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16/03/1988 | FRANCE | N°80859

France | France, Conseil d'État, 2 ss, 16 mars 1988, 80859


Vu la requête enregistrée le 1er août 1986 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentée pour M. Miguel X... GIL Y..., demeurant chez Me Fando Z...
... à Saint Jean-de-Luz (64500), et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
°1) annule la décision du 30 septembre 1985 par laquelle la commission des recours des réfugiés a rejeté sa demande d'admission au statut de réfugié,
°2) renvoie l'affaire devant la commission des recours des réfugiés,
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu la convention de Genève du 28 juillet 1951 et le protocole signé à N

ew-York le 31 janvier 1967 ;
Vu la loi du 25 juillet 1952 ;
Vu le décret du 2 mai ...

Vu la requête enregistrée le 1er août 1986 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentée pour M. Miguel X... GIL Y..., demeurant chez Me Fando Z...
... à Saint Jean-de-Luz (64500), et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
°1) annule la décision du 30 septembre 1985 par laquelle la commission des recours des réfugiés a rejeté sa demande d'admission au statut de réfugié,
°2) renvoie l'affaire devant la commission des recours des réfugiés,
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu la convention de Genève du 28 juillet 1951 et le protocole signé à New-York le 31 janvier 1967 ;
Vu la loi du 25 juillet 1952 ;
Vu le décret du 2 mai 1953 ;
Vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre 1953 ;
Vu la loi du 30 décembre 1977 ;
Après avoir entendu :
- le rapport de M. Garcia, Conseiller d'Etat,
- les observations de la SCP Lemaitre-Monod, avocat de M. Miguel X... GIL Y...,
- les conclusions de M. Vigouroux, Commissaire du gouvernement ;

Considérant que pour contester la régularité de la procédure suivie par la Commission des recours des réfugiés, le requérant se borne à affirmer que celle-ci était irrégulièrement composée lorsque la décision attaquée a été prise ; que cette allégation n'est assortie d'aucune précision de fait ou de droit et ne peut donc qu'être rejetée ;
Considérant que la commission des recours, qui a répondu, contrairement à ce que soutient M. GIL Y..., à l'ensemble des moyens qui étaient soulevés devant elle, a suffisamment motivé sa décision en date du 30 septembre 1985 et mis ainsi le juge de cassation à même d'exercer son contrôle ;
Considérant qu'aux termes de l'article 1er paragraphe A, °2 de la convention de Genève du 28 juillet 1951 dans sa rédaction résultant du protocole signé à New-York le 31 janvier 1967, la qualité de réfugié est reconnue à "toute personne ... °2 qui, craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de son pays" ;
Considérant que, pour rejeter la demande de M. GIL Y... la commission des recours des réfugiés n'a pas refusé de tenir compte de la situation politique qui règnerait au pays basque espagnol, mais s'est bornée à rappeler que l'octroi de la qualité de réfugié était subordonné à l'examen individuel des risques de persécutions auxquels, dans le cadre de cette situation, le demandeur se trouvait personnellement exposé ; qu'ainsi la commission n'a pas méconnu la portée des termes précités de la Convention de Genève ;

Considérant, enfin, qu'en recherchant si les pièces du dossier ou les indications données à l'audience publique par le requérant permettaient de tenir pour établis les faits allégués et de justifier que celui-ci craigne avec raison d'être persécuté dans son pays, la commission des recours des réfugiés n'a pas ajouté aux dispositions de la Convention de Genève une condition que celle-ci ne prévoierait pas ; que si elle a relevé que les attestations produites ne faisaient que reprendre les énonciations du recours, et si elle a estimé lesdites attestations et les documents produits par l'intéressé dépourvus, en l'espèce, de valeur probante il ne ressort pas des pièces du dossier qui lui était soumis qu'une telle appréciation procède d'une dénaturation des éléments de fait sur lesquels elle avait à se prononcer ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que M. GIL Y... n'est pas fondé à demander l'annulation de la décision en date du 30 septembre 1985 de la commission des recours des réfugiés lui refusant le bénéfice du statut de réfugié ;
Article ler : La requête de M. GIL Y... est rejetée.
Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. GIL Y... et au ministre des affaires étrangères (Office français de protection des réfugiés et apatrides).


Synthèse
Formation : 2 ss
Numéro d'arrêt : 80859
Date de la décision : 16/03/1988
Type d'affaire : Administrative

Analyses

26-05-02-01-02 DROITS CIVILS ET INDIVIDUELS - ETRANGERS, REFUGIES, APATRIDES - REFUGIES ET APATRIDES - COMMISSION DES RECOURS - POUVOIRS ET DEVOIRS DE LA COMMISSION -Refus de la qualité de réfugié - Persécutions et craintes de persécutions - Preuve - Attestations et documents dépourvus de valeur probante.


Références :

Convention Genève du 28 juillet 1951 art. 1 A 2°

Cf. affaires identiques du même jour : 80860, Arizcurenruiz ;

80861, Esparza Luri ;

80862, Mlle Urra Aramendia ;

80863, Bilbao Beaosechea ;

80864, Mlle Delgado Iriondo ;

80865, Lizaso Sorozabal ;

80866, Aspiazu Larranaga ;

83842, Elu Echaburu ;

83843, Mlle Aldasoro Aramburu ;

83845, Gallaga Ruiz ;

83846, Aldasoro Magunacelay ;

83847, Urdampilleta Goenaga ;

83848, Aguinaga Santacruz ;

83850, Altable Echarte


Publications
Proposition de citation : CE, 16 mar. 1988, n° 80859
Inédit au recueil Lebon

Composition du Tribunal
Rapporteur ?: Garcia
Rapporteur public ?: Vigouroux

Origine de la décision
Date de l'import : 02/07/2015
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CE:1988:80859.19880316
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