandat écrit

DÉFENDEUR :

Madame [K] [N] [Y] épouse [S]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Localité 2]
comparante en personne
Monsieur [V] [X] [W] [S]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Localité 2]
comparant en personne

COMPOSITION DU TRIBUNAL :

Président : Isabelle OPSAHL,

Assisté de : Cécile CRESENCE, Greffier,

DÉBATS :

À l’audience publique du 22 Février 2024

DÉCISION :

Prononcée par Isabelle OPSAHL, Juge au Tribunal de Proximité de Saint-Paul, assisté de Cécile CRESENCE, Greffier,

Copie exécutoire délivrée le 04/04/2024 aux parties

EXPOSE DU LITIGE

La S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION a donné à bail à usage d’habitation à [K] [N] [Y] épouse [S] et [V] [X] [W] [S] , par acte sous seing privé en date du 2 janvier 2021, un logement situé au [Adresse 1] moyennant un loyer mensuel de 472.64 euros, charges comprises.

Des loyers impayés, la S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION a fait délivrer commandement de payer, le 1er juillet 2022 au locataire de la somme de 965.41 euros ;

Par acte en date du 4 octobre 2023, la S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION a assigné devant cette juridiction les locataires aux fins de :
- constater la résiliation du bail par acquisition de la clause résolutoire pour défaut de paiement des loyers,
- ordonner leur expulsion avec le concours de la force publique si nécessaire ;
- les condamner solidairement au paiement de la somme de 2409.75 euros au titre des impayés avec intérêts à compter de l’assignation,,
- les condamner solidairement au paiement d’une indemnité mensuelle d’occupation révisable comme le loyer et les charges de 503.78 euros à compter de la résiliation du bail et jusqu’à parfait délaissement des lieux, le tout avec le bénéfice de l’exécution provisoire ;
- les condamner solidairement aux entiers dépens y compris le coût du commandement de payer.

A l’audience du 22 Février 2024, la S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION a maintenu ses demandes, en actualisant le montant de l’arriéré locatif à la date du 22 février 2024 à la somme de 2340.41 euros.

Le bailleur indique que les loyers sont payés.

[K] [N] [Y] épouse [S] et [V] [X] [W] [S], qui ont comparu en personne, ont proposé de régler la somme de 65.00 euros en plus du loyer et des charges après versement de l’allocation logement au bailleur. Ce dernier dit être d’accord.

L’affaire a été mise en délibéré au 28 mars 2024, le jugement devant être rendu par mise à disposition au greffe.

MOTIFS :

L’assignation en résiliation de bail a régulièrement été dénoncée aux services de la préfecture du département, le 19 décembre 2023 les incidents de paiement du loyer ayant fait l’objet de l’information légale de la CCAPEX le 9 février 2022 ;
L'article 7 a) de la loi du 6 juillet 1989 dispose que le locataire est tenu de payer le loyer et les charges récupérable aux termes convenus, le défaut de paiement constituant une violation d'une de ses obligations principales justifiant la résiliation du dit bail.

Deux mois après la délivrance d'un commandement de payer visant la clause résolutoire du bail, celle-ci est acquise en l'absence de règlement de l'intégralité des sommes réclamées.

En l'espèce, le commandement de payer délivré le 1er juillet 2022 est demeuré sans effet.

L'acquisition de la clause résolutoire du bail pour défaut de paiement des loyers depuis le 2 septembre 2022 sera constatée.

Il ressort des pièces versées aux débats (contrat de travail, commandement de payer et décompte de créance) que les locataires restent redevables auprès de la S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION d’une somme de 340.41 euros au titre des loyers impayés au 22 février 2024 ;

Par application de l'article 24 Vde la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 modifiée, prévoit que “le juge peut, à la demande du locataire, du bailleur ou d'office, à la condition que le locataire soit en situation de régler sa dette locative et qu’il ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date de l’audience, accorder des délais de paiement dans la limite de trois années, par dérogation au délai prévu au premier alinéa de l’article 1343-5 du code civil, au locataire en situation de régler sa dette locative”.

L’article 24 VII de la même moi modifiée dispose que “Lorsque le juge est saisi en ce sens par le bailleur ou par le locataire, et à la condition que celui-ci ait repris le versement intégral du loyer courant avant la date d’audience, les effets de la clause résiliation de plein droit peuvent être suspendus pendant le cours des délais accordés par le juge dans les conditions prévus aux V et VI du présent article. Cette suspension prend fin dès le premier impayé ou dès lors que le locataire ne se libère pas de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixées par le juge. Ces délais et les modalités de paiement accordés ne peuvent affecter l’exécution du contrat de location et notamment suspendre le paiement du loyer et des charges. Si le locataire se libère de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixées par le juge, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué. Dans le cas contraire, elle reprend son plein effet”.

Compte tenu de ces éléments et du fait que le débiteur a repris le versement du loyer avant l’audience, par sa part résiduelle, et que la datte peut être réglée via un échéancier en plus du loyer et des charges courants dans les délais légaux, ils pourront se libérer de la somme due à raison de 35 mensualités de 65.00 euros et une 36ème mensualité de 65.41 euros laquelle soldera la dette, le tout en plus du paiement du loyer et des charges courantes, la première échéance devant intervenir le dixième jour du mois suivant la signification de la présente décision.

Il convient de préciser que le non-paiement d’une seule échéance au terme prévu entraînera l’exigibilité immédiate de l’intégralité de la somme restant due.

Pendant la durée d’exécution du plan d’apurement, les effets de la clause résolutoire sont suspendus et ne reprennent vigueur qu’en cas de non-respect de celui-ci.

A défaut de paiement selon les modalités ci-dessus l’expulsion des lieux des locataire sera ordonnée, avec le concours si besoin de la force publique.

Il sera condamné solidairement au paiement d’une indemnité d’occupation mensuelle égale au montant du loyer révisable et des charges jusqu’à libération effective des lieux.

L'exécution provisoire est de droit.

[K] [N] [Y] épouse [S] et [V] [X] [W] [S] seront en revanche, condamnés solidairement aux dépens qui comprendront le coût de l'assignation, de la notification à la préfecture et à la CCAPEX, du commandement de payer et, le cas échéant, de l'expulsion.

PAR CES MOTIFS,

Le juge des contentieux de la protection statuant en premier ressort, par jugement contradictoire et par mise à disposition au greffe,

CONSTATE l'acquisition de la clause résolutoire au 2 septembre 2022,

CONDAMNE solidairement [K] [N] [Y] épouse [S] et [V] [X] [W] [S] à payer à la S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION la somme de 2340.41 euros au titre des loyers ou indemnités d'occupation et charges impayés à la date du 22 février 2024 avec intérêts au taux légal compter de la présente décision,

DIT que [K] [N] [Y] épouse [S] et [V] [X] [W] [S] pourront se libérer de leur dette à raison de 35 mensualités de 65.00 euros et une 36ème mensualité de 65.41 euros laquelle soldera la dette, le tout en plus du paiement du loyer et des charges courantes, la première échéance devant intervenir le dixième jour du mois suivant la signification de la présente décision ;

DIT que le non-paiement d’une seule échéance au terme prévu entraînant l’exigibilité immédiate de l’intégralité de la somme restant due ;

RAPPELLE que pendant l’exécution de ce plan d’apurement les effets de la clause résolutoire du bail sont suspendus et ne rependront vigueur qu’en cas de non-paiement d’une seule échéance de ce plan ;

RAPPELLE que si les locataires se libèrent dans le délai et selon les modalités précitées,
la clause de résiliation de plein droit sera réputée ne pas avoir joué ;

A défaut de paiement selon les modalités prévues ci dessus :

CONSTATE la résiliation du bail au 2 septembre 2022 ;
ORDONNE l’expulsion des lieux des locataires et de tous les occupants deleur chef avec le concours de la force publique, si nécessaire,
CONDAMNE solidaireemnt [K] [N] [Y] épouse [S] et [V] [X] [W] [S] à payer à S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION une indemnité mensuelle d’occupation égale au montant du loyer et des charges qui auraient été exigibles si le bail n’avait pas été résilié, à compter de la résiliation du bail et jusqu’à parfaite libération des lieux,
DÉBOUTE la S.A. SOCIETE D’HABITATIONS A LOYER MODERE DE LA REUNION du surplus de ses demandes,

CONDAMNE solidaireemnt [K] [N] [Y] épouse [S] et [V] [X] [W] [S] aux dépens qui comprendront le coût de l'assignation, de la notification à la Préfecture et à la CCAPEX, du commandement de payer et, le cas échéant, de l'expulsion ;

RAPPELLE que l'exécution provisoire est de droit.

EN FOI DE QUOI LE PRÉSENT JUGEMENT A ÉTÉ SIGNE PAR LA JUGE ET LA GREFFIÈRE

LA GREFFIERELA JUGE

Cécile CRESENCEIsabelle OPSAHL


Synthèse
Tribunal : Tribunal judiciaire de Saint-Denis de La Réunion
Formation : Civil tp saint paul
Numéro d'arrêt : 24/00015
Date de la décision : 28/03/2024
Sens de l'arrêt : Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs en accordant des délais d'exécution au défendeur

Origine de la décision
Date de l'import : 21/04/2024
Identifiant URN:LEX : urn:lex;fr;tribunal.judiciaire;arret;2024-03-28;24.00015 ?
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